La venue en Martinique du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer était très attendue par les syndicats des forces de police. C’est chose faite ce samedi 1er octobre 2022, une visite de 24h durant laquelle Gérald Darmanin doit apporter "des réponses concrètes".
23 meurtres à ce jour
C’est en tous cas le souhait des gardiens de la paix qui déplorent à ce jour depuis le début de l’année, 23 homicides. C’est plus qu’à Marseille fait observer le syndicat Alliance Police, d’où la demande insistante de moyens supplémentaires.
D'abord nous n’avons pas compris qu’après les événements de novembre 2021, après la sortie de terre du nouveau commissariat de Fort-de-France, ou encore la réforme de la DTPN, qu’il n’a pas fait le déplacement plus tôt (…). Ensuite, nous pensons par exemple qu’il faut réfléchir à un redéploiement police-gendarmerie, assurer la continuité du service public entre 12 et 15h et durant la nuit chez nos collègues militaires, comme c’est le cas en zone police. Et bien entendu, plus d’effectifs car nous sommes toujours sous-dotés par rapport aux autres territoires ultramarins, alors que nous sommes à ce jour, en tête en nombre de crimes avec 23 homicides depuis le 1er janvier, devant une ville comme Marseille.
Thiérry Baucelin, le secrétaire territorial du syndicat Alliance Police Nationale
Lutter contre la criminalité, le trafic de stupéfiants et la violence en général, reste un véritable casse-tête pour le gouvernement sollicité de toutes parts.
Des forces de l’ordre sous pression
Cette explosion de la délinquance est aussi une réalité dans plusieurs grandes agglomérations comme Nantes, Lyon, Grenoble, Rennes, Marseille et Paris. En première ligne, les fonctionnaires sont confrontés au quotidien à cette insécurité galopante, entre incivilités, atteintes à la personne, crimes, trafics d'armes et de stupéfiants, provocations et attaques dans des zones dites "sensibles"...
La Martinique n’étant pas épargnée, le "premier flic de France" doit bien mesurer l’urgence exprimée par ses fonctionnaires et la population, Gérald Darmanin qui est aussi sous la pression des élus locaux et nationaux.
Augmenter les moyens matériels et humains, aiderait la Martinique à faire face à une montée de la violence inédite où la circulation importante d’armes à feu et de stupéfiants menacent la paix et la tranquillité du territoire.
Serge Letchimy, Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique - (extrait d’un courrier adressé au ministre le 29 juillet 2022)