Nouveau litige entre la pédale Pilotine et le Comité Régional à quelques jours du départ du Tour

L'équipe de la Pédale Pilotine au départ du Grand Prix du 22 mai 2023 à Rivière Pilote.
Sur injonction de la fédération Française, le comité régional a écarté de la course les coureurs étrangers qui ne disposent pas d’un visa avec contrat de travail. Exit donc le Colombien Diego Soraca Cabeza dernier vainqueur du tour. Mais les choses se compliquent désormais...

Dans cette nouvelle affaire entre le Comité régional cycliste et la PP (Pédale Pilotine) chaque camp est convaincu de son bon droit.

Les coureurs du club reviennent tout juste d’un mois de stage en Colombie. C’est alors qu’ils auraient appris l’éviction de leur leader et d’autres coéquipiers Colombiens.

Les Martiniquais du groupe, parmi lesquels Mickaël Laurent qui va disputer son dernier tour, font jouer la solidarité et menacent de ne pas prendre le départ si l’équipe devait être amputée.

Le coureur cycliste Mickael Laurent lors d'un tour de la Martinique.

Lundi soir (3 juillet), Jean François Beaunol, le maire de Rivière Pilote, a tenté la médiation entre le comité régional et le club Pilotin. Chacun accompagné de ses avocats, a défendu sa position tout au long d’une réunion qui a duré trois bonnes heures.

Arguments de la Pédale Pilotine : les Colombiens n’ont pas besoin de visa pour entrer sur le sol martiniquais dès lors que leur séjour n’excède pas 90 jours.

Autre élément juridique présenté par les conseils du président de l'équipe, Gustave Joachim Arnaud, l’article D.5221-2 du Code du travail qui dispense les ressortissants étrangers en court séjour, de produire les documents et visas exigés pour participer à des manifestations sportives, culturelles, artistiques et scientifiques.

Le maire de Rivière Pilote Jean-François Beaunol et Gustave Joachim-Arnaud, président de la Pédale Pilotine.

En face, le Comité régional a fait valoir un courrier de la Fédération Française indiquant que les coureurs titulaires d’une licence étrangère ne peuvent bénéficier d’une double appartenance. Ils pourraient tout au plus selon la Fédération, disputer le tour sous les couleurs de leur club national s’ils sont en déplacement pour trois mois maximum.

Au-delà de cette durée, le cycliste peut accéder à une licence étrangère au titre d’un club français avec une assurance accident en bonne et due forme.

Risque de tension à Rivière Pilote ?

Le maire de Rivière Pilote qui dit craindre des débordements dans sa ville lors du double tronçon de samedi et du départ de l’ultime étape le lendemain, se dit prêt à se désengager. Cela remettrait en question le passage du tour sur le territoire Pilotin.

Jean François Beaunol a adressé un courrier en ce sens à la préfecture. Le club poursuivait (mardi 4 juillet) sa préparation comme si de rien n’était.

Apaisement en vue ?

Une éventuelle audience en référé est évoquée pour les prochains jours.

C’est là un nouveau litige (assez fréquent sur la question des coureurs étrangers) entre le comité et la pédale pilotine qui pourrait tout simplement porter préjudice à la tenue de cette 42e édition.

Toutefois, chaque partie semble vouloir jouer la carte de l’apaisement. Aux dernières nouvelles, le Comité régional rédigeait un courrier clarifiant sa position et ses obligations dans cette affaire. Un courrier à destination notamment, du maire de Rivière Pilote.