Le CCSM revient à la charge après sa plainte déposée le 15 mai 2020 auprès du procureur de la République au tribunal de Fort-de-France, contre la Société Martiniquaise des Eaux. L'opérateur est accusé de "détournement de fonds publics", à cause du prix de l’eau jugé "trop cher" par le comité.
Lors d’une conférence de presse donnée le jeudi 7 janvier 2021 à Sainte-Luce, le Comité Citoyen du Sud de Martinique (CCSM), a fait le point en présence de son avocat (maître Raphaël Constant), sur le dossier de l’eau potable qui le mobilise depuis sa création.
Le 15 mai 2020, le CCSM a porté plainte pour "détournement de fonds publics" contre la SME (Société Martiniquaise des Eaux), distributeur de la ressource dans la majorité des communes de Martinique.
Des tarifs "injustifiés"
Le comité continu de dénoncer des tarifs jugés "injustifiés" depuis plusieurs années, d’autant qu’il est conforté dans ses contestations par un rapport de la Chambre Régionale des Comptes publié en septembre 2017.
En nous appuyant sur le rapport de la Chambre Régionale des Comptes, nous constatons que le prix de l’eau a subi une augmentation constante et injustifiée depuis des années. De 2009 à 2015, la hausse est de 1,93 euro les 120 m3 et de 3,09 euros en 2015.
Sur la même période, de 2009 à 2014, la SME aurait déclaré un déficit de quatre millions d’euros, tandis que le document de la CRC fait ressortir, après enquêtes, que les chiffres fournis par la Société Martiniquaise des Eaux, ne correspondent pas à la réalité, puisque la Chambre a trouvé au contraire, un bénéfice de quatre millions d’euros.
Il y a donc bien eu un détournement de fonds publics.
"Mettre fin aux conflits personnels"
Autre préoccupation du comité, la mise en place d’une installation pérenne au quartier Séguineau, au Lorrain, afin d’alimenter correctement les abonnés du sud en particulier, alors que le spectre d’un carême rude comme l’an dernier se profile, avec ses problèmes d’approvisionnement.
Quelle que soit la suite qui sera donnée à notre dossier par le procureur, notre comité demande aux élus de la CTM, des EPCI (Espace Sud, Cap Nord, CACEM) et de l’Office De l’Eau, de prendre toutes les dispositions qui s’imposent, pour mettre fin aux conflits personnels qui gangrènent la mise en place des travaux et qui mettent en difficulté la population, du fait des coupures récurrentes.
En 2021, le Comité Citoyen du Sud de Martinique entend rester mobilisé "plus que jamais" sur ces problématiques, tout en appelant de ses vœux la mise en place d’un opérateur unique de l’eau dans l'île, un souhait partagé par une majorité d’élus locaux, mais qui a du mal à voir le jour, pour "des raisons que le CCSM ne saisit pas".