La CCI de Martinique qui représente dans l'île plus de 36 000 commerçants, industriels et entreprises de services, a mené durant plusieurs semaines une réflexion sur un plan d’actions "en faveur du rebond de l’économie martiniquaise" eu égard à la crise sanitaire et ses conséquences sur les organisations.
"La Covid-19 a eu incontestablement un impact sur l’activité économique et sur l’emploi en Martinique", souligne le président de la CCIM, Philippe Jock.
Les enquêtes et travaux menés à partir du mois d'avril nous portent à croire que la crise économique et sociale s’annonce en Martinique bien plus grave que toutes celles intervenues après-guerre. C’est pourquoi les acteurs économiques que nous sommes, ont pris l’initiative de se réunir tous secteurs confondus, pour élaborer cette contribution.
Ce travail a pour seule boussole d'éviter que la récession actuelle ne se transforme en dépression du siècle pour notre Martinique qui connait un taux de chômage chronique et des inégalités sociales importantes, notamment en termes de répartition des revenus...
La contribution s'appuie sur les chiffres d'une enquête Qualistat selon laquelle, 84% des entreprises interrogées ont subi des pertes considérables de chiffre d'affaires, en particulier dans la filière touristique, d'où l'inquiétudes des dirigeants.
46 "mesures d'urgence" à court terme
Parmi les orientations à prendre, "pour rendre notre économie plus forte", les chefs d'entreprises suggèrent le développement du numérique, celui des filières locales et le télétravail.
Tous secteurs confondus, les 106 acteurs participants ont retenu "6 axes stratégiques".
L'accompagnement des entreprises (notamment des TPE), la réalisation d'investissements publics, la relance de la consommation, la recherche de compétitivité par des gains de productivité, la priorité au développement durable et à la maîtrise des énergies, et la réduction des inégalités.
Des fiches projets et leur financement ont été réalisées pour les 46 mesures d'urgence retenues par les contributeurs à travers des ateliers. Ces préconisations concernent "le tourisme, les infrastructures et réseaux, le financement, les productions locales, le commerce et les services, la culture, le sport, la formation et l'emploi".
Les acteurs se donnent 110 jours pour la "mise en oeuvre effective des actions et des mesures" proposées par cette contribution collective, laquelle se confond presque avec un projet politique.
Une synthèse du document sera transmise aux autorités locales et aux ministres concernés promet la chambre consulaire.