Les invasions d’algues sargasses bientôt classées comme catastrophe naturelle

La loi de juillet 1982 sur les conséquences des aléas climatiques pourrait bientôt inclure les échouages des sargasses. Rien n’est définitif, mais la sénatrice de Martinique, Catherine Conconne, a fait adopter par ses collègues un amendement en ce sens ce mercredi 15 janvier 2020.
Les échouages massifs de sargasses sur nos côtes bientôt reconnus comme une catastrophe naturelle ? Si la réponse est positive, les dizaines de milliers d’habitants du littoral des îles des Antilles françaises, pourront être indemnisés pour les préjudices matériels subis du fait de ces arrivées d’algues. À condition qu’ils soient assurés.

Etrangement, l’échouage aléatoire des algues brunes venues de l’océan Atlantique n’est pas considéré comme une catastrophe naturelle. Cette notion répond à des critères stricts. La liste, contenue dans une loi de 1982, est claire. Elle comprend les inondations, les raz-de-marée, les avalanches, la sécheresse, les coulées de boue, les tempêtes, les éruptions volcaniques, les séismes.
 

La logique et la décence seront respectées


Mais pas les échouages de sargasses. Pas encore. Or, chacun sait que ce phénomène gêne considérablement l’activité économique sur le littoral. La pêche, le nautisme, les sports de plage et le tourisme sont concernés. Chacun connaît quelqu’un qui change sans arrêt appareils électro-ménagers et équipements pour la maison, détruits par les émanations toxiques de sulfure d’hydrogène, le gaz produits par les algues putréfiées.

Désormais, la logique et la décence seront respectées, si les députés votent la loi. Or, la majorité parlementaire, par principe, agit souvent dans le sens du gouvernement, lequel s’est opposé à l’amendement de la sénatrice de Martinique. Ses collègues ont passé outre l’interdiction ministérielle.

Catherine Conconne considère ce vote favorable comme "une première victoire".
Il n’est pas du tout certain que le puissant lobby des assureurs, qui ne cesse de torpiller les initiatives des habitants du littoral, maires et des parlementaires antillais sur le sujet, va se laisser faire. Rien ne sert de courir. Tro présé pa ka fè jou wouvè