Pour la première fois à ce type d’élections, nous avons une quadrangulaire pour ce second tour de scrutin des élections dimanche 27 juin 2021. Sur les 14 listes du premier tour, 4 ont franchi la barre qualificative des 10%. Le scénario d’une majorité introuvable est possible.
Quelle sera la configuration de l’Assemblée de Martinique à l’issue des élections de 2021 ? Rien ne permet d’affirmer qu’une équipe aura la majorité. Avec quatre listes en compétition, l’hypothèse relève du possible.
Pour disposer d’une majorité stable, il convient d’avoir un minimum de 26 sièges sur les 51 de l’assemblée. La liste parvenue en tête du scrutin se voit attribuer une prime majoritaire de 20%, soit 11 sièges. Cette prime majoritaire existe aussi dans les conseils municipaux, mais elle est de 50%.
A l’assemblée territoriale, une fois retranchés les 11 sièges d’avance des 51 sièges, il reste 40 sièges à répartir entre toutes les listes, y compris celle qui possède la prime majoritaire. Pour gouverner l’assemblée, la liste gagnante doit donc obtenir 26 sièges, c’est-à-dire les 11 de la prime et au moins 15 supplémentaires.
La majorité n’est pas automatique avec 4 listes
Or, pour obtenir 15 sièges sur les 40 restants à distribuer, il faut totaliser au moins 37% des voix. Les sièges sont attribués en proportion des suffrages s’étant portés sur chaque liste. Une simple règle de trois donne le résultat : 37% des 40 sièges revient à 14,8. Un chiffre arrondi au nombre entier supérieur, c’est-à-dire 15.
Si aucune liste n’obtient la majorité, en dépit de sa victoire, elle sera contrainte de s’allier avec une ou plusieurs autres pour gouverner l’assemblée.
Nous avons déjà connu des épisodes de ce genre aux élections régionales de 1990, 1992 et 1998. Camille Darsières à deux reprises puis Emile Capgras ont dirigé le conseil régional avec 14 sièges sur les 41, pour une majorité de 21 sièges.