Recyclage et valorisation : trois projets martiniquais sélectionnés

Bouteilles en plastique recyclées destinées à la valorisation.
C’est un enjeu important pour les territoires ultramarins où les déchets collectés sont généralement exportés pour être recyclés et valorisés. Pour y faire face, CITEO a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour soutenir la création de filières locales de valorisation de ces matériaux.10 projets ont été sélectionnés pour cette deuxième phase dont trois en Martinique. Ils bénéficieront d’un accompagnement selon l’avancement du projet.

Martinique recyclage et Valecom sont les deux lauréats de la Martinique. Ils portent à eux seuls trois projets de revalorisation des déchets.

Il y en a un pour la valorisation des bouteilles en plastique pour en faire des paillettes et l'autre qui touche aux emballages de type brique alimentaires pour voir dans quelle mesure nous pouvions les recycler pour faire de l'isolant. Le dernier porteur de projet était Valecom qui propose de produire de l'électricité à partir des déchets d'emballage.

Nicolas Moulin, le responsable territorial de CITEO des Outremers

Ces lauréats feront l’objet d’un accompagnement selon l’avancement de leur dossier. 

L'objectif est de pouruivre les phases d'étude pour éclairer certains points des dossiers. Sur des aspects de technologie, de marché ou d'impact environnemental. Nous allons être sur un accompagnement pour étudier les possibilités.

À terme, l’objectif est de voir si les projets sont viables avant de solliciter d’éventuels investisseurs. L'entreprise intervient également sur ce point.

Par exemple, pour l'acquisition de machine afin que l'activité puisse se lancer. L'objectif de CITEO est, d'être sur le long terme, un partenaire financier, avec des structures qui ont des projets et permettraient de créer de la valeur sur le territoire de la Martinique.

Pour la seconde phase d’études, les lauréats sont accompagnés à hauteur de 50 000 euros chacun. Ce qui pourrait être revu à la hausse si le projet est concluant.

L'exemple de Valecom, l'un des lauréats

À partir de combustibles solides de récupération, la start-up implantée en Martinique produit de l’électricité et de la chaleur.

Pour produire cette énergie, Stéphane Cressan, ingénieur et chef de projet chez Valecom, utilise un CRS, Combustible Solide de Récupération.

C'est un combustible qui est formé à partir de déchets non dangereux issus de collectes sélectives. Il y a du plastique, du carton et du bois provenant de déchets privés ou de ménages.

Stéphane Cressan, ingénieur et chef de projet

À partir d’une formule, ces produits sont ensuite mélangés.

Nous utilisons une technique que l'on appelle la gazéification qui consiste à chauffer une matière, jusqu'à 800° environ, sans apport d'oxygène. Cela nous permet de transformer la matière en une fraction gazeuse et une fraction solide que nous appelons charbon.

Dans cette technique, toutes les matières sont récupérables, car l’entreprise veut s’inscrire dans une économie circulaire. Les gaz produisent donc de l’énergie et le charbon servirait lui à dépolluer les sols.

Si ces charbons sont issus de biomasses, ils peuvent être réutilisés dans les sols. La chlordécone restant dans le charbon, dans le sol et donc non disponible aux racines, aux fruits ou encore aux plantes.

Une solution temporaire qui permettrait aux agriculteurs d’assurer une production végétale non polluée par la chlordécone. Mais pour couvrir toute la Martinique, il leur faudrait plus de 15 000 tonnes de déchets.
Cette quantité de matières permettrait en plus de produire 2 mégas watt électriques par heure. De quoi alimenter 200 foyers.

Pour en arriver là, il reste encore beaucoup d’études à faire.