Violences urbaines en Martinique : des bornes de collectes de vêtements usagés pour les plus précaires, ont été vandalisées

Une borne de collectes de vêtements et chaussures usagés installée au quarteir Terreville à Schoelcher en Martinique (illustration).
L’ACISE (l’Association Citoyenne pour l’Insertion Solidaire et Economique) a commencé depuis lundi (14 octobre 2024), l’inventaire de ses bornes de collectes endommagées. Certains de ces mini-conteneurs dédiés à la réception de chaussures et de textiles usagés au profit des personnes en difficulté, ont été saccagés ces derniers jours dans plusieurs communes de l’île.

En marge de la crise sociale qui secoue le territoire depuis le 1er septembre 2024 pour lutter contre la vie chère, plusieurs bornes de collectes d’ustensiles, de chaussures et de vêtements usagés ont été vandalisées récemment.

Ces mini-conteneurs dédiés aux dons d'ustensiles, de chaussures et de textiles usagés au profit des personnes précaires, sont installés dans différentes communes du territoire. Au début de cette année, l’ACISE a procédé à 40 nouvelles implantations, soit au total plus de 170 bacs de réception dans toute l’île.

Plus de civisme et de respect

Ces actes malveillants pénalisent non seulement les familles éligibles à la distribution, mais aussi les personnes en voie d’insertion prises en charge par l’Association. Le président de l’ACISE Insertion- Environnement, Robert Joseph-Alexandre, déplore ces incivilités, au dam du civisme et du respect à l’endroit des plus précaires.

Il faut savoir que l’ACISE c’est 140 personnes en insertion et nous aidons beaucoup de personnes en difficulté sociale et économique aussi. Il y a des ateliers comme la couture pour la formation professionnelle, qui sont impactés [NDLR par les dégradations des bornes] et donc nous allons nous remettre à pied d'oeuvre pour dresser l’inventaire et repartir comme avant. Les bornes représentent l’essentiel de notre activité et nous dispatchons aussi bien pour l’exportation que pour les boutiques de Martinique. À partir du moment où nous ne pouvons pas assurer cette collecte, c’est le chômage technique pour bon nombre de nos salariés. C'est vraiment dommage de fournir des efforts au quotidien pour accompagner ces gens en voie d'insertion et de nous retrouver dans ces conditions extrêmement difficiles.

Robert Joseph-Alexandre

(interrogé par Pédro Monnerville)

Dons en baisse

Une fois par an, L’ACISE et son SAMU social (en partenariat avec la Croix Rouge), organise aussi une collecte de vêtements et de souliers, afin de renforcer ses stocks face à la croissance des demandes d’aides. En février dernier, le tonnage était en baisse par rapport à l'opération de l’année précédente.