Le film parle d’esclavage avec un personnage fort, un meneur : Tamango. Captif africain, victime de la traite, il est épris de liberté. Sur le bateau, il fomente une révolte qui tient le spectateur en haleine.
Ce long-métrage met en lumière des acteurs noirs dont les personnages sont battus et tués durant la traversée. Mais ici, la force, le combat sont aussi filmés du point de vue des esclaves. Un angle inédit pour l’époque.
Tourné en 1958, le film tient le haut de l’affiche en faisant l’ouverture du festival de Cannes. Dans un contexte de guerre en Algérie, il est censuré à sa sortie en Afrique, aux États-Unis et aux Antilles, sauf en Haïti.
Une censure qui fait grand bruit. Les réactions sont nombreuses. Dans une revue de 1958, des personnalités du monde littéraire, des cinéastes, des politiques, y compris Léopold Sédar Senghor, l’ancien Président de la République du Sénégal, s’insurgent contre cette interdiction.
Le film sera finalement projeté en Martinique bien plus tard. Puis, silence radio… il est jeté aux oubliettes.