À quatre mois des élections territoriales de juin 2021, les candidats ne sont pas encore tous connus. Il est vrai que l’un des enjeux primordiaux de cette échéance réside dans la définition de nouveaux horizons pour la Martinique, après la crise sanitaire.
L’économie en priorité. L’architecture des projets des candidats aux élections territoriales sera bâtie sur leur vision de la relance de la production. Un sujet se situant au centre des préoccupations de chacun d’entre nous. La campagne électorale sera mise à profit pour débattre des moyens d’absorber le choc du ralentissement de la vie sociale.
Une idée diffuse veut que nous devons privilégier un développement endogène, ou autocentré, basé sur la mobilisation de nos ressources humaines, matérielles et naturelles, injustement sous-estimées. Il est temps d’en finir avec une production économique structurée pour satisfaire les besoins des marchés extérieurs. Ce qui est le cas pour la banane, le rhum et le tourisme. Ce système est parvenu à ses limites.
La crise multiforme que nous vivons pourrait être l’occasion d’inventer de nouveaux schémas de pensée économique. Notamment, le renforcement du secteur industriel. Il ne représente que 15% du produit intérieur brut. Pourtant, nous disposons de chefs d’entreprise volontaires pour y investir, d’ouvriers qualifiés, de techniciens compétents et d’ingénieurs bien formés.
En outre, les besoins du marché intérieur sont autant multiples qu’insatisfaits, des produits alimentaires aux matériaux de construction, en passant par l’informatique, le textile, les énergies renouvelables. L’industrie offre des salaires plus élevés que dans l’agriculture et le tourisme, les qualifications y sont plus exigeantes, et le dialogue social moins crispé.
Le secteur industriel contribue au développement
S’il ne convient pas de copier les exemples, nous pouvons constater que nos voisins de Trinidad, Porto Rico ou Cuba ont misé sur le secteur secondaire pour doper leur tissu productif. Ces territoires sont, sur le plan économique, moins dépendants que le notre.
L’appui au secteur industriel permettrait à la future CTM de dessiner un nouveau projet de société. L’enjeu n’est rien moins que de transformer la Martinique. L’institution n’y parviendra pas seule, mais elle peut impulser la dynamique. L’État, les communes, les communautés d’agglomération, les chambres consulaires ont leur part à jouer dans cette nécessaire refondation.
Plusieurs candidats envisagent des plans pour surmonter la crise et des orientations pour bâtir un nouveau cadre de développement. Nos leaders politiques, quelle que soit leur idéologie, sont persuadés que nous ne pouvons pas manquer le virage de la modernisation sociétale.
Le monde postérieur à la pandémie sera nécessairement différent que le monde d’aujourd’hui. Tout indique que nous disposons de tous les atouts pour ne pas rester à l’abri du vent du changement et du progrès.