"Non à la vie chère, hausse des salaires"… thèmes principaux de la grève du 1er octobre en Martinique

Manifestation contre la vie chère aux abords du centre commercial de Dillon (Fort-de-France).
Comme dans l’Hexagone, plusieurs syndicats de l’île appellent à la grève générale ce mardi 1er octobre 2024, pour dénoncer notamment la cherté des prix. Cette mobilisation s’inscrit dans le prolongement de l’action citoyenne engagée depuis le 1er septembre dernier par l’association RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéenne).

Les discussions entre les acteurs économiques, les autorités politiques et le RPPRAC devraient reprendre le 7 octobre prochain. Mais en attendant, la mobilisation ne faiblit pas sur le terrain puisque ce mardi 1er octobre, des défilés auront lieu à Fort-de-France.

Fustiger la vie chère dans l’île reste la principale motivation, à l’occasion de cette grève générale initiée  également en France continentale.

Les représentants des salariés entrent en scène

Ce mardi social est aussi l’opportunité pour certaines centrales syndicales locales de se greffer à la lutte engagée depuis le 1er septembre dernier par l’association citoyenne. C’est le cas de la CGTM.

La CGTM appelle les travailleurs, retraités, jeunes, chômeurs à participer massivement à la grève mardi 1er octobre 2024, bien sûr contre la vie chère, mais aussi pour l’augmentation des salaires du privé, du point d'indice dans la fonction publique, des pensions de retraite et des minima sociaux ; pour l’abrogation de la réforme des retraites ; pour la rénovation et le financement des services publics, notamment l'école, l'hôpital…

Gabriel Jean-Marie, secrétaire général de la CGTM

Adhésion de la CDMT

Même mot d’ordre de la Centrale Démocratique Martiniquaise des Travailleurs, laquelle invite ses militants à défiler, contre la vie chère, pour la hausse des salaires, des pensions, des minima sociaux, pour les services publics (santé, école…), pour l'autonomie alimentaire (terres et aide pour la paysannerie).

Pancarte contre la vie chère (illustration).

La CGTM-FSM détonne

Pour sa part, la CGTM-FSM considère que "la lutte contre la vie chère passe inévitablement par la lutte pour des salaires décents, l’application des conventions collectives, le relèvement des pensions et des minima sociaux. Mais également par un blocage des prix ; le code du commerce le prévoit en son article L410-2 par décret en cas de situation de crise".

La lutte contre la vie chère est amplement justifiée. Cependant, réclamer les mêmes prix qu’en France ne correspond ni plus ni moins qu’à l’entretien d’un assimilationnisme concentré et le maintien de notre Martinique comme plateforme de consommation de produits européens au détriment du développement de notre Pays.

CGTM-FSM

(Communiqué du 26 septembre 2024)

Dans ce même communiqué, la confédération se rappelle également aux bons souvenirs de ses confrères syndicaux, en faisant allusion aux accords signés en 2009, lors de la grande grève pour la même cause.

Notre confédération a été la seule à n’avoir pas signé les accords de 2009 parce que selon nous, ils ne répondaient pas aux attentes des Martiniquais mobilisés sur une plateforme précises allant de l’augmentation des salaires à la baisse des prix de l’alimentation, à celle de l’eau, de l’électricité, de la téléphonie, des pièces détachées auto, des intrants pour les paysans, etc… La lutte contre la vie chère contre la misère exige un LARGE FRONT des organisations syndicales, populaires et démocratiques sur des bases claires et consensuelles.

La CGTM-FSM

La CGTM-FSM appelle donc ses militants et adhérents "à tenir des assemblées générales et à renforcer leur détermination, pour faire aboutir leurs légitimes revendications pour l’augmentation substantielle de leur pouvoir d’achat".

Les féministes mobilisées

De son côté, l’UFM (l’Union des Femmes de Martinique) qui avait déjà appelé à manifester samedi dernier, devrait participer au mouvement de ce mardi. L’association féministe rappelle qu’elle est mobilisée depuis 2009.

C'est un combat que nous ne pouvons gagner que dans un mouvement de toute la société. En effet, la vie chère, c'est l'affaire des citoyennes et citoyens, au-delà même des travailleuses et des travailleurs.

Lettre d’information de l’UFM

(septembre 2024)

D’autres organisations pourraient se joindre à cette manifestation du 1er octobre, concomitamment au discours de politique générale prononcé par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier.