Massacre de Shakahola : le chef d'une secte évangélique jugé au Kenya pour la mort de plus de 400 adeptes

Paul Nthenge Mackenzie au tribunal de Malindi le 6 février 2024
Paul Nthenge Mackenzie, le chef d'une secte évangélique, est jugé depuis ce lundi pour son rôle dans le massacre de Shakahola. Il est accusé d'avoir incité 440 adeptes à se laisser mourir de faim. Parmi les 94 coaccusés, certains sont aussi jugés pour meurtre, enlèvement, torture d'enfant et cruauté.

Le chef d'une secte évangélique, Paul Nthenge Mackenzie, est jugé depuis ce lundi 8 juillet pour "terrorisme" au Kenya. Il est mis en cause pour son implication dans le massacre de la forêt de Shakahola. Le gourou est accusé notamment d’avoir incité pendant plusieurs années 440 personnes à jeûner jusqu’à la mort. Il leur aurait demandé de rencontrer Jésus avant l’Apocalypse qu’il aurait prédit pour l’année 2023.

Ancien chauffeur de taxi, il s'était rendu à la police quand les enquêteurs ont commencé à se pencher sur la forêt de Shakahola dans le sud-est du Kenya. Les corps de centaines de fidèles ont été exhumés. Les autopsies ont révélé que certaines victimes, dont des enfants, sont mortes après avoir été battues ou étranglées. Les organes de certains corps avaient été prélevés.

Le chef de "l'Église de la bonne nouvelle" comparait avec 94 coaccusés, certains le sont pour meurtre, enlèvement, tortures d'enfant et cruauté. D’après le parquet, il s’agissait d’un groupe extrémiste, mais aussi "d’une organisation criminelle sous l’apparence d’une église." Un rapport d’une commission sénatoriale a depuis pointé les manquements de la police et de la justice, qui ont ignoré plusieurs alertes sur cette secte. Pour le ministre de l’Intérieur, c’est la pire faille de sécurité dans l’histoire du Kenya.