Une cinquantaine de personnes ont été kidnappées samedi dernier (2 septembre 2023) dans la région d’Artibonite, à Liancourt et à Petite-Rivière rapporte une publication d’Alterpresse. Les familles des policiers ne sont pas épargnées par cette violence inouïe.
Des policiers corrompus
C’est le cas de celle de James, un ancien agent exilé aux États-Unis, qui a lancé un appel sur les réseaux sociaux car sa femme et ses deux fils restés sur place, étaient menacés par des hommes lourdement armés. D’après James, plusieurs de ses collègues font partie des gangs.
Aucune famille de nos familles n’est à l’abri en Haïti (…). Les policiers n’ont pas de moyens pour fonctionner. Les bandits en ont plus… Ils ont des personnes haut placées qui les commanditent et beaucoup de policiers font partie des gangs. On devrait mener une enquête sur chacun d’entre eux.
Témoignage de James, recueilli par Kelly Pujar
Dans ce contexte de violence, Martin Griffiths, le chef de l'humanitaire de l’Organisation des Nations Unies, a publié un message sur son compte X (anciennement Twitter), appelant à mettre fin immédiatement aux combats.
Au cours des deux dernières semaines, 71 personnes ont été tuées ou blessées dans la capitale, Port-au-Prince, "une escalade majeure", aux yeux de l’ONU.
Ce carnage doit cesser (…). Des familles entières, y compris des enfants, ont été exécutées tandis que d'autres ont été brûlées vives. Cette recrudescence de la violence cause des souffrances indescriptibles aux Haïtiens.
Martin Griffiths
"Meurtres et lynchages"
Jeudi 31 août 2023, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a publié un rapport signalant notamment "des meurtres brutaux et des lynchages".
Alors que certains meurtres semblaient spontanés, d’autres ont été encouragés, soutenus ou facilités par des policiers de haut rang et des membres de gangs (…).
Extrait du rapport
Face cette explosion de l’insécurité, des habitants armés de machettes, de pierres et de bidons d'essence tentent de repousser comme ils peuvent les criminels. Selon l’ONU, entre avril et juin derniers, près de 240 membres présumés de gangs ont été tués par ces "groupes d’autodéfense" autoproclamés.
En outre, "des cas horribles de violences sexuelles", notamment des viols collectifs et des mutilations sont mentionnés dans le rapport.
Nouvel appel à la communauté internationale
Le Bureau a réitéré son "appel à la communauté internationale" pour le déploiement d’une force spéciale, afin de faire face à la crise. Les humanitaires de l’Organisation s'engagent à se tenir aux côtés de la population d’Haïti et à "apporter une aide immédiate pour soulager les souffrances".
Depuis le début de l'année, la violence des gangs a fait plus de 2.500 morts, plus de 1.000 blessés et au moins 970 Haïtiens ont été kidnappés.