Le leader du puissant gang G9, Jimmy "Barbecue" Chérizier a déjà annoncé qu’il ne toléra les abus de la population haïtienne par les forces de l’ordre kenyanes qui vont bientôt arriver sur son territoire.
Cet ancien policier et ses fidèles sont prêts pour une confrontation sur un terrain familier qu'ils maîtrisent depuis des décennies.
Selon les informations publiées dans les médias kenyans, le déploiement des policiers aura lieu en janvier 2024. Le président du Kenya est confiant du succès de cette mission.
Kenya ne laissera pas tomber le peuple haïtien…nous n’allons pas laisser la même empreinte que les autres interventions internationales en Haïti.
William Ruto, président de Kenya
Les policiers kenyans suivent déjà des cours de français pour pouvoir communiquer avec leurs homologues haïtiens.
La Jamaïque, Antigua et Barbuda et les Bahamas vont également envoyer les membres des forces de l’ordre. Les États-Unis vont fournir un financement à hauteur de 100 millions de dollars.
La durée de la mission est d’un an. Un premier bilan sera établi après 9 mois sur le sol haïtien.
Sur place, le Premier ministre par intérim d’Haiti, Ariel Henry obtient satisfaction. Il demande une intervention étrangère depuis 2022.
Ses opposants sont pessimistes. Clarens Renois du parti politique Union nationale pour l’intégrité et la réconciliation (Unir) accuse les dirigeants du pays d’être les complices des gangs.
Les Haïtiens peu convaincus, continuent à fuir le pays
Les 20 ans de la présence de la MINUSTAH (Mission des Nations-Unies) pour la stabilisation d’Haïti se sont soldés par une épidémie de choléra provenant des casques bleus et de nombreux cas d’abus sexuel sur les femmes et les enfants d’Haïti.
D'ailleurs, la Police de Kenya a déjà été accusée du non-respect des droits de l’homme sur ses propres citoyens.
En attendant l’arrivée des forces de cette intervention kenyane d’ici à 4 mois, la violence continue. Des milliers de personnes sont déplacées.
Entre janvier et septembre 2023, Haïti enregistre près de 3 000 homicides et approximativement 1 500 enlèvements.
C’est par centaines que les Haïtiens essaient de fuir la violence.
La détresse des Haïtiens enrichit les passeurs
Les agences de voyages réalisent des bénéfices sur les packages proposés aux Haïtiens qui veulent quitter le pays.
Selon le journal, Haïti24, le Nicaragua est devenu une escale populaire. Avant de quitter Managua, la capitale nicaraguayenne, les voyageurs haïtiens paient entre 2 400 et 3 500 dollars américains par personne pour parcourir plus de 5000 kilomètres entre le Nicaragua et le nord du Mexique, en passant par le Honduras et le Guatemala.
Depuis le Mexique, ils vont tenter de traverser la frontière avec les États-Unis. Pour beaucoup c’est souvent mieux d’entamer ces voyages périlleux que de subir la violence en Haïti.