Récit poignant du sauveteur arrivé le premier sur le naufrage de la yole de migrants dans le canal de la Dominique

Jean-Christophe Dherbécourt est membre de la Société Nationale des Sauveteurs en Mer (SNSM). Avec son équipage, ils sont arrivés les premiers dans le canal de la Dominique alors qu'une embarcation coulait avec à son bord 11 clandestins. Sur place, ils ont sauvé trois personnes. 

La Société Nationale des Sauveteurs en Mer (SNSM) est un acteur important pour le sauvetage en mer. C'est pourquoi, quand le CROSSAG (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Antilles et en Guyane), a reçu des appels de détresse concernant une yole en train de faire naufrage lundi 21 décembre 2020 dans le canal de la Dominique, avec à son bord 11 personnes, c'est la SNSM qui s'est rendue sur place. 

Une équipe de quatre personnes, dirigée par Jean-Christophe Dherbécourt.

Les naufragés sont à bout de forces après avoir passé de longues heures dans l'eau à lutter contre les éléments. La communication n'est pas facile à cause de la fatigue.

Jean-Christophe Dherbécourt, SNSM

.

Des victimes très choquées

 

Les victimes sont examinées sur le catamaran, avant d'être remises aux pompiers sur le quai de Saint-Pierre. "Elles étaient surtout choquées " affirme le bénévole.

Au loin, il aperçoit la yole qui coule. L'équipage prend ensuite part aux recherches coordonnées par le CROSSAG. Pour l'occasion un important dispositif est mis en place avec un hélicoptère de la sécurité civile, un de la douane, des vedettes de la SNSM des stations de Fort-de-France et de Case-Pilote, un bâtiment de la marine nationale, un navire de plaisance et un avion de surveillance maritime C26 du RSS basé à la Barbade.

Une zone à blanchir (couvrir) leur est attribuée par les autorités. Dans celle-ci, munis de jumelles, ils font des zigzags ordonnés pour couvrir tout le périmètre. Ils tendent également l'oreille afin de pouvoir entendre crier un éventuel survivant. Mais ce jour-là les recherches restent vaines. 

Recherches arrêtées

 

À cause des mauvaises conditions de navigation et du manque d'essence, la vedette de la SNSM est contrainte d'abandonner et de rentrer à son port d'attache. Les recherches sont arrêtées car il y a peu de chances de retrouver des survivants.