En Haïti, les opposants au Président signent un accord pour créer un gouvernement de transition

Les opposants du président haïtien se réunissent pour créer un gouvernement de transition.
Après deux jours de discussions dans un hôtel de Port-au-Prince, des groupes de l’opposition, l’Alternative Consensuelle, l’Opposition Institutionnelle, Forum Patriotique et Mache Kontre, ont signé dimanche 10 novembre un accord pour la mise en place d’un gouvernement de transition.
L'accord intitulé "Entente Politique de Transition", précise les modalités pour choisir un Président de transition, un Premier ministre et un gouvernement provisoire.

Entre haïtiens, entre les 5 blocs, nous avons trouvé une entente, nous avons trouvé le consensus et nous disons à Jovenel…partez ! , a déclaré le sénateur Youri Latortue, membre de l’Alternative Consensuelle.

Le Président de transition sera sélectionné parmi les juges de la Cour de la Cassation. Le Premier ministre provisoire sera choisi parmi l’opposition plurielle.

Fanmi Lavalas, parti de l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide, n’a pas signé le document. Selon Maryse Narcisse, candidate à la dernière présidentielle, son parti ne veut pas de Président issu de la Cour de Cassation. 
Maryse Narcisse de Fanmi Lavalas.

La Cour de Cassation fait partie d’un système qu’il faut changer, déclare Maryse Narcisse de la Fanmi Lavalas.

Fanmi Lavalas va continuer à participer aux réunions du groupe d’opposants. Le parti partage le même objectif : faire partir le Président Jovenel Moise.
 

Une nouvelle commission


L’opposition plurielle va maintenant créer une commission composée de 7 personnes pour statuer sur les noms de 3 juges de la Cour de Cassation capables de remplacer le Président et de désigner le futur Premier ministre. Deux personnes de la société civile feront parties de la commission ainsi que 2 membres du groupe la Passerelle qui faciliteront les discussions.

La Passerelle, une structure composée de plusieurs organisations issues de la société civile, a été crée en 2019 pour trouver une solution à la crise politique et sociale qui ronge Haïti depuis plusieurs mois.

L'accord, signé par ses opposants, sera transmis à Jovenel Moïse, Président de la République. S’il refuse de démissionner, le pasteur Lemète Zephyr, porte-parole du groupe Passerelle rappelle que son groupe n’a pas de "pouvoir coercitif".
Le pasteur Lemète Zephyr porte-parole du groupe la Passerelle répond aux questions des journalistes après la signature de l'accord.

Il appartiendra aux acteurs d’y faire face, a déclaré le pasteur Lemète Zephyr, porte-parole du groupe Passerelle.

Après l’annonce de la signature de l’accord, Washington a de nouveau demandé l'ouverture du dialogue entre toutes les parties concernées.
Une demande tombée dans l'oreille d'un sourd. L’opposition la plus radicale, annonce la reprise des mobilisations qui paralysent Haïti depuis 9 semaines.