La note d’information de la direction du CHU de Martinique est claire : "dans un contexte d'un niveau d'admission usuel qui ne correspond pas à la période de fin d'année, le service des urgences de PZQ [Pierre Zobda-Quitman] se retrouve dans une situation extrêmement critique".
Le 4 décembre, près de 90 patients étaient présents dans le service, hébergés dans les couloirs , dans des boxes doublés voire triplés (…).
Direction du CHUM
Manque de lits
Selon la direction de l'hôpital, cette situation "multifactorielle" perdure depuis plusieurs jours. "Retard de prise en charge opératoire, absence de lits d'aval, manquent d'ambulances pour les retours à domicile". Des "mesures immédiates" ont donc été mises en œuvre.
Assurer des retours à domicile depuis les urgences par une ambulance du CHU jusqu'à la fin de la semaine voire au-delà, en absence d'amélioration des flux de sortie en lien avec la plateforme ; systématiser et rendre obligatoire la régulation par le SAMU avant toute admission aux urgences dès que possible et jusqu’à nouvel ordre ; transférer les patients des urgences prêts au retour à domicile vers le salon de sortie dès clôture du dossier ; renforcer l'effectif d'Aides-Soignants(es) jusqu'à la fin du mois.
Le CHU de Martinique
Coup de gueule de Force Ouvrière
Durant son assemblée générale du 3 décembre dernier, le syndicat FO s’insurgeait une fois encore sur ces "mauvaises conditions de travail" qui perdurent au CHUM.
Non aux fermetures de lits, non à la perte de chance pour nos patients, non à la non-assistance à patients et personnels en danger…
FO santé
La secrétaire générale de FO santé, Jean-Pierre Jean-Louis, souligne que ces dysfonctionnements, dont le manque de places, impactent plusieurs services, mais aussi le pôle de Clarac, où sont notamment soignés les patients atteints de cancers.
"Il faut réorganiser l'hôpital"
On ne peut pas prendre en charge convenablement les malades au bloc opératoire parce qu'on n'a pas suffisamment de lits, c’est cela la réalité. Par conséquent, il y a une perte de chance pour les patients atteints de tumeurs par exemple, ce que FO dénonce depuis longtemps (…). C'est-à-dire qu’entre le moment où la pathologie est décelée et l’obtention d’un rendez-vous, on peut attendre 2 mois (…). Donc il faut réorganiser l'hôpital.
Jean-Pierre Jean-Louis
Consciente des difficultés, la direction du CHUM a donc décidé de demander à l’ensemble des services d’"anticiper les sorties de patients, dans un principe de solidarité".
Dans le cadre du Plan Blanc, si la situation demeure inextricable, nous devrons envisager de missionner la cellule pour assurer des transferts de patients vers les services d’aval ; ces patients resteront sur les brancards, dans l’attente qu’une place se libère dans le service.
CHU de Martinique
De son côté, FO n’exclut pas une mobilisation durant la semaine.