Pour participer au tour cycliste international de Martinique, le coureur a besoin de vélos, idéalement trois. De tenues pour les courses en ligne et une combinaison pour le contre-la-montre. Le casque est également obligatoire. Un pour la course et un autre plus profilé pour le chrono. Un vélo coûte en moyenne 6 000 euros, mais les prix peuvent très vite grimper.
Un vélo est utilisé au quotidien, c'est celui de course. Un deuxième vélo qui est réglé exactement avec les mêmes mensurations, c'est ce que l'on appelle le mulet, généralement il est sur la voiture du directeur de course. Le vélo de contre-la-montre est un peu plus rapide, équipé de roue souvent pleine. Il n'y a pas de rayon ce qui permet d'aller encore un peu plus vite. Il y a aussi une position particulière extrêmement profilée avec le dos baissé et les coudes posés sur le guidon.
Eddy Marie-Sainte Président du Madina Bikers
Ce vélo spécifique qui permet d'atteindre des vitesses importantes est interdit pour la course en ligne. Des roues de secours pour les deux types de cycles sont à ajouter.
Une tenue qui fait corps
Le coureur est généralement vêtu d'un cuissard. Ce vêtement, rembourré au niveau de l'entrejambe, est réalisé avec un tissu très élastique et des coutures plates. La plupart des coureurs le portent sans sous-vêtement.
C'est pour l'aérodynamisme. Ce sont des matériaux qui ont été travaillés en soufflerie pour analyser leur capacité à pénétrer dans l'air et réduire au maximum l'emprise au vent. C'est un peu serré au début, mais après on s'y habitue, c'est une deuxième peau. Je suis plus à l'aise sans rien en dessous.
Malick Balustre, coureur Team Energizer
Les tenues avec les sponsors, c'est important. Il y a aussi les chaussures, les bas. Certains ajoutent des gants, des lunettes.
Bruno Bonard, membre du Club Cycliste Vauclinois
Tous les coureurs portent des chaussures spécifiques qui se clipsent sur le pédalier du vélo. Le coût est évalué entre 150, pour un modèle basique, et 400 euros la paire.
Des outils contre productifs ?
Mais ce matériel censé aider peut parfois pénaliser le coureur. Mickaël Stanislas en a fait les frais sur le premier tronçon de la 2e étape entre Le Marin et Fort-de-France.
Dans le sport, malheureusement, parfois, il y a la mécanique ou encore le matériel qui joue. Mickaël a eu un petit souci avec ses chaussures qui étaient neuves. Il a eu des contractures au niveau de la cuisse et il ne se sentait pas bien. Il a perdu du temps. En changeant la chaussure avec une ancienne, cela lui a permis de repartir. On rentre avec 7 minutes de retard environ. Nous limitons la casse.
Fred Marem, directeur sportif JC231
La veille, c'est Edwin Nubul qui a affronté plusieurs soucis mécaniques sur ses vélos. L'un d'eux est un concentré de technologie évalué à plus de 10 000 euros.
Je suis manager, mais également vendeur de cycle. Le vélo d'Edwin Nubul est effectivement arrivé au dernier moment, mais ce n'est pas cela qui a causé le retard ou la panne. Le vélo de 12 vitesses a un système électrique et Bluetooth. Durant le voyage, il a été déprogrammé. Nous avons pu faire le nécessaire, mais cela nous a coûté cher puisqu'au dernier moment nous avons découvert qu'il y avait des piles à changer. Le temps de les trouver puis d'appareiller et les nombreux arrêts, nous avons accumulé du retard. C'est une technologie utilisée à l'internationale. Tous les professionnels courent avec ce type de vélo.
Jacques Gesbac, président du Vélo Club du François et coach
Seuls quelques clubs prennent à la charge tous ces équipements. Certains coureurs doivent financer eux-mêmes leurs vélos.
En plus de la partie physique, ce matériel doit, au fil des entraînements, être en symbiose totale avec le coureur pour garantir la réussite sur chaque étape.