Le procès d’Hervé Pinto se poursuit ce mercredi matin (24 avril) au tribunal correctionnel de Fort-de-France. Cette deuxième journée d’audience est marquée par l’absence du prévenu.
Le président du Kolektif Jistis Matinik a refusé de comparaître au tribunal ce matin. Dans une lettre manuscrite remise à ses avocats, Hervé Pinto a annoncé qu’il refuse de se présenter à l’audience. Il indique avoir entamé une grève de la faim.
Au regard de ces événements, ses avocats ont réclamé un délai pour se rendre au centre pénitentiaire afin de le rencontrer. La demande a été acceptée par le président du tribunal. La séance a donc été suspendue pendant 2 heures.
Quelques minutes après la reprise du procès, les avocats de la défense, Maître Germany et Maître Monotuka, ont décidé de se retirer de l'audience.
Nous n'allons pas laisser le tribunal jugé sans entendre que monsieur Pinto a décider d'entrer en grève de la faim. En attendant le résultat de son affaire, nous n'allons pas participer à ce qu'il considère comme une "mascarade de justice". Ils ont réussi a lui donner la conviction qu'ils n'étaient pas des juges impartiaux.
Maître Georges-Emmanuel Germanyinterrogé par Aude Sioul Tidas et Marc-François Calmo
L'audience a redémarré vers 12h30 sans l'accusé et ses avocats. Hervé Pinto sera jugé malgré son absence.
Hervé Pinto nie toutes les accusations
La veille, les juges se sont prononcés sur le maintien en détention d’Hervé Pinto. Depuis le 10 mars, il est incarcéré au centre pénitentiaire de Ducos pour "non-respect des obligations liées à son contrôle judiciaire et notamment l’interdiction de se rendre au Hameau de la Pagerie, quartier Clouette aux Trois-Îlets", selon la Procureure.
Lors de la première séance, la défense a exposé ses arguments. L’homme a contesté toutes les accusations portées contre lui et dénonçant "un manque d’impartialité".
La défense à des droits aussi et, encore une fois, ces droits ont été bafoués. Ça montre bien que nous ne sommes pas dans un état de droit.
Un des membres du Collectif
Pour rappel, ce dernier est accusé de plusieurs faits : "port sans motif légitime d'arme blanche ou incapacitante de catégorie D, harcèlement moral d'une personne sans incapacité, harcèlement moral d'une personne suivi d’incapacité, atteinte à l'intimité de la vie privée par captation et trouble à la tranquillité d'autrui par agressions sonores".