Dans la Caraïbe, les armes à feu, fabriquées en majorité aux États-Unis, sont la cause de 70% des homicides. La région est aux prises avec un épisode de violence sans précédent.
En Haïti, les armes utilisées par les gangs proviennent des États-Unis. Elles sont trafiquées clandestinement depuis la Floride, ou volées dans les armureries des forces de l’ordre.
Avec les quantités importantes d’armes à feu en circulation dans le pays, il est impossible de stopper l’activité des gangs.
Haïti, la République Dominicaine, Porto Rico, la Jamaïque et plus récemment Sainte-Lucie sont les pays caribéens les plus touchés par ce trafic d’armes.
À Sainte-Lucie, la majorité des 27 homicides déjà enregistrés en 2023 ont été commis par arme à feu. Pendant le week-end de Pâques, 4 personnes, y compris un enfant âgé de 2 ans et sa grand-mère ont été tués. Les autorités semblent être impuissantes face à la vague de criminalité qui sévit dans le pays.
À la suite d’une saisie de gros calibres, de pistolets et d’explosifs à Haina Port, près de la capitale de Santo Domingo, le président de la République Dominicaine, Luis Abinader, a déclaré que la quantité d’armes illégales qui circulent dans son pays constituent un danger de sécurité et de santé publique.
Le Mexique riposte
En août 2021, le gouvernement du Mexique a porté plainte dans un tribunal fédéral aux États-Unis contre les 7 fabricants et 1 distributeur d’armes américains.
Le Mexique estime que les pratiques commerciales de ces organisations ont déclenché un bain de sang dans le pays et a augmenté la violence des cartels.
Les lois américaines défendent le port d’armes et facilitent leur exportation. Le juge a donc rejeté la poursuite au civil.
Le Mexique a déposé un recours auprès de la cour d’appel des États-Unis.
L'archipel des Bahamas est signataire de cet appel. Les plaignants demandent 10 milliards de dollars de compensation aux fabricants américains qui n’hésitent pas à vendre leurs armes aux trafiquants, connus des forces de l’ordre.
Aux Bahamas, 90% des armes confisquées proviennent des États de la Floride, de Géorgie ou du Texas.
Les fabricants d’armes aux États-Unis doivent accepter la responsabilité pour les préjudices occasionnés par leurs produits. Nous ne fabriquons pas d'armes dans notre pays et pourtant elles arrivent aux Bahamas en toute illégalité où elles sont utilisées dans des activités criminelles.
Philip Davis, Premier ministre des Bahamas
Trinidad et Tobago, Antigua et Barbuda, Saint-Vincent et les Grenadines soutiennent aussi cette plainte déposée par le gouvernement du Mexique.
Nous sommes interpellés par les conséquences désastreuses des armes illégales et sur la situation sécuritaire en Haïti. Les États-Unis sont les principaux fournisseurs d’armes utilisées par les gangs criminels qui déstabilisent le pays et poussent les haïtiens à quitter leur pays.
Courrier des élus américains
Les élus demandent également des informations concernant les mesures prises par les forces de l’ordre américaines et caribéennes pour le partage d'informations. L'objectif est de mener aux interpellations des personnes et des groupes mêlés au trafic d’armes entre les États-Unis et la Caraïbe.