Aux Bahamas, le commandant de la Force de Défense a enfin trouvé 150 soldats prêts à se mobiliser pour partir en Haïti. Ils seront sur le terrain aux côtés d’autres militaires de la Jamaïque et des pays d’Amérique du Sud.
Pendant cet exercice de recrutement nous avons perdu beaucoup de candidats. Ils ont choisi d’autres unités quand ils ont compris l’imminence du déploiement en Haïti.
Commodore Raymond King, Force Royale de la défense des Bahamas (RBDF)
Pour beaucoup, Haïti est trop dangereux. Il y a un réel danger d’être tué par les gangs qui connaissent bien le terrain.
Les officiers bahamiens se sont entraînés au combat principalement en milieu urbain.
Les personnes ont été sélectionnées dans plusieurs branches de nos forces bahamiennes, notamment de l’ingénierie, de l’administration, des opérations et de la communications. Il nous faut toutes ces disciplines, ainsi que des interprètes.
Commodore Raymond King
Aux Bahamas, les entraînements ont été coordonnés par des militaires américains.
Durant un mois, à la Jamaïque, les 150 soldats Bahamiens divisés en 3 pelotons, vont se préparer aux côtés des soldats de la Force de Défense jamaïcaine. Les forces spéciales du Chilie et de l’Argentine seront également de cette opération.
Cette mission sécuritaire laquelle devrait durer un an en Haïti, a été validée par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
La Jamaïque, les Bahamas, ainsi que les Îles Turks et Caïcos veulent "que la paix revienne rapidement en Haïti". Ces 3 territoires sont d'ailleurs souvent des lieux de refuge pour des centaines de haïtiens qui fuient la violence chez eux.
Un exercice "difficile et dangereux"
Selon un rapport rédigé par le Groupe International de Crise basé en Belgique, "les forces internationales seront confrontées à de multiples dangers" en Haïti.
À cause des liens entre les policiers corrompus et les gangs, il sera difficile de garder le secret autour des opérations des forces extérieures. De plus, la police haïtienne est totalement sous-armée et en sous-effectifs par rapport aux gangs.
Diego Da Rin, Groupe International de Crise
En outre, en cas d’arrestation de malfaiteurs, il faudra les incarcérer quelque part. Or, les centres pénitentiaires en Haïti sont surchargés et le système judiciaire ne fonctionne pas.
L'implication de la CARICOM
Du 25 au 28 février 2024, la situation en Haïti sera au menu du sommet des leaders de la CARICOM, une Communauté Caribéenne qui se réunira au Guyana. Luiz Inácio Lula da Silva, le Président du Brésil sera présent.
Enfin, la CARICOM ne sait toujours pas (à ce jour), quand le Kénya pourra envoyer ses forces sécuritaires en renfort en Haïti, pour travailler aux côtés des soldats Caribéens qui seront engagés dans cette délicate expédition.