Grève contre la réforme des retraites, acte 2 en Martinique

Mobilisation contre la réforme de la retraite le 16 janvier 2020 à Fort-de-France.
Nouvelle journée de mobilisation mardi 31 janvier 2023 contre la réforme des retraites portée par le gouvernement. En Martinique comme partout dans l’hexagone, cette grève devrait être de nouveau très suivie, avec son lot de perturbations. Le ton a été donné aux portes de plusieurs établissements scolaires dès ce lundi.

L’accès à plusieurs collèges et lycées de Martinique est difficile depuis ce lundi 30 janvier 2023. C’est le cas pour le lycée de Bellevue à Fort-de-France où des palettes de bois ont été déposées en amont sur la voie publique. Autre exemple, la cité scolaire Frantz Fanon de Trinité, que les élèves des 3 établissements auraient déserté en milieu de matinée selon nos sources.

Barrage de la voie d'accès en direction du lycée de Bellevue à Fort-de-France, à la veille de la mobilisation contre la réforme des retraites le 31 janvier 2023.

Ces premières perturbations préfigurent la "forte mobilisation" annoncée pour le mardi 31 janvier par les syndicats, lesquels sont toujours vent debout contre la réforme des retraites envisagée par le gouvernement.

Dans un communiqué de presse publié le weekend dernier à l’adresse des jeunes lycéens et étudiants, la CGTM avait prévenu que des militants seraient présents ce lundi à l’entrée des établissements.

Citons, entre autres : le Campus, les lycées Bellevue, Gaillard, Schoelcher, Pernock au Lorrain, Joseph Zobel à Rivière-Salée, Mongéralde au Marin, Bissol au Lamentin, Saint-James à Saint-Pierre, La jetée au François, la Cité Scolaire de Trinité, etc… afin de faire les initiatives menées pour obtenir le retrait pur et simple de ce projet. 

CGTM

"Report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans à partir de 2030, 43 ans de cotisation nécessaires à partir de 2027, prise en compte de la pénibilité, suppression des régimes spéciaux...". Tels sont les principaux points de la réforme des retraites présentée le 10 janvier 2023 par la première ministre, Elisabeth Born.

L'âge de 64 ans non négociable ?

Il y a eu des échanges avec les partenaires sociaux depuis, mais sur les 64 ans, le gouvernement reste à ce jour inflexible.

En France, le système de retraite repose sur le modèle par répartition, où les actifs financent les pensions des retraités. Aujourd’hui, du fait du contexte économique et démographique, ce système est fragilisé et déficitaire. L’objectif de ce projet de réforme est d'équilibrer, rendre plus juste et plus équitable le système des retraites. 

transformation.gouv.fr

Les plus jeunes sont particulièrement concernés par ces futures mesures si elles devaient être adoptées et certains en sont déjà bien conscients.

Un élève de la cité scolaire de Trinité livre son point de vue sur la réforme des retraites. ©RS

Selon la préfecture, le 19 janvier dernier, les manifestants étaient plus de 3000 à battre le pavé à Fort-de-France ce jour-là, avec leurs pancartes et des slogans hostiles à la réforme annoncée.  

Pour cet acte 2 de la mobilisation, la fonction publique, le secteur énergétique, des transports, des entreprises du privé, ou encore des services municipaux, vont donc défiler à nouveau ce mardi 31 janvier 2023.

Les fédérations syndicales de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et la Recherche appellent les personnels à amplifier la grève pour obtenir le retrait de la réforme des retraites !

SE-UNSA Martinique

Un projet inutile et lourd de conséquences (…). Opposition totale à tout décalage de l’âge de départ à la retraite.

CFE-CGC

Le rapport de la retraite de 62 à 64 ans est inhumain, plus particulièrement pour les métiers physiques (BTP, caissières...).  

Eric Picot, secrétaire général de la CFDT Martinique

Hommes et femmes, même durée de carrière et même pension !

CGTM-SOEM

Ce projet gouvernemental n'a rien d'une nécessité économique, c'est le choix de l'injustice et de la régression sociale.

CSA-CGT francetv Martinique

Quelques pancartes contre la réforme des retraites lors d'un défilé à Fort-de-France.

Ces organisations syndicales et bien d’autres espèrent encore faire reculer le gouvernement. Mais ce dernier pourrait recourir une fois de plus à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, lequel "permet de faire adopter un texte sans vote".