Daté du jeudi 23 mars 2023, les 5 pages de l’arrêté municipal signé Didier Laguerre, maire de Fort-de-France, sont affichées sur les grilles du jardin de l'ancien palais de justice. C'est là que sont installés symboliquement plusieurs activistes depuis le 25 janvier 2023, juste en face de la Cour d'Appel.
Ces derniers protestent de cette manière contre l’ordonnance de non-lieu prononcé le lundi 2 janvier 2023, dans le dossier d’empoisonnement des terres et des populations au chlordécone. Depuis cette occupation, le public pouvait signer une pétition contre cette décision de justice expliquent ils.
Des pancartes renseignent sur les raisons de leur mobilisation. Des cabanes et une cuisine de fortune occupent également l'espace, ainsi qu'un mini podium.
L'occupation pose problèmes
Dans son arrêté, la municipalité évoque des concerts non-autorisés et non-déclarés qui ont eu lieu le 10 et le 17 mars 2023, "sans l'accord" des services de sécurité.
En outre, des plaintes pour "nuisances sonores, troubles à la tranquillité publique" et l’absence de sanitaires sur le site, ont été signalés au maire. Didier Laguerre s'est donc rendu sur place (le 18 mars), "pour échanger avec les occupants" sur la sécurité des lieux.
D'après l’arrêté municipal, c’est à partir de cette date, que les avis défavorables au maintien du site ont été adressés à la mairie.
Le 19 mars, le directeur territoriale du service d’incendie et de secours aurait même envoyé un courrier au 1er magistrat, car l’espace est désigné "zone d’évacuation et de regroupement" en cas de sinistre ou de séisme. Le 20 mars 2023, c'est la direction de la police municipale qui émettait un avis défavorable concernant la sécurité des lieux.
Dans d’autres courriers cités dans l’arrêté, le Préfet de Martinique, le Premier président de la Cour d’Appel de Fort-de-France et la Procureure générale, ont de leur côté mis en garde contre "des risques liés à l’occupation prolongée" de cette espace public.
Certains soutiens se manifestent
Dans une déclaration signée le 25 mars 2023 par Jean-Pierre Etilé du PKLS (Pati Kominis pou Lendependans ek sosyalizm - Parti Communiste pour L'indépendance et le Socialisme), il dénonce des "menaces d’expulsion et de violence" contre "les occupants pacifiques" selon lui.
Le PKLS exprime aussi sur des pancartes sa déception envers le maire foyalais, car ce dernier aurait en janvier 2023, exprimé sa solidarité et promis d’installer des latrines, d'après le mouvement nationaliste.
C'est dans ce contexte que le campement devrait être démantelé ce lundi 27 mars 2023 à partir de 6h du matin. Toutefois, les occupants peuvent contester cette décision dans un délai de 2 mois, devant le Tribunal Administratif.