Dans l'atelier du fleuriste du quartier de la Joyaux à Fort de France, juste à côté du cimetière c'est l'effervescence en coulisse. À quelques jours de la fête des morts, l'arrière-boutique est remplie de fleurs locales fraîchement coupées. Elles viendront sous forme de composition, sublimer les tombes des cimetières. En cette période de l'année, la fleur locale est de plus en plus demandée par les clients. C'est une conséquence positive de la période de confinement du Covid, durant laquelle l'approvisionnement des fleurs importées était interrompu. Les Martiniquais ont alors redécouvert, les fleurs locales et l'engouement ne s'est pas arrêté. En plus d'être plus fraîches, elles ne coûtent pas plus chères et sont issues de circuit court, un plus pour l'environnement.
Un créneau dans lequel s'est installé Maël Ferjule fleuriste depuis 20 ans, formé à l'école des fleuristes de Paris avec les meilleurs ouvriers de France. Il a perfectionné sa technique avec un designer allemand dans une autre école en Guadeloupe. Il s'est spécialisé dans la composition de bouquet funéraire.
Nos sommes sollicités pour agrémenter les salons funéraires avec des bouquets signatures de fleurs locales. La fleur locale a un rendu beaucoup plus fort, il faut savoir la travailler, elle dure 3 semaines voir plus, par rapport aux fleurs importées.
Maël Ferjule Designer Floraleinterrogé par Franck Zozor
Les créations proposées pour orner les tombes sont moins imposantes que celles qui font office de décor funéraire. Mais elles sont issues du même savoir faire et de la même inspiration. Pour éviter la prolifération des moustiques, elles tiennent sur un support imbibé d'eau. Cela leur donne une durée de vie plus longue et surtout un cachet inégalable à un bouquet de fleurs importés ou à des fleurs artificielles qui ne sont pas non plus adaptées à notre climat.
Pour les acheteurs c'est un peu revenir avec les défunts au temps où les fleurs fraîchement coupées du jardin ornaient surtout les tables des salons Martiniquais.