À la Dominique, on estime qu’il n’y a qu’une trentaine de grenouilles endémiques en liberté. Ses cousins qui vivaient à Montserrat ont tous disparu. Dans cette île située près de la Guadeloupe, les scientifiques essaient de réintroduire les animaux dans le Nord, loin du volcan la Soufrière encore en activité.
Pour l'instant, le Leptodactylus fallax, nom scientifique de cet amphibien qui est l’un des plus grands au monde, ne vit qu’à la Dominique, au zoo de Londres et dans d'autres centres zoologiques.
En Angleterre, plusieurs animaux évoluent dans un centre spécialisé dans le sauvetage des amphibiens menacés de disparition. L’objectif est de créer les conditions propices à la reproduction et de réintroduire les petits dans leur habitat naturel pour relancer la population locale.
Le couple de grenouilles qui vivait en captivité au zoo de Londres n’était pas pressé à se reproduire.
Il a fallu attendre cinq ans pour voir naître les 6 grenouillettes qui ne mesurent que 15 centimètres chacune.
Au stade d’adulte, les crapauds vont peser environ 1kg. Ils pourront mieux porter le nom de Mountain Chicken (poulet de la montagne), leur nom commun à la Dominique. Ils pourraient aussi rentrer chez eux.
Sur l’île, le Programme pour la réhabilitation du Mountain chicken, bénéficie d'une assistance des scientifiques de Londres.
Le personnel du programme, avec l’aide des bénévoles, tente de protéger les 30 grenouilles qui vivent encore dans la nature sur l’île.
On dénombre 250 grenouilles dans des centres zoologiques du monde, c’est 10 fois plus que ceux qui sont en liberté la Dominique.
Une maladie brutale
En 2002, cet amphibien si abondant à la Dominique a été frappé par la maladie, un champignon appelé, Chytridiomycosis. En 18 mois, 80% de sa population avait disparu.
Selon les scientifiques, il s’agit de "l’éradication la plus rapide jamais enregistrée d’un animal sauvage."
En 2009, des couples ont été transférés au zoo de Londres pour tenter de sauver l’espèce. Un centre de reproduction a été spécialement construit pour accueillir le Mountain chicken qu’on appelle aussi le Crapaud de la Dominique.
Dans son pays natal, ce poulet de la montagne était le plat national, un mets de choix, mangé surtout lors de la fête de l’Independence chaque 3 novembre.
Les Dominiquais étaient sous le choc quand l’interdiction de chasser et de consommer le Mountain chicken a été appliquée en 2003.
Le Mountain chicken, Crapaud de la Dominique ou Leptodactylus fallax, l’un des plus grands amphibiens au monde, est toujours un emblème officiel de la Dominique.