Les pélicans bruns n'ont pas coutume de demander, ils s’imposent en majesté. C'est la saison des pisquettes et des balaous, il suffit de se baisser pour ramasser. C'est un délicieux spectacle pour les familles de passage à Saint-Pierre.
C’était assez impressionnant quand le pélican décolle. C’est vraiment un oiseau lourd qu’on identifie assez facilement.
Père de famille
C’est un plaisir des yeux pour certains et un point de repère pour d’autres.
Ils tournent et se mettent à plonger. A ce moment, nous, on repère exactement où sont les poissons.
Pêcheur
Mais une fois la ressource identifiée, il faut la partager. C’est la guerre avec les pêcheurs du Nord car ce pélican caribéen a beaucoup d’appétit. Il lui faut 3 à 6 kilos de poissons par jour.
Ils viennent manger tout le poisson dans le bateau parfois. Une vingtaine, trentaine viennent par exemple quand il y a des maquereaux ou des coulirous. Et nous les pêcheurs, ça nous arrive de courir après eux mais ce ne sont pas des oiseaux sauvages.
Ralph Babootarie, marin-pêcheur du Carbet
Ce sont des voisins encombrants mais attachants. Un peu plus loin, caméra à la main, un passionné est en train de mesurer sa chance de pouvoir l’observer de si près. Un plaisir retrouvé car l’espèce avait quasiment disparu du paysage pendant plusieurs siècles.
Au début de la colonisation, il y en avait énormément dans toutes les îles et ils ont été chassés par le passé notamment pour leur graisse qui guérissait certaines douleurs surtout dans les îles françaises.
David Belfan, Association Le Carouge
Aujourd’hui le pélican brun est protégé. Il réinvestit peu à peu nos côtes et retrouve ses vieux repères. C’est le cas d’un petit coin de plage Carbet qu’il faut désormais partager avec les restaurants. Une responsabilité supplémentaire pour ces derniers.
Le patron a mis en place le système moins de plastique. Il y a des pochettes pour les couverts pour éviter que le papier s’en aille. Comme cela, le lieu est toujours propre.
Malika Fidélin, responsable de salle
Les déchets plastiques sont la plus grande menace pour la survie de cette espèce. À ce jour, impossible de dire combien de pélicans bruns peuplent nos côtes. Ce qui est assuré, c’est qu’ils prennent toute leur place dans le paysage.