Les défis rencontrés par les personnes âgées en Martinique et en Guadeloupe sont variés. Solitude, difficultés d'accès aux soins, aux aides financières, à se nourrir correctement, à se soigner ou encore à maintenir des liens sociaux.
Le rapport propose plusieurs actions afin d’améliorer la condition de ces personnes en situation de pauvreté. Les préconisations concernent la revalorisation du minimum vieillesse, l'amélioration de l'accès aux aides sociales et la mise en place de dispositifs pour favoriser le maintien à domicile. Il est envisagé par exemple de rendre l’éco-prêt à taux zéro accessible pour des travaux de rénovation du domicile.
La cherté de la vie, vecteur de pauvreté
Hasard du calendrier, cette publication est diffusée au moment où une mobilisation citoyenne est en cours dans les îles sœurs contre la vie chère. Cette inflation est aussi l’une des causes de la pauvreté aux Antilles, en particulier chez les aînés.
Muriel Ventadour est chargée de mission de développement social pour la fondation "LPFP" en Martinique. 30% de la population âgée de 60 ans et plus sont concernées par cette indigence dans l’île selon la représentante locale.
C'est plus qu'il y a 10 ans, c'est beaucoup plus et les chiffres sont alarmants dans ce sens. La population vieillit avec des problématiques au niveau social et économique. Vieillir ne devrait pas être un peu un problème mais cela le devient effectivement, parce qu'il y a de plus en plus de familles qui sont pauvres. Cela part d'une baisse des revenus à partir de la retraite, des pensions qui sont de plus en plus faibles. Des personnes qui ont travaillé toute leur vie mais à l'arrivée de la retraite, le constat c’est qu’elles vivent avec 600€, 800€ (…). Le seuil de pauvreté à 1200€ et le minimum vieillesse est à 1012€ (…). De plus, on sait qu'il y a des personnes qui ont travaillé mais qui ne peuvent pas justifier de cette activité toute leur vie durant. Voilà le constat en Martinique. Muriel Ventadour (au micro de Grégory Gabourg)
Muriel Ventadour(au micro de Grégory Gabourg)
Au total, le document soumet une vingtaine de propositions, des mesures visant à réduire la pauvreté, à favoriser l'inclusion sociale et à assurer un vieillissement digne à la maison, avec une attention particulière accordée à la simplification de l'accès au droit et à la lutte contre l'isolement.
"En 2024, on estime à environ 2 millions les personnes de 60 ans et plus vivant sous le seuil de pauvreté" selon l’association "Petits Frères des Pauvres".