Ariel Henry, le premier ministre par intérim d’Haïti était à Cap-Haïtien dans le nord du pays, jeudi 18 mai 2023, pour la commémoration officielle du 220e anniversaire du drapeau national.
"C’est une fête importante pour les haïtiens". Elle célèbre la création de la bannière bicolore, bleu et rouge. Elle a été cousue à l'Arcahaie par Catherine Flon, à l’occasion du congrès du 18 mai 1803, pour réunir les noirs et les mulâtres d'Haïti. La commune de l’Arachaie a toujours été au coeur de cette commémoration.
Une ville contôlée elle aussi par les gangs
Aujourd'hui, les routes d'accès à la commune sont sous le contrôle des gangs. Le gouvernement, incapable de sécuriser les accès, a décidé au dernier moment que c’était trop dangereux de célébrer sur place cette tradition, vieille de plus de deux siècles.
Mais après l’annonce du déplacement de la manifestation, les voies du sud de Cap-Haïtien ont été barricadées par les pneus enflammés, en guise de protestation contre l’arrivée d’Ariel Henry et les membres du gouvernement.
Les cérémonies officielles qui se sont malgré tout deroulées sous la surveillance d'un important dispositif de sécurité, ont été retransmises en direct sur la Télévision et la Radio nationales d'Haïti, ainsi que sur la page Facebook du bureau du Premier ministre par intérim.
Déception à l’Arcahaie, "échec du gouvernement"...
Lors d’une intervention sur les ondes d’un média local, le maire de la commune de l’Arcahaie, Jean Edner Gilles, a exprimé sa déception. L’annulation de la fête à la "cité du drapeau", a été "un coup dur" pour sa ville.
Pour beaucoup, la célébration de la fête du drapeau délocalisée vers Cap-Haïtien, est "la preuve de l’échec du gouvernement face à l’insécurité dans le pays". Si celui-ci est incapable de maintenir ces traditions si chères à la population, c’est parce que "les gangs ont le contrôle des secteurs vitaux du pays". Les efforts des forces de l’ordre pour reprendre la main, restent encore inefficaces.