Du Nord au Sud, les cumuls de pluie sont très nettement insuffisants depuis janvier 2024. Il s'agit de l’un des débuts d’année les plus secs de l’histoire selon Météo France. Une situation attestée par les données enregistrées depuis les années 70.
Entre le 1er janvier et le 30 avril 2024, les cumuls de pluies, c'est-à-dire l'addition de chaque mois, sont vraiment très faibles. Cela est équivalent à ce que l'on a observé les deux années les plus sèches en Martinique, en 1973 et 2003.
Max Réyal, météo Franceinterrogé par Cécile Marre et Aude Sioul-Tidas
À ce déficit pluviométrique s’ajoute la chaleur, avec quatre mois exceptionnellement chauds. Météo France a relevé 34,5° à Fort-de-France le 2 février ou encore 36,6° à la Pointe des Salines le 29 mars 2024. Le début du mois de mai a encore aggravé la situation.
Il faut commencer à nous inscrire dans la durée. Je pense malheureusement que dans les années à venir cette situation que nous vivons risque de se reproduire plus fréquemment. Il y a eu deux épisodes extrêmement secs en 1973 et 2003, il y a un laps de temps relativement important, puis 2024. Mais je crains que dans les années à venir, la récurrence de ce type de sécheresse soit beaucoup plus marquée.
Pascal Saffache, géographe et professeur d'universitéinterrogé par Eddylia Eugène-Mormin dans le JT13
Le retour progressif de la pluie
Il a recommencé à pleuvoir depuis le début de la semaine. Des précipitations qui avaient été annoncées par Météo France lors du comité de crise sécheresse de la semaine dernière. D’autres bonnes nouvelles pourraient suivre, dès ce week-end.
Pour la fin de la semaine, nous prévoyons la première onde tropicale, nous espérons significative de la saison, qui devrait passer entre samedi et dimanche. Nous espérons avoir des pluies un peu plus importantes de l'ordre de 30 à 40 mm. Mais l'échéance est éloignée.
Max Réyal, météo Franceinterrogé par Cécile Marre et Aude Sioul-Tidas
Des pluies que tout le monde attend avec impatience, pour sortir d’un déficit historique qui ne justifie pas à lui seul les coupures d’eau, devenues récurrentes en période de carême ces dernières années.
Selon Pascal Saffache, il faudrait également "réfléchir à des solutions plus durables".
Je sais que ce n'est pas la panacée, mais ce que l'on appelle dans l'Hexagone, les bassines, ces fameux réservoirs, étendues d'eau comme le barrage de la Manzo. Ce sont aussi des solutions. Peut-être aussi les châteaux d'eau, repenser la politique de cet aménagement. Après cet épisode de sécheresse qui, je le pense, est en train de s'estomper puisque tout doucement nous allons entrer dans une période plus humide, nous aurons quelques mois devant nous pour essayer de planifier des aménagements durables et plus adaptés.
Pascal Saffache, géographe et professeur d'universitéinterrogé par Eddylia Eugène-Mormin dans le JT13