Durcissement du code de la route : des Martiniquais demandent des moyens préventifs

Sécurité routière en Martinique, image d'illustration.
Conduite sous l'emprise d'alcool, excès de vitesse... Certaines infractions seront désormais plus sévèrement punies par le Code de la route. En réponse aux récentes annonces du gouvernement, des Martiniquais rappellent l'efficacité d'un système préventif.

Lundi (17 juillet), à l'occasion d'un Comité interministériel sur la Sécurité routière (CISR), la Première ministre a annoncé 38 nouvelles mesures.

Elisabeth Borne voulait passer un message fort aux conducteurs indisciplinés. Dorénavant, certaines infractions graves seront encore plus lourdement sanctionnées.

Devenir intraitable avec les infractions graves

  • La conduite en état d'ivresse sera désormais punie d'un retrait de 8 points sur le permis, contre 6 auparavant. Pour les jeunes conducteurs ou ceux qui ont déjà perdu un quart de leur point, une telle sanction aboutira à un retrait de permis.
  • La conduite sous l'emprise de stupéfiants sera obligatoirement assortie d'une suspension de permis. Auparavant, la Préfecture pouvait en décider autrement. La suspension pourra aller jusqu'à six mois, ou encore davantage si l'accident a mis en danger la vie d'autrui.
  • Au-delà de 50 km/h, les excès de vitesse deviennent des délits. Des faits d'ordinaire jugés délictueux seulement en cas de récidive.
  • Tuer quelqu'un au volant de sa voiture sera à présent qualifié "d'homicide routier", et non plus d'homicide involontaire. Hautement symbolique, cette nouvelle appellation ne change néanmoins pas la peine encourue.

Prévenir avant de punir

En Martinique, où 17 personnes sont décédées sur la route depuis le début de l'année 2023, de telles mesures ne font pas l'unanimité.

"Il y a suffisamment de points qui sautent à droite et à gauche et le permis est suffisamment difficile à avoir", souffle une automobiliste au micro d'Edwin Helderal et de Corentin Belard.

Mobilisée mardi (18 juillet) sur le front de mer à Fort-de-France, l'association "Assurez votre sécurité" insistait sur la nécessité de prévenir avant de punir.

Il faut d'abord conscientiser, parler des différents dangers et de la nécessité de préserver nos vies sur la route. Être dans la répression signifie que le malheur est déjà fait.

Karène Cabrisseau, membre de l'association AVS "Assurez votre sécurité"

(Re)voir le reportage d'Edwin Helderal et de Corentin Belard :

Des mesures pour la sécurité routière ©Martinique la 1ère