La Martiniquaise May Clémenté expose "ligne de crête", une peinture qui émeut

La plasticienne martiniquaise May Clémenté.
La fondation Clément au François, reçoit l'exposition de peintures de l'artiste May Clémenté, qui vient d'être prolongée jusqu'au 27 septembre 2022.

Dès les premiers pas, le visiteur est frappé par les couleurs, les coutures, les fils dorés, les déchirures, qui se trouvent comme un rituel au cœur des œuvres de l'exposition de May Clémenté.

"La ligne de crête" de l'artiste se définit comme un mouvement dans le temps, dans l’action, au-delà des frontières. La plasticienne est dans la continuité d’un travail artistique commencé voilà déjà 3 ans..

On retrouve dans son tracé pictural, une ouverture sur le monde, mais aussi un questionnement prégnant sur l’identité, le vécu sur place et à l’étranger. De fil en aiguille, à travers ce voyage se lit le parcours, la vision et l’expression de l'artiste.

Le tableau "Naître, vivre, renaître" représente le fondement des lignes de crête.

 

Naitre vivre et renaître, le fondement d’une peinture parlante

"Naître vivre et renaître", se construit en variations, en formes, en fermeture, en ouverture à travers des coutures symbolisant des obstacles et des espoirs.

May Clémenté joue avec les couleurs qui jaillissent pour créer un mouvement libre, expressif incluant des phénomènes environnementaux comme la mer, la forêt, la mangrove et la rivière.

Il y en a pour tous les goûts. On découvre des tableaux abstraits (frontière en fuite) présentant les profondeurs de l’inconnu et une ligne dorée symbolisant une possibilité de traverser les frontières en toute quiétude.

Ce que j’aime avec l’abstrait, c'est de pouvoir ne pas tout montrer de manière frontale afin de laisser place à l’interprétation du visiteur. Chacun de mes tableaux répond à un cadre de référence.

May Clémenté - Plasticienne

Tout est dans la finesse, le savoir-dire et le savoir-faire dans son tableau "Big Brother". Avec une élégance picturale, elle dénonce et fustige l'État policier de 2020 lors du confinement. 

Elle sait aussi conduire aux rêves avec les princes charmants qui attendent la princesse. Elle magnifie l’art pour présenter d’une manière autobiographique le temps de son vécu à New York (États-Unis).

Une œuvre en trois tableaux, dans laquelle elle évoque sa Martinique, le rêve américain, le foisonnement d'activités, les élections, les performances omniprésentes de la société américaine, la naissance d'icônes nouvelles...

Le tableau autobiographique de l'artiste.

Des ouvertures et des déchirures...

Un rituel qui revient en partie dans ses réalisations.

Je déchire la toile en l’ouvrant avec les mains, en la tranchant avec un couteau. Quand je veux un travail plus fin, j’utilise des ciseaux de couture. C'est une manière plastique de signifier les frontières, de voir ce qui se passe derrière la toile. Dans beaucoup d’œuvres, vous verrez que certaines toiles sont cousues très serrées, d’autres présentent des trous béants. C’est le principe de fermeture et d’ouverture des frontières selon les intérêts personnels.

May Clémenté

La plasticienne, très disponible pour l'échange avec le public.

 L’artiste a une peinture qui met en scène, mêle des éléments de la mythologie classique à des symboles afro-esthétiques. C'est agréable à l’œil et surtout porteur de multiples messages.

Elle met en exergue des dieux et déesses noires tout en montrant le déséquilibre entre les hommes et les femmes.

Dans sa peinture fiction, May Clémenté montre de façon subtile ses émotions.

Des œuvres qui suscitent la réflexion...

Une chose est certaine sa peinture témoigne. Une visiteuse parle des deux mondes qui se trouvent unis.

Ils sont très beaux vos tableaux, très imagés. On se trouve ici ou là en Martinique et dans l’ailleurs. Votre peinture accroche et possède un quelque chose qui touche la jeunesse. Mon fils a été emballé par l'un de vos tableaux. J'habite le 92* et je viens une fois par an en Martinique, je pars heureuse d'avoir vu une elle exposition.

Micheline habitant Les Hauts de Seine*