L’arrestation de Rodrigue Petitot, le leader du RPPRAC, a donné lieu à une nouvelle nuit d'émeutes en Martinique. La soirée de mardi à mercredi (12 et 13 novembre), a été agitée dans divers points de l’île.
Après quelques jours d’accalmie, le quartier Sainte-Thérèse à Fort-de-France a à nouveau été le théâtre de violences urbaines.
Ce mercredi matin, la circulation est très compliquée sur l'Avenue Maurice Bishop et plus particulièrement au niveau du Canal Alaric. Des voitures calcinées bloquent les voies.
Des encombrants encore fumants bloquent la circulation sur l'avenue Maurice Bishop.
Les palmiers d'une vingtaine de mètres plantés en face de Tropiques Atrium ont été brûlés.
Une enseigne de grands magasins située devant la cathédrale de Fort-de-France a été pillée dans la nuit. D’après la vidéosurveillance, les auteurs de cet acte étaient organisés. Équipés de lampes frontales et de gants, ils ont notamment dérobé des sacs et des valises remplis de produits. Selon la direction, le montant total de la perte s’élève à des milliers d’euros. Le magasin venait de recevoir du stock pour les fêtes de fin d’année. Une plainte sera déposée au commissariat. L’heure est au constat, à l’inventaire et l’évaluation des dégâts. L’enseigne devrait rouvrir dans une semaine.
L'entrée principale de l’établissement d’EDF en Martinique Place Francois Mitterrand a été incendiée. L'accueil est fermé au public.
Rassemblement pour la libération du "R"
Dans la soirée, des centaines de personnes se sont réunies devant le commissariat de Fort-de-France, afin de réclamer la libération de Rodrigue Petitot. Pour Georges-Emmanuel Germany, l’un de ses avocats, cette garde à vue est une "farce".
Je crois que c’est une piètre mascarade de détournement de procédure pour éviter un rendez-vous qui est inéluctable parce qu'au-delà du “R”, le mouvement social qui s’est enclenché n’a pas trouvé de protocole de fin de conflit. Le pacte qui a été signé entre les puissances d'argent et nos élus, nos politiques, ne met pas fin à ce mouvement et on refuse de sortir par le haut, par le dialogue.
Georges-Emmanuel Germany, l’avocat de Rodrigue Petitotinterrogé par Xavier Chevalier
Pour libérer les abords du commissariat et disperser la foule, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades de désencerclement. Dans le centre-ville, des affrontements entre des émeutiers et les forces de l'ordre ont eu lieu. Trois policiers, victimes de tirs, ont été blessés.