L’ONU se penche sur la condition de la femme à l’ère numérique

Affiche de l'ONU représentant des femmes de culture différente dans le monde.
Le 8 mars, c’est la "journée internationale des droits des femmes". En marge de cette célébration, la 67e session de la Commission de la condition de la femme, a débuté au siège de l'Organisation des Nations Unies à New York le 6 mars dernier. Durant deux semaines, l’ONU cherche des solutions afin de "combler l'écart important entre les sexes en matière d'innovation et de technologie".

Durant 15 jours, des représentants de plusieurs gouvernements, de la société civile, de groupes de jeunes et de militants examinent à New-York, au siège de l'Organisation des Nations Unies, "comment l'égalité des sexes, l'autonomisation et le développement durable peuvent être atteints à l'ère numérique".

Cette réunion tombe à point nommé aux yeux des mouvements féministes notamment, lesquels célèbrent comme chaque année, le 8 mars, la "journée internationale des droits des femmes". Elle puise son origine lors de manifestations conduites par la gent féminine au début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis, pour réclamer de meilleures conditions de travail et le droit de vote.

"Un monde digital inclusif… pour l’égalité des sexes"

Et c'est en 1975, lors de l'Année internationale de la femme, que l'Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la "Journée internationale des femmes" le 8 mars. Chaque année, l’ONU définit depuis, une thématique différente. "Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes", est celle de l'édition 2023.

Le code de l'éducation rappelle que la transmission de la valeur d'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, se fait dès l'école primaire. Cette politique publique est une condition nécessaire pour que, progressivement, les stéréotypes s'estompent et que d'autres modèles de comportement se construisent sans discrimination sexiste ni violence. Elle a pour finalité la constitution d'une culture de l'égalité et du respect mutuel.

education.gouv.fr

Le ministère français de l’éducation nationale invite d’ailleurs les établissements scolaires à "inscrire cette problématique dans leur règlement intérieur et à mettre en place, dans le cadre des comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC), des actions de sensibilisation et de formation dédiées".

Les écoles, collèges et lycées sont également incités à nouer des partenariats, notamment avec des acteurs du monde économique et professionnel ou du secteur associatif, pour "développer des projets éducatifs autour de l'égalité".

Le 8 mars, c'est la "Journée internationale des droits des femmes".

Essoufflement des progrès ?

Si les technologies numériques "transforment rapidement les sociétés" observe l’ONU, force est de constater qu’"elles donnent également lieu à de nouveaux défis profonds, qui peuvent perpétuer et approfondir les inégalités existantes entre les sexes".

Les progrès en matière de droits des femmes s'évanouissent devant nos yeux. Des pays comme l'Afghanistan, où les femmes et les filles ont été, en fait, effacées de la vie publique, aux pays les plus riches où les droits sexuels et procréatifs des femmes sont attaqués (…). L’égalité des genres est un horizon de plus en plus lointain. Au rythme actuel, il faudra attendre 300 ans pour l’atteindre.

António Guterres - Secrétaire général de l'ONU 

Le Secrétaire général a appelé à "une action urgente" à trois niveaux : "l'amélioration de l'éducation, des revenus et de l'emploi" pour les filles et les femmes, en particulier dans les pays du Sud. En outre, "la pleine participation et le leadership des femmes et des filles dans la science et la technologie doivent également être encouragés".

"La technologie... au profit des femmes et des filles"

Sima Bahous, la Directrice exécutive d'ONU Femmes, a déclaré pour sa part lors de la cérémonie d'ouverture de la CSW67, que "la révolution numérique offre un potentiel d'amélioration sans précédent dans la vie des femmes et des filles, à un moment où les progrès vers le développement durable sont menacés".

Exploitées efficacement, la technologie et l'innovation peuvent changer la donne pour catalyser la réduction de la pauvreté, réduire la faim, améliorer la santé, créer de nouveaux emplois, atténuer le changement climatique, faire face aux crises humanitaires, améliorer l'accès à l'énergie et rendre des villes et des communautés entières plus sûres et plus durables, au profit des femmes et des filles.

Sima Bahous de l'ONU Femmes

Banderole déployée lors d'une manifestation des féministes de "Culture Egalité" : "C'est le combat des femmes qui change la condition des femmes" (image d'illustration).

Jusqu’au 17 mars 2023, les membre de la "Commission de la condition de la femme" examinerons entre autres, la responsabilité des gouvernements en termes de droits fondamentaux des femmes et des filles s’agissant de l'utilisation des technologies numériques.

Des appels seront également lancés pour "offrir davantage d'opportunités aux femmes en matière d'innovation, de financement et d'investissement et pour éliminer les algorithmes qui perpétuent et approfondissent la discrimination et les préjugés existants"