Le secrétaire d’État américain veut avancer les priorités de la politique étrangère de Donald Trump dans la Caraïbe

A gauche, Marco Rubio, sécretaire d'état des Etats-Unis avec Donald Trump, le président américain.
Marco Rubio, secrétaire d’État des Etats-Unis entame une visite officielle de 2 jours à la Jamaïque, au Guyana et au Suriname pour rencontrer les dirigeants caribéens. Les relations avec Cuba, la situation en Haïti et l'exploitation pétrolière sont des sujets prioritaires.

Le 26 mars 2025, la Jamaïque sera la première escale de Marco Rubio, secrétaire d’État américain.

Son programme est chargé. Il va rencontrer les dirigeants de la Jamaïque et Trinidad-et-Tobago. Mia Mottley, premier ministre de Barbade va représenter les intérêts de la Communauté Caribéene, la CARICOM dont elle est présidente.

Selon les déclarations officielles de Washington, la tournée dans la Caraïbe est l'occasion d’échanger avec les "partenaires précieux" de la région.

Mia Mottley doit défendre les accords de coopération médicale entre Cuba et plusieurs pays de la région.

Washington veut imposer des sanctions sur tous les pays qui entretiennent les relations avec Cuba, un pays qui soutient le terrorisme, selon les Américains.

La Caraïbe veut obtenir des exemptions pour les brigades médicales cubaines, les piliers du système sanitaire de plusieurs pays.

Les gouvernements de Saint-Vincent et les Grenadines et d’Antigua et Barbuda ont expédié des documents aux autorités américaines qui prouvent que les brigades médicales sont correctement rémunérées et en aucun cas, des victimes de travaux forcés. 

Ils reçoivent un salaire. Ils sont hébergés gratuitement par le gouvernement. Ils reçoivent des frais de transport. Ils bénéficient des congés payés et on paie leurs billets d’avion, aller/retour avec Cuba. On ne peut pas dire que c’est du travail forcé. Ils peuvent également exercer dans le secteur privé.

Ralph Gonsalves, premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines

Les brigades medicales de Cuba.

Haïti et l'immigration

Le représentant de Donald Trump va demander plus de coopération avec la Caraïbe dans la lutte contre l’immigration illégale et le crime organisé.

La situation en Haïti sera également abordée pendant cette visite éclaire à Kingston.

Fritz Alphonse Jean, président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti a confirmé sa présence pour rencontrer Marco Rubio et parler de la sécurité et l’immigration.

Les Etats-Unis ont gelé l’assistance financière en Haïti dans la lutte contre les groupes armés. Les autorités américaines ont également commencé les déportations en masse des ressortissants haïtiens or, le pays est en pleine guerre civile.

Les agents d'immigration américains chargés d'arrêter les personnes en situation d'irrégularité.

La richesse pétrolière du Guyana et le Suriname

Le 27 mars 2025, le secrétaire d’État s’envolera à la rencontre des présidents du Guyana et du Suriname. 

La priorité est de renforcer "les partenariats économiques" avec ces deux pays sud-américains dont le sous-sol dégorge du pétrole.

Au Guyana, 3 multinationales américaines, ExxonMobil, Chevron et Hess, sont les plus grandes exploitantes du pétrole brut dans ce pays sud américain. 

Avec 11 milliards de barils de réserves, Washington veut protéger ses intérêts au Guyana. 

En plus, les fonds pétroliers du Guyana sont versés aux Etats-Unis dans la Banque de la réserve fédérale de New-York.

Navire pétrolier "Liza Destiny" de ExxonMobil au large du Guyana

Les Etats-Unis sont également pressés de signer les accords d’exploitation pétrolière avec le Suriname qui vient de découvrir des réserves importantes du pétrole brut dans ses zones maritimes.

Ces accords sont prioritaires pour Washington qui a autorisé un délai d'un mois à la multinationale Chevron pour résilier toutes ses opérations au Venezuela.

En 2024, Chevron a expédié 8,6 millions de barils de brut vénézuélien aux Etats-Unis.