"Thiomargarita magnifica" la plus grande bactérie du monde découverte en Guadeloupe

Cette photo fournie par le Lawrence Berkeley National Laboratory en juin 2022 montre des mangroves de l'archipel guadeloupéen dans les Caraïbes françaises où la bactérie Thiomargarita magnifica a été découverte.
La communauté scientifique suit l'évolution d'une méga-bactérie, 5.000 fois plus grande que ses semblables et de structure bien plus complexe, découverte en Guadeloupe. L'annonce officielle de cette découverte est parue jeudi 23 juin 2022 dans la revue Science. Cette bactérie est même visible à l’œil nu et présente des caractéristiques remarquables de par sa taille, qui peut atteindre deux centimètres.

La découverte faite en Guadeloupe fait l'objet d'un article dans la revue Science du jeudi 23 juin 2022, car " Thiomargarita magnifica"au-delà de sa taille, c’est aussi son fonctionnement qui intrigue.

" elle mesure jusqu'à deux centimètres, ressemble à un "cil" et bouscule les codes de la micorobiologie" décrit à l'AFP Olivier Gros, professeur en biologie à l'Université des Antilles, co-auteur de l'étude.

Le plus grande bactérie du monde a été découverte en Guadeloupe.

Cette découverte a été réalisée à la surface des feuilles de mangrove en décomposition, en Guadeloupe, par Silvina González, chercheuse en biologie marine à l'Université des Antilles et l’équipe du professeur Olivier Gros, microbiologiste de l’Université des Antilles. 

Au départ je pensais que c'était tout sauf une bactérie car quelque chose de deux centimètres, ça ne peut pas en être une bactérie. . Les techniques de description cellulaire avec microscopie électronique montrent qu'il s'agit pourtant bien d'un organisme bactérien. Mais avec cette taille, on n'avait aucune assurance que c'était une unique cellule"

Olivier Gros, professeur en biologie à l'Université des Antilles

AFP

Découverte en Guadeloupe il y a plus de dix ans, c'est tout le travail des chercheurs qui est récompensé.

Des chercheurs du Laboratoire national Lawrence-Berkeley (Etats-Unis), du Laboratoire pour la recherche sur les systèmes complexes de Californie et de l’université des Antilles n'ont pas lâché leur dossier malgré les remises en cause d'un premier magazine scientifique, qui avait été contacté. La preuve n'étant pas assez robuste en termes d'image se souvient Olivier Gros.

Les études complémentaires sont menées avec Jean-Marie Volland, jeune-post-doctorant de l'Université des Antilles, premier auteur de l'étude parue dans Science, qui s'installe aux Etats-Unis, où l'université de Berkeley l'a recruté.

 Plusieurs questions qui se posent dans la communauté scientifique à propos de "Thiomargarita magnifica"

Son immense génome et la compartimentation de son matériel génétique sont des caractéristiques complexes, qui n’ont jamais été observées chez d’autres bactéries.