Depuis 2018, elle est alimentée en bagasse, en échange de l’approvisionnement de la sucrerie voisine (l'unique de l'île) en vapeur et en électricité, nécessaires à son fonctionnement. Cette centrale alimente aussi 85 000 foyers sur la façade Atlantique. C’est 6 à 7% de l’énergie produite en Martinique. C’est la biomasse qui est utilisée comme carburant, ce qui permet de réduire considérablement les émissions de CO2. En 2019, Albioma a économisé 70 000 tonnes de fuel, soit 20 000 tonnes de CO2 de moins dans l’air.
Albioma : une centrale modèle ?
"D’ici à 2030, la Martinique espère atteindre 50% en énergie renouvelable. La biomasse constitue donc une véritable alternative écologique", estiment les pro-Albioma.
Alfred Almont et de Louis-Joseph Manscour favorables
Pour l’instant, les capacités de la centrale restent insuffisantes pour traiter toute la production cannière. Elle est donc contrainte d’importer du bois des USA, sous formes de petits cylindres qu’on appelle les pellets. L’ONF (Office Nationale des Forêts) fournit également du bois brut, lors d’élagages divers. Le recyclage des palettes de bois est aussi envisagé pour servir de combustible. Autre alternative prévue, l’éthanol, pour remplacer totalement le fuel à terme.Pour moi, cette centrale thermique est merveilleuse ! (Pierre Petit)
Des cannes recyclées pour servir de bagasse
D’après des spécialistes, "pour augmenter la production de bagasse, il est possible de cultiver de la canne à sucre sur des terrains contaminés à la chlordécone (…) Les solutions existent pour amorcer le virage de la transition énergétique. Reste à mettre en place les filières".
Dans le cadre du plan Climat et des objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte, Albioma a pour ambition de substituer au charbon de nouvelles formes de biomasse durable en complément de la bagasse. La conversion des centrales au 100 % biomasse est déjà bien engagée dans les territoires d’Outre-mer et permettra, à terme, d’élever la part des énergies renouvelables tout en réduisant considérablement les émissions de CO2.
Les nouvelles centrales du Groupe sont également conçues pour répondre aux enjeux de la transition énergétique : Galion 2, en Martinique, est la première centrale 100 % bagasse/biomasse d’Outre-mer tandis que la turbine à combustion de Saint-Pierre, à La Réunion, est la première centrale du monde fonctionnant au bioéthanol. (Albioma)