Zika : Des échographies crâniennes ou de tests sanguins chez les bébés pour détecter le virus

La seule microcéphalie ne suffit pas pour détecter un cas de Zika chez un nouveau-né.
Le diagnostic de l'infection par le virus Zika ne devrait pas se fonder uniquement sur la détection de la microcéphalie chez les nouveaux-nés, mais prendre aussi en compte d'autres anomalies cérébrales, selon une étude publiée ce jeudi 30 juin 2016.
Les chercheurs avancent sur le virus du Zika. Une étude publiée ce jeudi 30 juin révèle d'autres aspects de développement du virus et demande une investigation plus poussée dans les tests de détection chez les bébés.

Le Professeur Cesar G. Victora de l'Université de Pelotas (Brésil) qui a dirigé l'étude précise qu'il faudrait généraliser d'autres tests, notamment des échographies crâniennes ou des tests sanguins chez les bébés pour détecter le virus Zika.


La microcéphalie ne suffit pas

La microcéphalie est une malformation grave et irréversible, généralement rare, qui se manifeste par un crâne et un cerveau anormalement petits. En étudiant 1 500 nouveaux-nés suspectés d'avoir été contaminés par Zika au Brésil, les chercheurs en ont rejetés près de 900, la plupart d'entre eux étant des bébés normaux nés avec de petites têtes.
                 
Les 600 cas restants ont été classés comme des cas "probables" ou "certains" de Zika en se basant sur des imageries montrant des calcifications ou d'autres anomalies neurologiques, alors même que d'autres infections possibles comme la syphilis, transmise par la mère, ou la toxoplasmose avaient été éliminées.
                 
"Pourtant dans un cas sur cinq, le périmètre crânien était normal, ce qui suggère que la seule microcéphalie ne suffit pas pour détecter un cas de Zika chez un nouveau-né. Il faudrait généraliser d'autres tests, notamment des échographies crâniennes ou des tests sanguins chez les bébés pour détecter le virus", souligne le Professeur Cesar G. Victora.
              

Un fort risque de mortalité 

Les chercheurs ont également découvert que les mères des 600 bébés probablement contaminés avaient nettement plus souffert d'éruption cutanée pendant leur grossesse (61% contre 21% pour les femmes ayant mis au monde des bébés non atteints). Les bébés contaminés avaient également quatre fois plus de risques de mourir au cours de la première semaine de leur vie que les autres.
                 
"Nos résultats suggèrent que chez les femmes enceintes affectées par le Zika, certains foetus auront des anomalies cérébrales et une microcéphalie, d'autres des anomalies avec une tête de dimension normale, tandis que d'autres ne seront pas atteints", résume le Professeur Victora.