Les cornets de cacahuètes ("pistach"), une denrée rare en Martinique

Les cacahuètes, appelées "pistaches" par certains Martiniquais.
Difficiles en ce moment de se payer un bon cornet de cacahuètes, ou "pistach" pour les puristes, bien grillées. Les marchandes n’en proposent guère. Une pénurie liée à une rupture de stock temporaire que certains tentent de contourner quand ils n’ont pas la patience d’attendre que leur fournisseur historique soit réapprovisionné.

Sur les places très fréquentées, les fronts de mer, les bords de route, au centre-ville de Fort-de-France ou dans les communes, les corbeilles pleines de cornets de cacahuètes en attente de clientèle semblent avoir disparu.

Depuis mai, il n'y a pas de "pistach". Il faudra attendre le début du mois de juillet. L'année dernière c'était pareil. J'ai fait ma réserve et il m'en reste un peu. Comme il y a le spectacle Kay Man Frouch, j'ai préparé quelques cornets.

Une marchande

Quelques privilégiés pourront se régaler de la fin de réserve de cette marchande installée aux abords du gymnase de Petit Bourg ce dimanche après-midi. Mais, il n’y en aura certainement pas pour tout le monde !

Rupture de stock

La petite graine croustillante et odorante enveloppée d’un parchemin rouge est rare en ce moment en Martinique. Le petit magasin de Rive gauche Levassor chez lequel défile la quasi-totalité des vendeurs d’arachides grillées est en rupture de stock.

La "Case à Michelle" est le fournisseur privilégié depuis 1987. Avant la crise sanitaire, l'établissement recevait chaque année, cinq conteneurs de 40 pieds chargés de sacs de 22 kilos. Les stocks étaient alors suffisants.

Mais après le Covid, c’est le fret et le manque de conteneurs qui s’est fait ressentir. Désormais, les moyens de transport étant de nouveau disponibles, c’est la combinaison de l’inflation et d’une production fluctuante qui pose problème.

La Case à Michelle qui s’approvisionne en Afrique, en Chine ou en Amérique du Sud tient à disposer d’un produit de qualité. Sur conseil de son fournisseur historique, la jeune patronne a préféré attendre plutôt que de prendre le risque de décevoir ses clients. Sauf accident, les nouveaux stocks sont attendus pour fin juin, voire début juillet 2023.

Des marchés parallèles

Une grande majorité des marchandes patientent encore, mais d’autres optent pour des plans B voire C.

Il y a des personnes qui vendent des "pistach", mais ce ne sont pas les mêmes. Ce sont de grosses et ce n'est pas la même qualité. Elles achètent ça en gros. Certaines marchandes commandent en Guadeloupe, mais je n'ai pas encore les contacts.

Une autre marchande

La Guadeloupe est l'une des solutions de secours. Mais selon nos informations, certains vendeurs se seraient même tournés vers Sainte Lucie le temps d’un retour à la normale.