12 ans déjà, 12 ans à attendre des travaux qui ne voient pas le jour, affirme Sarah, une locataire du quartier Langellier, quartier Ravine-Vilaine à Fort-de-France.
À cela, s'ajoute les incivilités quotidiennes qui nuisent à la tranquillité du lieu.
J'ai accepté cet appartement parce qu'il n'y avait pas d'autres choix mais depuis 2009 je ne cesse de dénoncer les malfaçons, par exemple en 2021, j'ai fait constater des flaques d'eau dans les toilettes. Malfaçon déjà notée dans l'état des lieux de 2009. Il m'a fallu pas moins de 4 courriers pour signaler que le barillet de la porte d'entrée est cassé.
Sarah, locataire
La liste est longue et Sarah garde toutes les preuves de ses appels et les réponses qui lui sont faites. Si le ton reste calme, elle est excédée par ses conditions de vie et a décidé de porter les litiges qui l'opposent à son bailleur, la société H.L.M Ozanam devant la justice.
La décision du juge est attendue.
Termites, insectes et rats
Sarah affirme, photos et vidéos à l'appui, que son logement est insalubre. Elle a subi 15 dégâts des eaux mais l'origine des dommages n'aurait pas été identifiée selon son assureur.
Sarah a également fait constater la présence d'humidité sur les murs du séjour et de sa chambre.
À cela s'ajoute la présence d'insectes et d'animaux indésirables.
Depuis plusieurs années des termites logent dans mon entrée et un peu partout dans mon logement. J’ai perdu des effets personnels en grand nombre. Des termites se trouvent dans la gaine technique et avaient complètement attaqué la porte de celle-ci. Évidement, je traite comme je peux, mais j’ai demandé à ce qu’un traitement plus efficace soit fait. Le décompte individuel de charges annuel prévoit dans les charges locatives une somme pour ces traitements. J’ai également demandé une dératisation car j’ai à plusieurs reprises surpris des souris et rats dans mon logement et sur ma terrasse.
Squat et rodéos
À cela s'ajoutent des nuisances quotidiennes. Une violence sous-jacente qui relève plus de la police que du bailleur.
Les problèmes se sont intensifiés à partir de 2017, lors de la construction d’une grande aire de jeux juste devant mon logement. Des jeunes adultes viennent squatter avec de la musique le soir très tard ou jouent au ballon en le jetant à coup de lattes contre le grillage et comme ce grillage ne fait pas 15m de haut il atterrit contre mon logement. Ils font des tours de scooter autour de la balançoire, frappent le portillon de façon répétitive, frappent avec un gros bâton sur les barreaux en fer de la balançoire, hurlent à la mort sans raison et sont accompagnés de gros chiens sans laisse ni muselière.
Elle n'hésite pas à filmer les injures dont elle est victime.
La liste est interminable. Pour l'heure, Sarah se barricade dans son appartement en espérant que la justice départage le bailleur et la locataire dans ce conflit qui ne semble pas trouver de solution.
La réaction du bailleur Ozanam
Mis en cause dans ce témoignage, la direction d'Ozanam a tenu à apporter son point de vue.
Nous ne souhaitons pas communiquer les éléments du dossier par respect de la vie privée de la locataire et de l'appréciation souveraine du juge qui doit rendre sa décision prochainement. Cette dame est en attente d'une mutation dans un autre logement social. Elle est inscrite sur l'ensemble des listes d'attente des bailleurs sociaux de la Martinique. Ozanam lui a fait plusieurs propositions qu'elle a refusé. Elle a un logement qui correspond à son niveau de ressources et à sa composition familiale mais elle n'est pas prioritaire sur les listes.
Gaelle Rajosefa secrétaire générale d'Ozanam