Les dirigeants de la Caraïbe prêts à sacrifier leurs visas américains pour défendre les relations avec Cuba

Mia Mottley première ministre de Barbade.
Mia Mottley, Premier ministre de Barbade se dit prête à perdre son visa américain afin de maintenir les relations diplomatiques avec Cuba. Les dirigeants de Trinidad-et-Tobago, Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent et les Grenadines et la Grenade partagent le même sentiment.

Pendant la séance parlementaire pour voter le budget national, le Premier ministre Mia Mottley a été clair sur ses intentions de maintenir les relations diplomatiques avec Cuba et de poursuivre la coopération médicale avec ce partenaire de longue date.

Elle a rappelé que les pays de la Caraïbe n’auraient pas pu survivre la pandémie sans l’aide des infirmières et des médecins cubains.

Je suis prête, comme d’autres dans la région, si on ne peut pas négocier un accord sur ce sujet, à payer le prix et perdre mon visa américain, qu’il en soit ainsi.

Mia Mottley, Premier ministre de Barbade

Elle cherche l’opportunité, avec ses frères dirigeants des pays de la CARICOM, d’expliquer, aux autorités américaines l’importance de la coopération médicale cubaine qui a sauvé des vies des milliers de personnes.

Les dirigeants d’Antigua-et-Barbuda, Trinidad-et-Tobago et Saint-Vincent et les Grenadines et la Grenade sont également prêts à renoncer aux visas américains afin de maintenir les relations avec Cuba.

À Trinidad-et-Tobago, Keith Rowley, Premier ministre sortant, affirme que la souveraineté de son pays passe en premier.

Je reviens d’un séjour en Californie, et si je ne retourne plus aux États-Unis, je vais lutter pour que la souveraineté de Trinidad-et-Tobago soit respectée par tous. Brusquement on nous appelle des trafiquants d'êtres humains parce qu’on embauche les personnes qualifiées qui sont rémunérées correctement.

Keith Rowley, premier ministre sortant de Trinidad-et-Tobago

À Antigua-et-Barbuda, le Premier ministre Gaston Browne estime que les pays de la Caraïbe méritent une attitude respectueuse de la part des États-Unis qui a préféré "de menacer la région et la survie ses systèmes sanitaires".

S’il faut réexaminer les méthodes de rémunération, on peut le faire, mais nous sommes les pays souverains, petits et sans pouvoir certes, mais il faut nous respecter. L’avenir des pays de la CARICOM est aussi lié à jamais aux États-Unis.  

Gaston Browne, Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda

Gaston Browne, premier ministre d'Antigua et Barbuda

Pas de réaction des États-Unis

Le secrétaire d’État des États-Unis Marco Rubio a affirmé que son pays va punir les officiels des pays indépendants s’ils poursuivent les échanges avec Cuba, notamment dans le domaine de la coopération médicale.

Selon les États-Unis, le programme d'expédier les brigades médicales de Cuba vers plusieurs pays du monde, est une forme de travaux forcés pour les membres des équipes.

Washington veut punir les dirigeants des pays qui accueillent ces équipes cubaines en révoquant les visas diplomatiques.

La CARICOM n'a pas encore obtenu une date pour rencontrer les autorités américaines afin d’échanger sur une situation qui va pénaliser la région.