Alfred Marie-Jeanne, président du conseil exécutif de la CTM et Yan Monplaisir, 1er vice-président de l'Assemblée, alertent (chacun de leur côté) le chef de l'Etat sur les conséquences d'un probable non-lieu dans l'instruction du dossier empoisonnement au chlordécone.
À la fin d'une audience par visioconférence (mercredi 20 janvier 2021), les juges d'instruction de Paris ont laissé entendre qu'il y a de fortes probabilités que l'affaire se solde par un non-lieu, à cause de la disparition de pièces du dossier et le délai de prescription des faits. Et donc, pas de procès sur l'empoisonnement au chlordécone...après une procédure lancée depuis 15 ans...
Après les associations d'écologistes et de protection de la santé, c'est au tour des politiques de manifester leur stupeur.
Alfred Marie-Jeanne, président du conseil exécutif de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), s'adresse au chef de l'État, en prenant soin d'informer Ary Chalus, président du Conseil Régional de Guadeloupe.
La procédure pour empoisonnement à la chlordécone, a fait l'objet d'une manipulation inadmissible et voire même d'un déni de justice inacceptable.
Le président du conseil exécutif souligne que "les Martiniquais ont besoin de vérité et de justice dans cette affaire".
Une intervention du chef de l'État s'impose, écrit-il à Emmanuel Macron, afin de prendre "toutes les dispositions nécessaires pour que les Guadeloupéens et les Martiniquais reçoivent un traitement équitable, le soutien de l'État et une réponse proportionnée aux préjudices subis". ♦Voir l'intégralité de la lettre.
Pour sa part, Yan Monplaisir, premier vice-président de l'Assemblée de la CTM attire l'attention "sur la souffrance et le trouble de la population Martiniquaise qui, comme celle de la Guadeloupe, se sait empoisonnée toutes générations confondues : jeunes, vieux, hommes, femmes, noirs, blancs, adultes, seniors, enfants et nourrissons".
Voyez-vous, Monsieur le Président de la République, la population martiniquaise est plutôt pacifique, mais une colère irrévocable gronde. Car les Martiniquais ont l’impression que la responsabilité de l’Etat, évoquée dans le rapport parlementaire, voudrait masquer la responsabilité des empoisonneurs connus.
Pour éviter la colère des Martiniquais qui gronde, Yan Monplaisir rappelle au chef de l'Etat que seule une vraie justice pourra apaiser cette colère. ♦Voir l'intégralité de la lettre.