Le 60e anniversaire des événements tragiques de décembre 1959 au cours de laquelle trois jeunes ont été tués par les forces de l’ordre est ouvertement commémoré par les militants du nationalisme martiniquais. Un courant politique ayant émergé à l’occasion de cet épisode.
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Il est des événements qui ne sont pas des anniversaires. Des moments d’histoire ne suscitant pas forcément la tenue de cérémonies officielles. Des événements pouvant néanmoins structurer une société, ou lui donner une autre orientation. C’est le cas pour une série de faits, apparemment isolés les uns des autres, pourtant reliés entre eux, qui se sont déroulés en Martinique au mois de décembre.
Tout d’abord, l’émeute de décembre 1959, survenue il y a exactement 60 ans, du 20 au 22 de ce mois, à Fort-de-France. Puis la fulgurance qu’a été de l’OJAM, l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique. La brève histoire de ce mouvement est bornée par deux dates : son apparition publique le 24 décembre 1962, et la condamnation de cinq de ses militants par le tribunal correctionnel de Paris, le 10 décembre 1963.
Cette série d’événements vont changer le visage et la destinée de la Martinique. C’est l’époque de l’émergence du nationalisme martiniquais avec son corollaire, l’affermissement du processus de la départementalisation.
L’insurrection des jeunes foyalais en décembre 1959 n’a aucun caractère politique. Elle sera politisée par la suite, par les militants remettant en cause la présence française. Le lourd bilan, trois jeunes hommes tués par la police et la gendarmerie lors de scènes de guérilla urbaine, a été récupéré pour alimenter le discours nationaliste naissant.
Rappelons un fait politique majeur, la motion unanime des conseillers généraux. Le 24 décembre, ils exigent la révision du statut afin d’obtenir une plus grande participation des élus à la gestion des affaires martiniquaises. Le gouvernement ne donne pas suite. Il craint un basculement des forces politiques vers une certaine radicalité. Il consent, à l’inverse, à poursuivre l’intégration du territoire dans le système administratif, politique et économique de l’ensemble français.
Un processus confirmé après l’épisode de l’OJAM, trois ans plus tard. La diffusion de son "Manifeste" la veille de Noël 1962 provoque une réponse ferme du gouvernement. Il veut couper l’herbe sous le pied des nationalistes dont l’influence grandit. Un procès précipitera la fin de cette organisation. Ses cadres iront renforcer le Parti communiste ou le Parti progressiste. Certains vont structurer ce qui deviendra le courant indépendantiste.
Vu de Martinique, le mois de décembre n’est pas uniquement festif. Il a de quoi être également commémoratif, comme le montre la retraite aux flambeaux tenue pour les 60 ans d’un épisode de mieux en mieux connu de la population.
Tout d’abord, l’émeute de décembre 1959, survenue il y a exactement 60 ans, du 20 au 22 de ce mois, à Fort-de-France. Puis la fulgurance qu’a été de l’OJAM, l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique. La brève histoire de ce mouvement est bornée par deux dates : son apparition publique le 24 décembre 1962, et la condamnation de cinq de ses militants par le tribunal correctionnel de Paris, le 10 décembre 1963.
Des faits isolés reliés entre eux par le hasard du calendrier
Cette série d’événements vont changer le visage et la destinée de la Martinique. C’est l’époque de l’émergence du nationalisme martiniquais avec son corollaire, l’affermissement du processus de la départementalisation.
L’insurrection des jeunes foyalais en décembre 1959 n’a aucun caractère politique. Elle sera politisée par la suite, par les militants remettant en cause la présence française. Le lourd bilan, trois jeunes hommes tués par la police et la gendarmerie lors de scènes de guérilla urbaine, a été récupéré pour alimenter le discours nationaliste naissant.
Des crises politiques sur un fond de crise économique et sociale
Rappelons un fait politique majeur, la motion unanime des conseillers généraux. Le 24 décembre, ils exigent la révision du statut afin d’obtenir une plus grande participation des élus à la gestion des affaires martiniquaises. Le gouvernement ne donne pas suite. Il craint un basculement des forces politiques vers une certaine radicalité. Il consent, à l’inverse, à poursuivre l’intégration du territoire dans le système administratif, politique et économique de l’ensemble français.
Un processus confirmé après l’épisode de l’OJAM, trois ans plus tard. La diffusion de son "Manifeste" la veille de Noël 1962 provoque une réponse ferme du gouvernement. Il veut couper l’herbe sous le pied des nationalistes dont l’influence grandit. Un procès précipitera la fin de cette organisation. Ses cadres iront renforcer le Parti communiste ou le Parti progressiste. Certains vont structurer ce qui deviendra le courant indépendantiste.
Vu de Martinique, le mois de décembre n’est pas uniquement festif. Il a de quoi être également commémoratif, comme le montre la retraite aux flambeaux tenue pour les 60 ans d’un épisode de mieux en mieux connu de la population.