Emploi, migration, santé, fécondité... l'INED restitue 10 ans d'enquête sur les mutations sociodémographiques en Martinique

Gens dans la rue piétonne à Fort-de-France.
La seconde édition MFV - Migrations, Famille et Vieillissement - de l'INED (l’Institut National d’Etudes Démographiques) est parue. Cette enquête analyse et mesure les mutations sociodémographiques en Martinique au cours des années 2010 à 2020. Cette nouvelle étude confirme l'augmentation de la migration des jeunes, la baisse de la fécondité ou encore une monoparentalité élevée. Autre constat, la santé des séniors s'améliore.

La nouvelle étude MFV - Migrations, Famille et Vieillissement - de l'INED (l’Institut National d’Etudes Démographiques) est disponible. Elle révèle entre autres, que ceux qui partent faire leurs études trouvent en majorité un emploi à leur retour, que la fécondité en Martinique est la plus faible des DROM et que l'état de santé des personnes âgées s'améliore. 

Entre 2010 et 2020 la mobilité des martiniquais a continué à augmenter. En 2020, plus d’un tiers d'entre eux résidant sur l’île (35%), ont ainsi fait l’expérience d’une "migration durable". C'est 3 points de plus en 10 ans. Ces départs sont principalement motivés pour effectuer des études supérieures.

Le "retour au pays" est gagnant

Ceux qui ont fait le choix après leurs études de revenir travailler en Martinque, sont les plus diplômés. Le tiers d’entre eux (33 %) est diplômé en enseignement supérieur. Mieux formés et plus qualifiés, leur "migration durable" leur aura été d’un réel profit. Ils sont mieux insérés professionnellement. Cependant, tous ne reviennent pas diplômés. 6% d'entre eux ne connaissent pas la même réussite durant leurs études supérieures.

Ceux qui n'ont jamais fait l'expérience d'une "migration durable", les sédentaires, représentent 9% des résidents du territoire. Ils cumulent les difficultés socio-économiques et sont de loin, les plus mal lotis : les deux tiers (63 %) n’ont aucun diplôme et sont nettement moins souvent en emploi.

Etude Insee 4

Fécondité toujours en baisse                 

C’est une constante depuis les années 60, la Martinique est le Drom qui affiche la fécondité la plus faible. Ce recul avait été constaté avec les femmes nées avant 1970. Elles déclaraient avoir eu en moyenne 2 enfants, soit en moyenne 3 fois moins que leur mère.

L'indicateur conjoncturel de fécondité est de 1,93 enfant par femme en Martinique. Il estb en baisse et s'éloigne du seuil de renouvellement des générations.

Monoparentalité élevée dans l'île

Contrairement aux situations observées dans l’Hexagone ou à La Réunion, 60 % des enfants martiniquais vivent les dix premières années de leur vie uniquement avec leur mère. Cette proportion n’a que légèrement diminué en 10 ans.

La monoparentalité est plus importante chez les mères non diplômées. 52 % des enfants nés entre 2005 et 2009 de mamans sans diplômée ont vécu toute leur enfance uniquement en situation de monoparentalité. Ils sont seulement 10 % dans ce cas lorsque la mère est diplômée du supérieur.

60 % des enfants Martiniquais vivent les dix premières années de leur vie uniquement avec leur mère

Les séniors en meilleure santé

La bonne nouvelle de cette étude "Migrations, Famille et Vieillissement", concerne les séniors. En 2020, ils sont moins limités dans leurs activités par des problèmes de santé par rapport à 2010.

Autrement dit, l'espace de 10 ans, nos aînées allaient mieux, particulièrement les femmes âgées entre 50 et 79 ans. En 2010, elles étaient 48% à être restreintes dans leur activité à cause de problèmes de santé, contre 32 % aujourd'hui. C'est une baisse spectaculaire de 16 points. Pour les hommes, la baisse est de 7 points. 

La mémoire et la mobilité atteintes

Néanmoins, dans la catégorie masculine entre 50 et 79 ans toujours, les problèmes de mémoire sont relativement répandus : ils concernent 30 % des séniors. Ce sont des taux supérieurs à ceux des autres DROM précise l'enquête.

28 % de ces séniors éprouvent aussi des difficultés à marcher et 27 % parmi ces sondés ont des soucis de vue.

Consensus pour la préservation du créole

Le dernier aspect que nous avons relevé c'est la pratique du créole. Elle est en légère baisse en Martinique d'après le document. En 10 ans, on note une petite baisse de 3 points de son utilisation dans la sphère familiale.

Il y a néanmoins un consensus grandissant sur l’importance de la langue créole et les moyens de la préserver. En 2020, 91 % des natifs de Martinique pensent que le créole est important pour l’identité du territoire, soit 6 points de plus qu’il y a dix ans (85 %).

La pratique du créole est en légère baisse dans notre territoire