Politique : un budget de l’Outre-mer sans surprise

Annick Girardin, ministre des Outre-mer.
Le marathon budgétaire a commencé cette semaine, par la présentation des grandes lignes du chiffrage de la politique du gouvernement. L’occasion de revenir en détail sur l’action des différents ministères, dont celui de l’Outre-mer.
Rituel bien rôdé, la présentation du budget de l’État par le porte-parole du gouvernement suscite, cette année encore, des critiques - budget destiné à prendre aux pauvres pour donner aux riches – ou quelques applaudissements – budget de relance économique.

Dans nos territoires, c’est le montant du budget du ministère de l’Outre-mer qui retient l’attention. Il s’élève à un peu plus de 2 milliards d’euros, en hausse de 4% par rapport à l’année dernière. Ce qui représente une très faible somme, comparée au total des dépenses publiques, 386 milliards. Précision : le ministère de l’Outre-mer ne prend pas en charge les frais de fonctionnement et les investissements réalisés dans les secteurs de l’éducation, de la sécurité, de la santé, de la défense.

Au-delà des chiffres, le débat porte sur la politique pour l’Outre-mer. Nous sommes priés de prendre pour argent comptant le souhait du gouvernement de donner la priorité au développement économique, à la cohésion sociale et plus généralement, aux conditions de vie de la population de nos territoires. Des généralités habituelles appelant deux questions. Soit il n’y a pas de pensée concernant les Outre-mer, dans leur diversité et leurs particularités. Soit le président opère une rupture avec la gestion post-coloniale en vigueur depuis la départementalisation, en cessant d’élaborer des plans de développement conçus à Paris.

La réponse dépend des prochaines Assises des Outre-mer, lancées en octobre. Nous saurons alors ce que veut le gouvernement pour les 11 collectivités d’Outre-mer et leur deux millions et demi d’habitants. D’ici là, il nous est demandé de réfléchir et de proposer. Alors, pourquoi pas saisir la balle au bond ? Ce sera l’occasion de réclamer ce que nous voulons vraiment. À condition de le savoir nous-mêmes. Mais là, c’est un autre débat.