Le patrimoine martiniquais au cœur de la nouvelle tournée européenne de la compagnie de danse "Pom'Kanel"

France, Pologne, Italie, Portugal… Ils ne s'arrêtent pas durant les grandes vacances. Depuis le 4 juillet 2024, les danseurs et les musiciens de la compagnie de Danse Pom'Kanel ont entamé une tournée internationale. Dans leurs valises, débordent toutes les richesses culturelles, historiques et patrimoniales de leur île, la Martinique. 

Pendant deux mois, le ballet présidé par D’Jessy Alamélu, sillonne les grands festivals "pour représenter dignement la Martinique" dit-il fièrement.

On était en France. On a fait le festival de Domfront-en-Poiraie, le festival d’Alençon, où on a eu un vif succès. Après, on a été en Sardaigne. Et on a eu un succès total. Ensuite, on est arrivé en Italie pour le festival de la ville de Cori.  

D’Jessy Alamelu

 À chacune de leurs représentations, ils reçoivent les ovations du public et continuent de collectionner les récompenses.  

On a eu de très très bons retours. Pour le moment, c'est le ballet qui remporte le plus de succès. On nous a dit que nous sommes le ballet préféré des Italiens en ce moment. On ne s’y attendait pas.

Dans les festivals de cette envergure, les participants sont évalués et de nombreux critères sont considérés dans la notation.

Il y a des juges qui observent tout. On est noté sur tout. Les costumes. La propreté joue, comment se tenir à table. On est noté sur les plats proposés. On a choisi le colombo et les accras. On vend la destination Martinique. 

Le patrimoine et la culture en lumière

À chacune de leurs tournées, la compagnie de danse offre un spectacle original. Cette année, la Caraïbe est à l’honneur, associée au "Lassotè", à la Danse des Calebasses, à la Biguine, au Quadrille… D’Jessy Alamelu a le souci du détail.

La réalisation de ce spectacle a encore nécessité de longs mois de travail et de recherches, toujours autour de la tradition martiniquaise, du patrimoine et de la culture en général. Le chorégraphe s’y attelle depuis janvier dernier pour le show en cours.

Notre spectacle est basé sur un brassage de culture entre l’Afrique et la Martinique. Plus précisément, l’agriculture martiniquaise et aussi le carnaval. Il fallait représenter une des premières danses des Antilles, donc a fait la biguine et le quadrille qui a pris naissance à Basse-Pointe et qui est arrivé à Sainte-Marie. Le travail repose sur la récolte de la canne à sucre. (...) Notre spectacle s’achève sur le Carnaval avec des défilés de rue et une danse. À la fin, on invite le public à participer avec nous. 

À chaque tournée, D’Jessy Alamelu tente de se surpasser en proposant des tableaux de plus en plus perfectionnés. Si la Compagnie de danse Pom’Kanel n’est pas un ballet "professionnel", il en a la stature.

Chaque année, on est obligé de monter d’un cran dans le travail que nous faisons. Chaque année, on va dans des festivals de très haut niveau. Ça nous oblige à nous perfectionner pour représenter la tradition. Les nations qui sont avec nous comme la Colombie ou le Brésil, ont des ballets professionnels. Nous ne sommes pas professionnels, mais Pom’Kanel fait un travail professionnel.

D'Jessy

Pour perpétuer ce travail, D’Jessy Alamelu accompagne régulièrement une dizaine de jeunes martiniquais de 13 à 17 ans. Jusqu’au 30 août 2024, ces derniers vont parcourir les routes avec leurs aînés afin de révéler au monde les richesses de leur territoire, en attendant d'assurer la relève.