L’agriculture biologique, un secteur qui attire les femmes

Les agricultrices apprennent les bonnes utilisations des outils
À la Martinique les femmes ont toujours travaillé les terres. Dans le temps elles étaient surtout les aidantes de leurs conjoints. Aujourd’hui, les femmes de tous les âges trouvent une vocation dans le secteur agricole surtout dans la culture biologique.

À Fonds Saint-Denis, ce mercredi 15 novembre 2023, Léon Tisgra, pionnier dans la culture biologique en Martinique, organisait une formation sur l’utilisation de l’outillage et des machines dans les champs de culture.

Après des décennies à travailler les terres, il veut partager ses expériences avec les agriculteurs qui veulent se reconvertir dans le bio.

Faites un jardin bio avec de l’amour et de la passion, un jardin qui inspire. Ne plantez pas une seule chose. C'est fini la monoculture.  

Léon Tisgra, agriculteur biologique

Selon lui, les produits phares en Martinique sont la laitue, les haricots verts, les patates douces, les choux, et le concombre.

La laitue, un produit phare des consommateurs de Martinique

Une nouvelle génération d’agricultrices

Sur 5 agriculteurs stagiaires chez Léon Tisgra, 3 étaient des femmes. Elles ont appris les avantages des petites machines pour travailler la terre, ainsi qui les bonnes utilisations des outils. Il s'agit des pratiques nécessaires pour préserver la santé dans un métier physique.

La bonne utilisation des machines, une aide precieuse aux agricultrices

Malika Theuria, jeune agricultrice du Gros-Morne travaille les terres de ses parents. Elle a créé une ferme agritouristique pour la promotion d'une agriculture biologique et l'utilisation des plantes médicinales. Elle veut développer la transformation agroalimentaire.

Aujourd’hui elle fait face au changement climatique qui bouleverse les pratiques des agriculteurs.

J’ai des périodes où j’ai beaucoup d’eau dans le Nord. Il est parfois impossible de planter. Les choses pourrissent avec trop d’eau et on est sans revenus. Les serres permettent de pallier les effets des extrêmes climatiques.

Malika Theuria, jeune agricultrice de Gros-Morne

Elle étudie l’impact du changement climatique sur agriculture et la nécessité d'arrêter la monoculture en faveur d’un système de production plus varié.

Les fleurs du groseille-pays transformés en jus pour les fêtes de Noël en Martinique

Un autre problème auquel elle est confrontée, c’est l’acquisition des semences des variétés de plantes de Martinique.

On a perdu beaucoup de semences par rapport à ce qu’on avait dans le temps de nos grands-parents. Trouver les semences paysannes, comme le vrai concombre malavoi, c’est compliqué en Martinique. Les grandes personnes l’ont et parfois on te donne quelques petites graines qu’il faut essayer de maintenir.

Malika Theuria, agricultrice biologique

Elle affirme que les anciens ont voulu dissuader les jeunes à faire de l’agriculture. Aujourd’hui, elle estime que le monde agricole a besoin d'eux pour développer le secteur.

Marie-Josée réalise une reconversion professionnelle pour pouvoir travailler les terres familiales à Sainte Anne dans le sud de la Martinique.

A droite: Marie-Josée prend des notes sur son téléphone portable. Léon Tisgra est à gauche.

Elle aussi veut devenir agricultrice biologique. Elle expérimente avec les variétés qui peuvent s'adapter dans cette zone qui manque d’eau. Pour protéger ses plantes, garder l'humidité dans la terre et économiser l'eau, elle expérimente un système de paillage.

Son objectif est de produire les aliments d’une grande qualité nutritive.

Malika et Marie-Josée font partie des femmes qui veulent prendre les initiatives dans le monde agricole. Des initiatives qui se penchent en faveur d’une production diversifiée, sans utilisation des produits phytosanitaires. Le but est de proposer une alimentation saine.