La Jamaïque facilite une consultation de trois jours entre les acteurs politiques et civils d’Haïti

De gauche à droite, Phillip Davis, Premier ministre des Bahamas et président de la Caricom, Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque et Ariel Henry, Premier ministre par intérim à Haïti.
Andrew Holness Premier ministre de la Jamaïque a décrit son pays comme un lieu neutre pour faciliter les consultations entre les différentes factions du monde politique d’Haïti, afin de trouver une solution à la crise politique et l’insécurité dans le pays. Les discussions, qui s’achèvent le 13 juin 2023, sont encadrées par trois anciens premiers ministres de la région.

Baptisé "les pourparlers de Kingston", Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque voulait offrir un cadre neutre pour qu’une trentaine de personnalités venant d’Haïti puissent échanger autour de la crise politique et la violence qui gangrène le pays.

Les consultations concernent le peuple haïtien. Nous avons adopté une position de non-interférence dans le processus.  

Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque

A gauche, Carla Bennet, sécretaire-générale de la CARICOM serre la main d'Andrew Holness, premier ministre de la Jamaïque. Kenny Anthony, ancien premier ministre de Sainte-Lucie qui facilite les discussions est en arrière-plan.

La CARICOM (Communauté Caribéenne) estime que seuls les Haïtiens peuvent résoudre les problèmes de leur pays.

Les échanges ont lieu à huis clos. Ils sont encadrés par trois anciens Premiers ministres de la Caraïbe : Kenny Anthony de Sainte Lucie, Bruce Golding de la Jamaïque et Perry Christie des Bahamas. Les trois font partie du groupe des personnalités éminentes nommé par la Communauté Caribéenne.

L’échec n’est pas une option.

Phillip Davis, Premier ministre des Bahamas et président de la CARICOM

À Kingston, dans son discours d’ouverture, Ariel Henry, Premier ministre par intérim en Haïti, s’est engagé à "procéder à un remaniement au sein du gouvernement… à des réformes au niveau de la haute administration publique… et de mettre de l’ordre dans la diplomatie."

Il affirme qu’il n’est pas venu à Kingston pour "régler les comptes."

On ne peut pas négocier et discuter indéfiniment, mais je crois que quand les Haïtiens sont d’accord pour s’asseoir et parler du pays, il faut être présent.  

Ariel Henry, Premier ministre par intérim d’Haïti

Une participation haïtienne décevante

Seule une trentaine de représentants des groupes politiques et civils ont accepté l’invitation de venir à la Jamaïque.

À Kingston, on espérait le double. Les leaders des différentes églises, si puissantes en Haïti, n’ont pas fait le déplacement.

Mirlande Manigat, présidente du Haut Conseil de la Transition en Haïti, chargée de préparer des élections et ancienne candidate à la présidence, a refusé l’invitation. Dans un courrier adressé au Premier ministre des Bahamas, elle estime que cette consultation aurait dû se tenir en Haïti.

Après son discours, Ariel Henry a quitté la salle sans écouter les autres présentations. Son comportement n’a pas plu aux autres délégations haïtiennes.

Trouver des solutions pour Haïti avant la fin de ces consultations ce mardi 13 juin 2023 semble improbable. L’objectif de la Communauté Caribéenne, CARICOM, est de maintenir un dialogue ouvert entre tous les acteurs politiques et civils en Haïti. Un jour, il y aura un consensus.

Ces consultations sont suivies par les membres de la communauté internationale, notamment les États-Unis et le Canada.