La compagnie Ethiopian Airlines a procédé à un dépistage Covid-19 de tous ses passagers au départ de Moroni pour le vol du 1er février. Résultat: plus d’une dizaine se sont révélés positifs. Les voyageurs au résultat positif sont actuellement bloqués à l'aéroport.
Ils sont douze ressortissants franco-comoriens à être bloqués dans la zone internationale de l'aéroport d'Addis-Abeba en Ethiope depuis lundi. La décision a été prise par la compagnie Ethiopian Airline après qu'elle a fait faire un test covid à tous les passagers de son vol du 1er février en provenance des Comores et qui étaient en transit pour Paris. La demande de la compagnie aérienne a surpris plus d'un d'autant qu'au départ de Moroni, tous les passagers, sans exception, ont présenté un test Rt-PCR négatif.
Je suis à bout. Nous sommes tous venus avec des RT-PCR négatifs et une fois à Addis-Abeba, la compagnie a effectué des prélèvements dans un laboratoire sans nous demander au préalable nos attestations. Tous ceux qui étaient négatifs ont pu prendre l’avion en direction Paris. Nous sommes douze à être positifs.
« 2 euros pour un changement de date sur le PCR »
Serait-ce une coïncidence la demande de tests de la compagnie avant l'embarcation vers Paris? Elle a en tout état de cause été bien inspirée. En effet, parmi les passagers testés positifs et donc bloqués à l'aéroport, certains ont payé deux euros le laboratoire pour "réactualiser leur attestation PCR aux Comores". Des passagers ayant eu recours à cette "méthode" explique l'avoir fait après l'annulation de leur vol:
" j’avais fait mon test lundi 25 pour un départ le 28 janvier. Mon vol a été annulé. Je ne voulais pas débourser une nouvelle fois 60 euros pour un test PCR. Le laboratoire m’a donc proposé de payer 2 euros supplémentaires. Du coup, mon attestation du 28 est datée du 1er février sans que j’aie eu à refaire un test. Nous sommes nombreux dans ce cas",
Aux Comores, un seul laboratoire est autorisé à effectuer les tests RT-PCR des voyageurs. Avec une seule machine à sa disposition, le laboratoire peine à satisfaire les nombreuses demandes. La surcharge de travail est amplifiée notamment quand un vol est annulé, obligeant les passagers à refaire un test.
La semaine dernière, l'annulation de deux vols d'Ethiopian Airlines n'a pas arrangé une situation déjà compliquée. Ce qui pourrait expliquer en partie la proposition faite aux passagers de payer pour ne pas refaire le test et ainsi désengorger le laboratoire. À noter que c'est au sein de ce laboratoire qu'un réseau de faussaires de tests PCR a été démantelé le mois dernier.
C'est sans doute pour cela que la compagnie a exigé ces nouveaux tests à mi-chemin du vol entre les Comores et Paris. Même si du côté de Moroni, l’on feint la colère:
"de toutes les façons, une fois à Paris ou à Marseille, un dépistage Covid aurait été effectué sur chacun des passagers, et si l’un se révélait positif, il se serait isolé dans un hôtel à ses frais durant 7 jours. Je ne sais donc pas à quoi joue la compagnie"
s'emporte notre source.
Ethiopian Airlines épinglée la semaine dernière par les autorités françaises veut sans doute par cet acte montrer sa bonne foi. Il lui était reproché un laxisme dans le contrôle des tests PCR présentés par ses passagers. En représailles, la compagnie avait l'interdiction d'effectuer des liaisons vers la France pendant quatre jours. Elle a repris ses vols vers l'hexagone lundi 1er février.