Vers un organisme unique de gestion de l’eau ?

Manifestation des abonnés contre les coupures d'eau (Lamentin le 11 septembre 2019).
D’incessantes coupures d’eau dans un quartier du Lamentin provoquent depuis la mobilisation de ses habitants. Au-delà de ces difficultés ponctuelles, c’est la gestion de la ressource en eau qui appelle des réponses innovantes.
 
L’eau, c’est la vie ! Sauf à Californie, au Lamentin, où des coupures intempestives ont lieu depuis six mois. Cette évidence semble ne plus l’être pour le distributeur, Odyssi, et le producteur, la Société martiniquaise des eaux (SME). Ces deux organismes se renvoient la balle quant à leurs responsabilités dans ces pannes fréquentes et récentes.

Pourtant, quand la ville du Lamentin était raccordée à l’ex-Syndicat intercommunal du centre et du sud de la Martinique (SICSM), il n’y avait aucune difficulté de ce genre. Or, l’opérateur était la SME. C’est à n’y rien comprendre. La commune pallie de manière provisoire, sur son budget, à cette rupture du service public.

A terme, il nous faudra bien trouver une solution définitive. Ce qui passe par une refonte totale de notre manière de considérer la gestion de cette ressource naturelle à l’échelle de toute la Martinique. Nous allons certainement vers une révolution dans la manière de produire, de distribuer et de recycler l’eau.
 

Une meilleure gestion est impérative


Les trois communautés d’agglomération ont pris le relai des trois syndicats intercommunaux et des deux régies municipales qui assuraient le service. CAP Nord, la CACEM et l’Espace Sud ont été contraintes par la loi d’assumer cette obligation de service public. Elles n’étaient pas volontaires, mais elles y sont tenues.

Il est trop tôt dresser un bilan, le changement étant intervenu depuis moins de deux ans. Certains élus envisagent déjà la création d’une entité unique, sur le modèle de Martinique Transport. Cet organisme aurait un opérateur technique unique, contre deux aujourd’hui. Une simplification administrative, économique et politique appelant un meilleur service rendu aux usagers, un prix unique et surtout, plus bas, de l’eau.

Le scénario coule de source, mais n’emporte pas l’unanimité. Tous les acteurs de la filière ne sont pas encore disposés à la transparence et à renoncer à leur toute-puissance. Pourtant, chacun se résoudre à appliquer réellement le droit fondamental de l’accès de tous à l’eau.