L'implantation à Mayotte en 2011 du Centre Universitaire a suscité
de multiples questions sur sa contribution au développement de l'île.
" Mayotte 1ère.fr / Actualités" a lancé le débat et a fait appel à vos contributions.
Voici la version réactualisée et enrichie de nouvelles contributions .
de multiples questions sur sa contribution au développement de l'île.
" Mayotte 1ère.fr / Actualités" a lancé le débat et a fait appel à vos contributions.
Voici la version réactualisée et enrichie de nouvelles contributions .
DEBAT ET APPEL A CONTRIBUTION :
QUELLE UNIVERSITE POUR MAYOTTE ?
L’implantation à Mayotte en 2011 du centre universitaire de formation et de recherche CUFR suscite de multiples questions sur sa contribution au développement de la pensée et à l’ouverture intellectuelle
REFUS D' UNE UNIVERSITE AU RABAIS
Dans une récente intervention au Sénat, Tani Soilihi, sénateur de Mayotte a mis en garde contre une université au rabais pour les mahorais. Certains s’interrogent sur la place et l’implication des diplômés – docteurs et doctorants mahorais dans le corps professoral. D’autres attirent l’attention sur le rôle que devrait jouer l’université de Mayotte dans le développement de l’île et dans les échanges de Mayotte avec les laboratoires de recherche de son environnement régional : les pays de l’océan indien et de l’Afrique de l’Est.
Au terme de la première année de fonctionnement de cette institution, « Mayotte 1ère.fr /actualités » lance le débat : quelle université pour les besoins réels de Mayotte ?
Dans un premier volet de cette tribune, Laurent CHASSOT, directeur du Centre Universitaire de Mayotte CUFR dresse un état des lieux actuel de cette institution, ses projets et perspectives d’avenir.
Fernand BEYENE, chef d'entreprise dans les TIC dans l'Océan Indien fait partager sa réflexion sur la formation des jeunes de demain avec l' arrivée de l' université à Mayotte .
Alain Kamal Martial Henry , Docteur en littérature française et comparée soulève le problème de la place de Mayotte et de sa région dans ce projet universitaire.
Les internautes sont invités à participer à ce débat sur le site « Mayotte 1ère.fr/actualités ».
Ils peuvent aussi envoyer leur contribution à : emmanuel.tusevo@francetv.fr *
Vous trouverez après ces trois interventions les réactions et les contributions des internautes .
Voici pour commencer
L' entretien avec Laurent CHASSOT,
Directeur du Centre Universitaire de Mayotte
QUESTION : EMMANUEL TUSEVO :
Pourquoi le sigle « CUFR » est indiqué sur tous les documents du Centre Universitaire de Mayotte ?
REPONSE : LAURENT CHASSOT:
CUFR signifie centre universitaire de formation et de recherche, c'est-à-dire que toute université avant sa création passe par un statut embryonnaire qu’on appelle CUFR. C’était monsieur Emmanuel ROUX, le président actuel de l’université de Nîmes…même qui avait été nommé par le gouvernement en charge de la création du CUFR de Mayotte.
J’ai pris la direction du département Droit/AES (Administration économique et sociale) à la rentrée de septembre 2012 à l’ouverture du Centre universitaire, et j’ai été nommé directeur du Centre Universitaire au mois de novembre 2012. Nous avons actuellement un statut de CUFR. Nous sommes de la même manière qu’une université de plein exercice, nous avons un budget propre, nous avons des étudiants, nous avons un service administratif, une autonomie dans le recrutement des enseignants mais la seule différence avec une université type métropolitaine, c’est que nous ne délivrons pas de diplômes propres. Nous avons 3 universités partenaires actuellement avec le CUFR de Mayotte : Aix Marseille, Rouen, Montpellier 2. A l’issue d’un certain nombre d’années, cet embryon d’université qui est très proche encore une fois d’une université de plein exercice deviendra une université avec des diplômes propres type LMD. En revanche, notre statut nous permet de créer des licences professionnelles.
QUESTION :
Vous parliez de l’autonomie de recrutement des enseignants. Qu’est ce que vous avez comme effectifs des enseignants ? Comment sont –ils recrutés ?
REPONSE :
Dans le cadre de la création du centre universitaire de Mayotte, nous avons pu bénéficier d’un partenariat privilégié avec l’université de Nîmes et donc l’université de Nîmes joue le rôle de plate-forme de recrutement et de formation et nous avons une convention de partenariat pendant les quatre prochaines années. Dans le cadre de ces recrutements, il s’agit des recrutements de deux types : nous avons un person
nel administratif que nous recrutons dans le cadre des postes ouverts à la fonction publique (concours national) et pour les enseignants, de la même manière, nous procédons à des concours nationaux avec un recrutement mais qui se déroule à Nîmes puisque nous n’avons pas les capacités techniques de procéder à ces recrutements à Mayotte. Pour le centre universitaire, c’est une préoccupation ministérielle. Nous disposons actuellement de dix enseignants du secondaire qui sont détachés au centre universitaire dit PRAG, c'est-à-dire des professeurs agrégés du secondaire détachés en université.
Nous disposons également de trois maîtres de conférences qui ont été nommés en septembre 2012 et nous en recrutons la semaine prochaine (l’interview est faite le 26 juin), quatre nouveaux maîtres de conférences pour renforcer l’équipe pédagogique du centre universitaire. Enfin, nous disposons d’un ensemble du personnel administratif, de la scolarité, de la comptabilité, de la gestion, également de la direction du secrétariat. Nous avons une dizaine de personnels qui travaille au centre dans le cadre du développement du centre universitaire.
QUESTION :
Il y a beaucoup de choses qui se disent par-ci, par là… le sénateur Tani Soilihi a tiré la sonnette d’alarme pour mettre en garde contre une université au rabais à Mayotte. Qu’est ce que vous en dîtes ?
REPONSE :
Je m’inscris complètement dans la démarche du sénateur Tani. A cet égard, nous disposons de certaines garanties quant à la légitimité du CUFR et la qualité des enseignements qui y sont dispensés. D'une part, le CUFR de Mayotte dispose de maîtres de conférences métropolitains ou mahorais s’il y a des docteurs en droit qualifiés. Nous sommes recrutés par concours national, il s’agit exactement d’enseignants au même titre que dans les universités métropolitaines, première étape, nous sommes recrutés sur les mêmes types de concours par des commissions des spécialistes qui sont composés de plus d’une vingtaine d’ enseignants.
Deuxième chose qui évite que l’université ne soit au rabais, c’est que dans le cadre des universités partenaires, nous avons un certain nombre de missions. Cette année, nous avons eu 25 missionnaires en droit et en AES, c'est-à-dire des professeurs agrégés des universités d’Aix Marseille »e qui sont venus assurer l’enseignement, qui corrigent les copies et ce sont les diplômes des universités partenaires qui sont remis aux étudiants du CUFR. Donc, on ne peut en aucun cas, s’inquiéter des diplômes des étudiants puisque en droit et AES, ils ont des diplômes d’AIX Marseille, en lettres modernes, géographie, ils obtiennent le diplôme de l’université de Rouen et en mathématiques, et biologie, dans le dernier département d’enseignement post baccalauréat, ils disposent du diplôme de Montpellier 2.
Nous avons vraiment des enseignants métropolitains au centre universitaire qui sont des enseignants recrutés par concours national.
QUESTION :
On reproche au Centre universitaire de ne pas accorder leur place aux diplômés mahorais ? L’évolution de l’université tient – elle compte de ce potentiel local ?
REPONSE :
Nous souhaitons, c’est une politique du centre universitaire et c’est une politique du ministère, nous souhaitons, bien entendu, qu’un maximum d’enseignants soient mahorais.
C’est un projet qui s’inscrit pleinement dans la dynamique de l’île de Mayotte, du département.
Le problème est le suivant : aujourd’hui, nous avons effectivement deux docteurs mahorais en géographie, un docteur et un doctorant, nous avons deux docteurs en droit, des mahorais qui travaillent au centre universitaire. Mais la difficulté est relativement importante. Pour devenir maître de conférences et travailler à l’université, il faut adresser sa thèse de doctorat et l'ensemble de son dossier à un Conseil national des universités (CNU), et le CNU chaque année qualifie les meilleurs dossiers, qui pourront alors postuler pour être recrutés par une université. Actuellement, aujourd’hui, les docteurs mahorais en droit et en géographie qui travaillent au centre universitaire n’ont pas obtenu cette qualification nationale. Il s’agit de concours nationaux. Nous sommes bien évidemment un établissement public administratif.
Donc, jusqu’à ce qu’ils obtiennent cette qualification, et nous les soutenons dans cette démarche, nous les employons. Ils travaillent en tant que chargés des travaux dirigés, ils assurent des enseignements et des cours magistraux, mais ils ne peuvent pas évidemment être recrutés au centre universitaire dans le cadre d’un poste de maître de conférences puisqu’ils n’ont pas obtenu cette qualification.
QUESTION :
Il y a des Mahorais diplômés de doctorat dans des domaines liés aux problématiques régionales et locales, en géographie, en lettres, en histoire, en sciences humaines. Ne peuvent – ils pas intégrer le projet d’une mise en place de laboratoire de recherche et d’études de ces domaines ?
REPONSE :
Quand on parle d’université, ça englobe bien entendu la recherche. Il y a un aspect enseignement et un aspect recherche. De la même manière, le centre universitaire est très jeune. Nous sommes encore à l’état de première étape de création. Pour l’ instant, nous avons mis en place les enseignements de L1 et L2 dans l’ ensemble des filières. Nous ouvrirons dès la rentrée 2013 la L3 en droit et en AES, puis l’année 2014 la L3 en géographie et lettres modernes. Pour l’ instant, nous sommes dans une dynamique de compléter les licences et de renforcer l’enseignement à proprement parler pour offrir des licences complètes aux étudiants mahorais. Mais nous ne perdons pas de vue l’aspect recherche. Nous travaillons en étroite collaboration avec les jeunes docteurs mahorais comme je vous l’indiquais tout à l’heure. Nous avons notamment monsieur ALI Abdallah qui intervient au centre universitaire. Nous lui proposons régulièrement d’intervenir à des colloques dans un premier temps, des colloques métropolitains, de la même manière que les docteurs en droit, en géographie qui intervient au centre universitaire. Il participe à des colloques de recherche.
Nous développons actuellement une stratégie de coopération dans l’océan Indien qui s’inscrit dans le projet du ministère, à savoir permettre une coopération avec Madagascar, les Comores, avec La Réunion, les Seychelles et l’Ile Maurice.
Nous mettons en place actuellement avec un responsable des relations internationales qui est monsieur Villecroix, professeur de géographie au CUFR, cette stratégie de coopération afin d’ associer tous les chercheurs de Mayotte, tous les chercheurs mahorais bien entendu à ces projets de recherche et nous travaillons en étroite collaboration avec le conseil général, avec monsieur Andjilani qui est responsable des études supérieures afin de pouvoir rattacher à des laboratoires de recherche métropolitains les chercheurs mahorais.
Alors, les deux axes de recherche du centre universitaire sont la biologie marine et la linguistique et nous souhaitons associer un maximum à la fois des chercheurs, docteurs ou doctorants mahorais et les faire travailler avec les différents laboratoires de recherche de l’océan indien.
QUESTION :
Quels sont vos projets à court et à long termes ?
REPONSE :
Il y deux choses, je crois, deux critères très importants qu’il faut envisager très rapidement, la première c’est la capacité d’accueil du centre universitaire. Monsieur le sénateur l’avait indiqué. Nous avons actuellement des infrastructures relativement réduites, nous avons une taille relativement contrainte, ce qui ne nous permet pas d’accueillir tous les étudiants mahorais.
Donc il y a deux projets d’infrastructures, le premier, nous construisons un amphithéâtre qui permettra d’accueillir 240 étudiants dès la rentrée 2014, au lieu actuellement d’une capacité de 110 places en 1ère année, donc c’est- le premier projet d’infrastructure, c’est un coût de 2 millions d’euros qui a été pris en charge par le ministère de l’enseignement supérieur.
Deuxième projet : nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec l’ASP ? pour acquérir un terrain à Dembeni qui permettra la construction d’ un complexe universitaire dont le coût est estimé à cent millions d’euros et dans un premier temps, il convient effectivement de trouver un terrain d’une capacité de 15 à 20 hectares, de pouvoir l’ acheter et d’envisager entre 2015et 2020 la création de ce campus universitaire qui permettra une restauration pour les étudiants, des logements sociaux qui correspondra aux critères que l’ on trouve dans les universités métropolitaines.
QUESTION :
Vous avez évoqué tout à l’heure les licences professionnelles. Qu’en est – il ?
REPONSE :
C’est toujours une préoccupation de l’université de Mayotte, future université, c’est de mettre en place des licences professionnelles puisque nous allons avoir une capacité d’accueil grandissante. Nous allons offrir des licences générales dans les différents départements mais nous souhaitons également offrir aux jeunes étudiants mahorais une insertion par le biais des licences professionnelles dans le monde mahorais.
Donc nous travaillons avec madame Chevreuil qui est le président du conseil d’administration avec un certain nombre des spécialistes du secteur public, du secteur privé, pour déterminer l’offre de formation de ces licences professionnelles pour qu’elles permettent des débouchés dans la vie active qui correspondent aux besoins de l’île de Mayotte
QUESTION :
Dans quels domaines comptez – vous mettre l’accent dans vos échanges avec les universités des pays de la région indocéaniene ?
REPONSE :
Nous travaillons sur une stratégie de coopération Océan Indien avec des échanges avec des îles qui nous entourent bien entendu, c’est essentiel et les axes de recherche ont été déterminés en fonction des spécificités et des richesses de Mayotte, à savoir la biologie marine et bien entendu l’ environnement marin et la spécificité du lagon dans un premier temps et la linguistique qui est extrêmement variée et diversifiée dans la zone de l’ océan indien.
Nous allons essayer de développer un maximum de coopération pour permettre encore d’enrichir les connaissances des chercheurs mahorais.
QUESTION :
Vous êtes implantés à Dembeni au sud de Mayotte sur le site historique de l’Institut de Formation des Maîtres(IFM).
Qu’en est – il de cet institut ?
REPONSE :
On parle toujours du centre universitaire en évoquant les offres de formation post baccalauréat donc qui s’adresse évidemment aux jeunes élèves de terminale qui ont réussi leur baccalauréat. On omet de parler du département formation des maîtres. Nous nous situons actuellement dans les anciens locaux de l’IFM et ce département a été donc absorbé par le centre universitaire. Il n’empêche qu’il s’agit du département historique du centre universitaire. Il s’agit d’1 département absolument essentiel. Le nouveau directeur qui a été nommé le mois der(nier sera monsieur Actoibi LAZA qui prend la direction après avoir été directeur adjoint de ce département. Ce département est important puisqu’il accueille 200 instituteurs stagiaires. Ce sont des instituteurs qui sont recrutés par voie de concours interne ou externe. L’an prochain, le nombre des places v être considérablement augmenté. Il y a un fort recrutement d’instituteurs contractuels. Donc, on comptera plus de 300 instituteurs stagiaires au sein du département et il convient de souligner que ces instituteurs stagiaires sont rémunérés et ils suivent une formation initiale de deux ans avec une alternance de manière très régulière avec des stages d’observation, des stages d’insertion au sein des écoles de l’ensemble de l’île.
Donc, une formation de deux années particulièrement lourde avec des examens tout au long de l’année avec des examens de sortie qui s’inscrivent vraiment dans la dynamique de l’île puisque la démographie est considérable. Il est absolument essentiel d’avoir une formation de qualité et ces deux années permettent justement de renforcer, de former idéalement les instituteurs stagiaires qu’ils soient issus du concours interne ou externe.
Propos recueillis par Emmanuel TUSEVO DIASAMVU.
CONTRIBUTION DE FERNAND BEYENE
QUELLES FORMATIONS D’AVENIR POUR LES JEUNES DE MAYOTTE ?
A l’heure actuelle où le gouvernement français parle d’emplois d’avenir, Fernand BEYENE, Chef d’entreprise dans les télécoms nous livre sa réflexion sur les formations l’adéquation entre les formations et les besoins du marché du travail à Mayotte.
Mayotte est actuellement à un tournant très positif pour ce qui est de son développement universitaire.
L'enseignement de l'administration économique et sociale (AES) est une excellente opportunité pour nos jeunes qui vont devoir certes apprendre en premier cycle, des matières pluridisciplinaires (comptabilité, micro et macro-économie, informatique...), autant de matières qui permettront à ces jeunes d'avoir une vision globale de l'entreprise et de ses fondamentaux.
Toutefois, seront-ils prêts pour être rapidement opérationnels et appréhender le monde de l'entreprise en permettant à nos nombreuses très petites entreprises(TPE);petites entreprises(PME)...de les recruter d'une part et d'en faire des jeunes cadres dynamiques Mahorais de demain d'autre part ? là est toute la question.
Pour ma part, Mayotte doit davantage miser sur l'enseignement professionnel et ne pas reproduire les mêmes erreurs que les autres DOMTOM. A titre d'exemple, à l'île de la RÉUNION on dénombre près de 60% des jeunes actifs de 15 à 24 ans au chômage, 53,1% pour la Guadeloupe. Des chiffres qui font peur? Très peur car le régime de retraite, notre système même peut à terme s'effondrer.
Que faire alors dans ce contexte où Mayotte bénéficie de plusieurs atouts et pas des moindres:
1) Son emplacement géographique: la proximité avec Madagascar, L'Afrique du Sud, la Réunion... Autant de marchés potentiels à développer. Les entreprises qui se tourneront vers ce type de développement survivront.
2) Sa diversité linguistique: On y parle plusieurs langues et ethnies autant d'éléments qui pourront faciliter les échanges de nos jeunes et mieux les intégrer dans le commerce régional: le shimaoré; le shibushi, le Kiantalaotsi, l’arabe, le Français et plusieurs autres dialectes.
3) Son statut de département Français: avec une sécurisation des investissements, une loi claire des affaires, un environnement politique stable, Mayotte au delà des tensions sociales liées au rattrapage qui devra intervenir aussi bien sur les acquis sociaux que les salaires font de Mayotte un gage de convoitise à moyen et long terme pour les investisseurs.
Cependant, quel modèle ou schéma de développement souhaitons-nous mettre en place? Je vous laisse le soin de lire, la proposition d’Ericka Bareigts, députée de La Réunion :
"Il appartient aux politiques de tracer un chemin, d’opérer des choix de société, (…) mais nous avons aussi le devoir d’écouter, de rassembler, de construire". Engager des rencontres et consultations sur les rapports existants pour définir avec les professionnels(les), la société civile et plus largement les citoyens(nes) nos choix de priorités en matière de tourisme (sommes-nous réellement capables, voulons-nous sincèrement accueillir un million de touristes par an dans notre île ?), d’énergie (voulons-nous continuer à promouvoir les véhicules personnels et les énergies fossiles pour nous déplacer ?), d’agroalimentaire (souhaitons-nous continuer à manger trop gras, trop sucré ,trop salé, des aliments que nous importons ?), d’urbanisme (quel modèle d’habitat, de déplacement, de villes voulons-nous pour demain ?), de culture (quelles professions culturelles pour quelles diffusions ?), est plus que nécessaire.
Les projets, les études, les constats existent pour nous aider à décider de ce que sera La Réunion de demain. Encore faut-il que ces projets rencontrent leur public, c’est-à-dire la population réunionnaise.
L’exemple des Canaries prouve que la préservation de l’environnement d’un territoire n’est en rien incompatible avec son développement touristique et économique. Pour être opérant, le schéma de développement que nous choisirons à Mayotte devra proposer une nouvelle manière de penser les relations entre êtres humains, activités, environnement. Il faudra revisiter notre manière de construire notre société vers une société égalitaire au sein de laquelle toutes et tous auront une place reconnue."
Que retenir de cette intervention si ce n'est que l'échec total de ce qui a toujours été fait et n'est plus l'exemple à suivre.
En Conclusion:
Il est donc, pour ce qui est de l’université, impératif de développer plus l'enseignement professionnel à Mayotte que les filières généralistes porteuses d'un échec assuré.
La synergie des cours théoriques et pratiques, la formation en entreprise fera du jeune qui opte pour cette voie quelqu'un d'opérationnel à l'issue de ses études. Voila le domaine dans lequel, chacun d'entre nous, parents, élus, journalistes, chefs d'entreprises... allons faire reculer le chômage des jeunes.
Fernand BEYENE, Chef d’entreprise
CONTRIBUTION D’ALAIN K. M. HENRY
Docteur en littérature française et comparée, chercheur au CECRL
(Centre d’Etudes Culturelles et de Recherche en Littératures)
DES TERRITOIRES ET UNE UNIVERSITE :
Quelle place de Mayotte et de sa région dans le projet universitaire ?
Territoire et université
Permettez cette introduction pour définir très clairement, le concept du mot territoire dans l’usage que nous en faisons ici afin d’éviter les amalgames faciles qui verraient dans notre propos le principe de Mayotte pour les Mahorais. Non, nous sommes loin de cette revendication, elle n’est pas nôtre. Cependant, accordons-nous de la réalité suivante : inscrire une institution de pensée, un lieu de savoir et de connaissance de cette envergure dans un département français situé à 10000 kilomètres de la métropole, localisé dans un environnement géographique et un héritage historique vieux de plusieurs siècles ne peut jamais atteindre des résultats satisfaisants si ce projet ne tient pas d’abord compte de la réalité du territoire. Le territoire englobe ici tous les paramètres géographiques et culturels qui composent Mayotte et son environnement.
Le mot territoire dépasse l’idée de l’espace délimité par un plan avec ses frontières et ses mesures, il sous-tend plutôt une approche des peuples qui adjoint le concept de l’espace vécu, de la chronotopie comme espace-temps de l’histoire, de la mémoire, des imaginaires panoramiques, de l’environnement naturel (climatique, faune, flore). Sony Labou Tansi disait dans Le Commencement des douleurs que « les géographies [étaient] responsables des histoires qu’elles sécrét[ai]ent », il entrevoyait dans ce rapport de l’homme, de l’animal, de la nature, de la mémoire et de la signification à leur environnement géographique, une relation irréversible dans tous les domaines… et plus encore, dans le domaine des sciences et de la pensée, ce qui nous amène à l’université. Alors, il est pertinent de se demander : quelle place du territoire de Mayotte et de son environnement dans l’université de Mayotte ?
L’Université de Mayotte, un pont nécessaire entre l’île de Mayotte et les autres territoires
Etant une île, développer une université dans notre territoire de 375 km 2 impose un projet de désenclavement. L’université de Mayotte sera nécessairement un pont (monsieur Fernand BEYENE l’a souligné) entre l’Afrique de l’Est et Mayotte, entre les îles de l’Océan indien et Mayotte, entre l’Europe et Mayotte. Sans la prise en compte de cette nécessité, il me semble que l’université deviendrait un îlot stérile. Elle continuerait à reproduire les mêmes erreurs que l’enseignement secondaire conférant à ses étudiants des unités de connaissance désancrées et désarticulées, souvent mal digérées et jamais réinvesties dans la société ou dans la vie de l’élève.
L’Université de Mayotte gagnera sans doute en reconnaissance si elle sait dépasser le seul partenariat qu’elle a su créer aujourd’hui (sans doute nécessaire à ses débuts) pour entreprendre des échanges non pas seulement avec les îles voisines mais également avec les grandes universités de l’Est (Zanzibar, Tanzanie, Mozambique, Afrique du Sud). Beaucoup d’universités métropolitaines le font déjà. Pour cela nous devons disposer de chercheurs et d’enseignants polyglottes passant du français à l’anglais et au portugais sans difficulté, ayant cette capacité à faire usage du discours scientifique dans les domaines de recherche choisis.
Les sciences humaines en général et la littérature en particulier dans le programme
Je pose donc la question dans quel domaine de recherche l’Université de Mayotte compte-elle se positionner ? Quelle sera sa spécificité ? Saura-t-elle constituer ce pont de la connaissance nécessaire à cette institution de savoir située dans une île petite comme la nôtre ?
Il semble que l’université s’oriente vers les domaines de la biologie et du plurilinguisme. Le choix peut se comprendre mais est-il pertinent et suffisant ? Compte tenu de nos territoires, j’estime que le projet pédagogique et scientifique doit laisser une grande place à la littérature et à l’histoire. Mayotte en a besoin. Etant issu de l’enseignement littéraire, je me limiterai ici à cette discipline et peut-être qu’il pourrait y avoir une contribution sur l’enseignement et la recherche en histoire.
Je précise que les littératures régionales, ou francophones ou lusophones ou anglophones (j’évite d’utiliser le qualificatif postcolonial) ne doivent pas être oubliées dans cette projection, il est urgent de les inscrire dans le projet. En réalité, les domaines des littératures ont depuis ces trente dernières années évolué fortement vers la pluridisciplinarité. Les Universités françaises de la métropole sont même en train de traduire des ouvrages fondamentaux qui sont à l’origine des théories novatrices depuis les années 70. Je peux citer quelques ouvrages : L’Orientalisme, Edouard Said, L’Anti Oedipe, Gilles Deleuze et Felix Guattari, L’empire vous répond, Bill Aschcroft, Gareth Garfin. Ces textes propulsent dans toutes les recherches en littérature française, francophone et comparée, la notion de Cultural Studies, cette théorie des universités anglophones est reconnue en France (voire Littérature et impérialisme de Jean Marc Moura). Et c’est grâce à cette approche nouvelle que les universités deviennent des institutions de savoir en quête d’équilibre entre les régions du monde, elles dépassent les méthodes classiques et austères, elles refusent l’application d’une idéologie unique qui cache un nationalisme impérialiste dans le but de créer un dialogue des savoirs dans la logique d’une poétique tout-monde, j’emprunte ce terme à Edouard glissant. Au sein des laboratoires de recherche les interrogations renouvellent les contenus pédagogiques et les rapports entre les régions du monde cherchent à s’émanciper du centralisme européen.
Doit-on accepter l’excès de rigueur au détriment de l’ouverture de nos jeunes aux grandes idées contemporaines de leur environnement humain et naturel ? Est-il intelligent d’enfermer des étudiants dans des méthodes obsolètes au nom d’une idée de l’université française qui cherche à créer des francophiles ?
Je réponds en affirmant que si les littératures francophones, les littératures régionales ne figurent pas dans le programme de cette université aux côtés des lettres modernes avec la même importance (et c’est malheureusement le cas actuellement), le pont de la pensée ne sera jamais ouvert, l’université sera une route dont le seul sens mènera vers des acquis vieillissants et inappropriés à Mayotte.
Certes, nous demeurons attentifs aux projets prometteurs en termes d’emploi, nous devons rester attentifs aux projets qui améliorent l’usage de la langue française (ceci est bien dit) mais nous sommes convaincus que l’université doit produire une élite mahoraise qui maitrise les problématiques scientifiques et intellectuelles de notre temps. Le Directeur refuse ,et à juste titre, que nous tombions dans une université au rabais, or, ne pas vouloir une université au rabais, c’est d’abord exiger une université qui remplit pleinement ses missions, c'est-à-dire qui forme des hommes et des femmes capables de porter des projets ici ou ailleurs avec les qualités de connaissance et les méthodes requises dans les domaines de spécialité retenus. Pour atteindre cet objectif, les matières dispensées et le niveau ciblé doivent être pensées et nourries dans le but d’atteindre cette finalité. Ne substituons surtout pas la compétence de l’Université à celle de l’IFM, du lycée professionnel ou général, cela rabaisserait notre université.
L’université de Mayotte et les docteurs mahorais comme contribution de Mayotte aux grandes réflexions régionales et nationales
Sans doute la qualification est importante ! Et il ne s’agit aucunement de se soustraire à cette exigence ! Mais il n’y a pour chaque domaine de recherche et pour chaque matière enseignée pas plus de cinq docteurs résidant à Mayotte. En littérature, en biologie, en droit, en histoire, en géographie, en mathématique, l’île dispose de personnes formées et ayant le titre de docteur. S’il y a quatre chargés de TD et de cours magistraux, c’est loin d’être suffisant. Il faut ouvrir les portes à tous ceux qui souhaitent intégrer le projet université lorsqu’ils ont soutenu leur doctorat. Dans un premier temps, ils seront chargés de TD ou de cours magistraux avec la possibilité d’intégrer les projets de recherche menés dans les laboratoires. Ce n’est pas le cas aujourd’hui (même si on cite quatre personnes), il en faut plus dans chaque discipline. Etant donné que la finalité sera de favoriser et de faciliter leur qualification, les chercheurs associés pourront disposer des travaux de recherche et des publications nécessaires dans leur domaine. Cela les motivera et leur permettra (sans doute après les multiples tentatives d’avoir leur qualification. Sur ce point, La réunion, La Guadeloupe, La Martinique et La Guyane sont des précurseurs. Ces départements ont exigé la mise en projet de leurs docteurs et ils ont réussi à en inscrire un nombre important. Cela ne devrait pas constituer une difficulté pour l’Université de Mayotte, l’île compte très peu de docteurs.
En clair, penser l’Université de Mayotte, c’est en faire un outil de développement d’un territoire insulaire, Mayotte, en ouvrant la possibilité du partage de la connaissance, le partage du savoir et le partage du savoir-faire. L’université doit se positionner comme le lieu d’une dynamique scientifique et intellectuelle rassemblant les forces vives et qualifiées de l’île. A partir de cette institution Mayotte développera des compétences localement et au sein du corps enseignant, l’île disposera des chercheurs capables de permettre à notre île de participer à des projets scientifiques d’envergure régionale et internationale.
Je conclurai avec les mots de cet ami qui affirmait lors d’un colloque sur la jeunesse et son avenir et je cite : « fais pour moi mais avec moi car, faire pour moi sans moi, c’est faire contre moi ». Enfin, je tiens à partager cette revendication publique du Président du CRAN (Conseil Réunionnais des Associations Noires), monsieur Erick Murin, sur le problème de recrutement des chercheurs réunionnais à l’Université de La Réunion :
« Alors que le débat sur l'embauche des Réunionnais à des postes de responsabilité dans la fonction publique se développe, il existe à La Réunion un lieu où cette problématique ne semble plus se poser: l'Université de La Réunion. Lors de la dernière campagne à la Présidence de l'université, aucun candidat ne s'est exprimé dans les médias sur ce sujet. C'est à croire que la question de la place des Réunionnais dans cette institution a été définitivement réglée. Or, force est de constater que c'est bien loin d'être le cas. Le «caractère exogène » du recrutement qui avait été signalé en février 2010 dans un rapport de l’Agence d'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (AERES), n'a pas disparu, les Réunionnais sont particulièrement sous-représentés. A ce jour, nous constatons que l'université de La Réunion continue à fonctionner en vase clos et demeure quasi imperméable à la réalité sociale de l'île. Nous invitons par conséquent les forces vives de La Réunion notamment celles présentes au sein du Conseil d'Administration de l'université à être davantage attentives au mode de recrutement des universitaires à La Réunion, dans le respect, bien entendu, du principe d'autonomie des universités. »
Alain Kamal Martial Henry
REACTION DE JUNIOR EMBOUSSI
-----Message d'origine-----
De : Junior Emboussi [mailto:pompier.incendie@yahoo.fr]
Envoyé : mercredi 17 juillet 2013 22:59
À : TUSEVO Emmanuel
Objet : Contribution au débat sur l'université à Mayotte
Bonjour,
À la suite de votre débat, je voulais signaler que je suis vraiment d'accord avec votre paneliste fernand Beyene qui exprime une volonté d'avoir une formation mieux ciblée.
de retour à Mayotte avec une licence je regrette de n'avoir pas opté pour des filières mieux rémunératrices et pourvoyeuses d'emplois.
Ibrahim
Envoyé de mon iPad
CONTRIBUTION DE MARIA MROIVILLI
De : Maria Mroivili [mailto:mariacom@hotmail.fr]
Envoyé : vendredi 12 juillet 2013 19:12
À : TUSEVO Emmanuel
Objet : contribution débat quelle université pour Mayotte?
Bonjour,
Je viens de prendre connaissance de votre questionnement, quelle université pour Mayotte?
Cette thématique rentre dans l’approche globale de mon sujet de thèse suivant: Trajectoire universitaire des étudiants mahorais en France métropolitaine à l’épreuve du genre: entre pertinence des orientations professionnelles et besoins socio-économiques dans le nouveau 5ème département d’Outre-mer. Ci-joint mon certificat de scolarité et mon formulaire CNIL.
Je viens de finaliser ma première année de doctorant et vous invite à lire mon bilan:
L’optique globale de notre travail de recherche consiste à mettre en lumière les trajectoires universitaires des étudiants mahorais, en nous questionnant sur la pertinence de leurs orientations professionnelles. L’analyse du marché du travail local et les réalités socio-économiques vise à répondre à une offre de formation universitaire plus adaptée aux besoins socio-économiques de l’île. Les éléments recueillis, nous amènent à poser la nécessité d’une étude comparative sur le développement de l’offre universitaire proposée à la Réunion et le nouveau 101ème département français.
En effet, un détour est plus que nécessaire afin d’analyser la politique économique et l’offre universitaire sur ces territoires. La situation spécifique de la Réunion dans le domaine universitaire et le marché de l’emploi local est riche d’enseignement pour notre analyse, ce qui nous a amené à nous poser la question de la pertinence des orientations professionnelles. Se traduit-elle en termes de différences au niveau des performances réalisées par territoire?
L’objectif central de la deuxième année de thèse reste la réalisation d’un débat-conférence à Mayotte, portant sur cette thématique: mon choix d’orientation est la clef de ma réussite universitaire et professionnelle. Choix d’orientation au sein du centre universitaire de Mayotte de demain, quelles réalités ?Nous envisageons de nous rendre sur place dans les meilleurs délais et espère que vous nous accorderez un entretien, avec pour objectif de vous associer à la préparation de ce débat-conférence.
Dans l'espoir de vous lire, je reste à votre disposition pour toutes informations complémentaire.
Cordialement
Maria MROIVILI
EDUCATION. "Les étudiants doivent s'ouvrir à l'océan Indien" -
rfo Mayotte \ Infos
Mayotte
15/02/2010
Par Emmanuel TUSEVO-DIASAMVU
EDUCATION. "Les étudiants doivent s’ouvrir à l’océan Indien"
Le vice-recteur de Mayotte a invité les jeunes Mahorais à s’ouvrir à l’espace de l’océan Indien pour y trouver des débouchés professionnels à l’issue de leurs études supérieures.
Le vice – recteur Jean Claude Cirioni discute avec les étudiantes préposées à l’accueil © Vice-rectorat de Mayotte Des partenariats dans l’Océan Indien
Le vice-recteur Jean-Claude Cirioni a lancé cet appel à l’ occasion de l’édition 2010 du Forum des études supérieures de Mayotte organisé à l’Institut de formation des maîtres (IFM) de Dembeni au sud de l’île.
« L’avenir de nos jeunes Mahorais, c’est d’ abord un avenir possible sur l’île de Mayotte mais l’île est petite… C’est ensuite un avenir en France métropolitaine bien évidemment, mais la métropole fait partie d’un espace européen. Et donc, il y a un autre espace qu’il faut explorer et sur lequel, immanquablement, nous concevrons des partenariats, c’est l’espace de l’océan Indien ».
« Mayotte, c’est La France… La France, ici à Mayotte, c’est la pointe avancée vers des relations plus affirmées avec l’océan Indien », a ajouté le vice-recteur de Mayotte. Il leur a recommandé à cet effet une parfaite maîtrise des langues. Pour la troisième édition de ce Forum des études supérieures, 1.723 élèves de terminales, des séries générales et technologiques, accompagnés de leurs professeurs principaux, ont pu bénéficier des informations relatives à la poursuite de leurs études après le baccalauréat en métropole et à La Réunion, ainsi qu’à Mayotte. © Vice-rectorat de Mayotte
Séances d’information
Des formations supérieures sont proposées sur place sur l’île pour des brevets de technicien supérieur, divers diplômes de licence à l’IUFM de Dembeni, des diplômes de droit au CEFSEM (Centre de formation et d’études supérieures et des formations des secteurs sanitaire et social).
Des conseillers d’orientation psychologues du Centre d’information et d’orientation du vice-rectorat de Mayotte ont animé des séances d’information ciblées selon la série
de baccalauréat. Un accent particulier a été mis cette année sur une information efficace de l’élève afin de le rendre autonome et actif dans la recherche des voies à suivre pour l’enseignement supérieur. Des étudiants de BTS ont également été mis à contribution pour apporter leurs témoignages aux lycées.
Objet : FW: L'université de la Réunion, un sanctuaire à préserver ?
Bonjour,
Voici un article intéressant sur le recrutement à l'Université de La Réunion. A l'heure où Mayotte compte au moins dix docteurs dans les différentes UFR, 2 en lettres, 2 en linguistique, 2 en sciences, 1 en philosophie, 1 en mathématiques, 1 en droit et sans doute, j'en oublie. Pour notre petite île, les évolutions sont lentes mais réelles.
Mais quelle est la représentativité de nos chercheurs à l'Université de DEMBENI ? Cette question mérite un débat réel sur la manière dont se sont construits les organes de cette université tant dans son administration, dans sa mise en œuvre, dans sa collaboration entre NIMES, ROUEN et AIX-EN-PROVENCE, dans l'élaboration de son programme que dans le recrutement.
Cela me semble important d'échanger pour une concertation sur une éventuelle procédure d'amélioration de cet établissement dont le rôle, dans le développement de Mayotte, ne peut se jouer sans les Mahorais et sans les universités de la région. Exclure les chercheurs de Mayotte et les universités de la région, c'est déjà amoindrir l'efficacité de cet outil et sa crédibilité scientifique.
Le débat doit être lancé...
Bonne réception et en attente de vos réactions.
Alain-Kamal Martial HENRY
From: cran.reunion974@gmail.com
To: alainmartial34@hotmail.com
Subject: L'université de la Réunion, un sanctuaire à préserver ?
Date: Thu, 11 Oct. 2012 11:22:57 +0000
QUELLE UNIVERSITE POUR MAYOTTE ?
L’implantation à Mayotte en 2011 du centre universitaire de formation et de recherche CUFR suscite de multiples questions sur sa contribution au développement de la pensée et à l’ouverture intellectuelle
REFUS D' UNE UNIVERSITE AU RABAIS
Dans une récente intervention au Sénat, Tani Soilihi, sénateur de Mayotte a mis en garde contre une université au rabais pour les mahorais. Certains s’interrogent sur la place et l’implication des diplômés – docteurs et doctorants mahorais dans le corps professoral. D’autres attirent l’attention sur le rôle que devrait jouer l’université de Mayotte dans le développement de l’île et dans les échanges de Mayotte avec les laboratoires de recherche de son environnement régional : les pays de l’océan indien et de l’Afrique de l’Est.
Au terme de la première année de fonctionnement de cette institution, « Mayotte 1ère.fr /actualités » lance le débat : quelle université pour les besoins réels de Mayotte ?
Dans un premier volet de cette tribune, Laurent CHASSOT, directeur du Centre Universitaire de Mayotte CUFR dresse un état des lieux actuel de cette institution, ses projets et perspectives d’avenir.
Fernand BEYENE, chef d'entreprise dans les TIC dans l'Océan Indien fait partager sa réflexion sur la formation des jeunes de demain avec l' arrivée de l' université à Mayotte .
Alain Kamal Martial Henry , Docteur en littérature française et comparée soulève le problème de la place de Mayotte et de sa région dans ce projet universitaire.
Les internautes sont invités à participer à ce débat sur le site « Mayotte 1ère.fr/actualités ».
Ils peuvent aussi envoyer leur contribution à : emmanuel.tusevo@francetv.fr *
Vous trouverez après ces trois interventions les réactions et les contributions des internautes .
Voici pour commencer
L' entretien avec Laurent CHASSOT,
Directeur du Centre Universitaire de Mayotte
QUESTION : EMMANUEL TUSEVO :
Pourquoi le sigle « CUFR » est indiqué sur tous les documents du Centre Universitaire de Mayotte ?
REPONSE : LAURENT CHASSOT:
CUFR signifie centre universitaire de formation et de recherche, c'est-à-dire que toute université avant sa création passe par un statut embryonnaire qu’on appelle CUFR. C’était monsieur Emmanuel ROUX, le président actuel de l’université de Nîmes…même qui avait été nommé par le gouvernement en charge de la création du CUFR de Mayotte.
J’ai pris la direction du département Droit/AES (Administration économique et sociale) à la rentrée de septembre 2012 à l’ouverture du Centre universitaire, et j’ai été nommé directeur du Centre Universitaire au mois de novembre 2012. Nous avons actuellement un statut de CUFR. Nous sommes de la même manière qu’une université de plein exercice, nous avons un budget propre, nous avons des étudiants, nous avons un service administratif, une autonomie dans le recrutement des enseignants mais la seule différence avec une université type métropolitaine, c’est que nous ne délivrons pas de diplômes propres. Nous avons 3 universités partenaires actuellement avec le CUFR de Mayotte : Aix Marseille, Rouen, Montpellier 2. A l’issue d’un certain nombre d’années, cet embryon d’université qui est très proche encore une fois d’une université de plein exercice deviendra une université avec des diplômes propres type LMD. En revanche, notre statut nous permet de créer des licences professionnelles.
QUESTION :
Vous parliez de l’autonomie de recrutement des enseignants. Qu’est ce que vous avez comme effectifs des enseignants ? Comment sont –ils recrutés ?
REPONSE :
Dans le cadre de la création du centre universitaire de Mayotte, nous avons pu bénéficier d’un partenariat privilégié avec l’université de Nîmes et donc l’université de Nîmes joue le rôle de plate-forme de recrutement et de formation et nous avons une convention de partenariat pendant les quatre prochaines années. Dans le cadre de ces recrutements, il s’agit des recrutements de deux types : nous avons un person
nel administratif que nous recrutons dans le cadre des postes ouverts à la fonction publique (concours national) et pour les enseignants, de la même manière, nous procédons à des concours nationaux avec un recrutement mais qui se déroule à Nîmes puisque nous n’avons pas les capacités techniques de procéder à ces recrutements à Mayotte. Pour le centre universitaire, c’est une préoccupation ministérielle. Nous disposons actuellement de dix enseignants du secondaire qui sont détachés au centre universitaire dit PRAG, c'est-à-dire des professeurs agrégés du secondaire détachés en université.
Nous disposons également de trois maîtres de conférences qui ont été nommés en septembre 2012 et nous en recrutons la semaine prochaine (l’interview est faite le 26 juin), quatre nouveaux maîtres de conférences pour renforcer l’équipe pédagogique du centre universitaire. Enfin, nous disposons d’un ensemble du personnel administratif, de la scolarité, de la comptabilité, de la gestion, également de la direction du secrétariat. Nous avons une dizaine de personnels qui travaille au centre dans le cadre du développement du centre universitaire.
QUESTION :
Il y a beaucoup de choses qui se disent par-ci, par là… le sénateur Tani Soilihi a tiré la sonnette d’alarme pour mettre en garde contre une université au rabais à Mayotte. Qu’est ce que vous en dîtes ?
REPONSE :
Je m’inscris complètement dans la démarche du sénateur Tani. A cet égard, nous disposons de certaines garanties quant à la légitimité du CUFR et la qualité des enseignements qui y sont dispensés. D'une part, le CUFR de Mayotte dispose de maîtres de conférences métropolitains ou mahorais s’il y a des docteurs en droit qualifiés. Nous sommes recrutés par concours national, il s’agit exactement d’enseignants au même titre que dans les universités métropolitaines, première étape, nous sommes recrutés sur les mêmes types de concours par des commissions des spécialistes qui sont composés de plus d’une vingtaine d’ enseignants.
Deuxième chose qui évite que l’université ne soit au rabais, c’est que dans le cadre des universités partenaires, nous avons un certain nombre de missions. Cette année, nous avons eu 25 missionnaires en droit et en AES, c'est-à-dire des professeurs agrégés des universités d’Aix Marseille »e qui sont venus assurer l’enseignement, qui corrigent les copies et ce sont les diplômes des universités partenaires qui sont remis aux étudiants du CUFR. Donc, on ne peut en aucun cas, s’inquiéter des diplômes des étudiants puisque en droit et AES, ils ont des diplômes d’AIX Marseille, en lettres modernes, géographie, ils obtiennent le diplôme de l’université de Rouen et en mathématiques, et biologie, dans le dernier département d’enseignement post baccalauréat, ils disposent du diplôme de Montpellier 2.
Nous avons vraiment des enseignants métropolitains au centre universitaire qui sont des enseignants recrutés par concours national.
QUESTION :
On reproche au Centre universitaire de ne pas accorder leur place aux diplômés mahorais ? L’évolution de l’université tient – elle compte de ce potentiel local ?
REPONSE :
Nous souhaitons, c’est une politique du centre universitaire et c’est une politique du ministère, nous souhaitons, bien entendu, qu’un maximum d’enseignants soient mahorais.
C’est un projet qui s’inscrit pleinement dans la dynamique de l’île de Mayotte, du département.
Le problème est le suivant : aujourd’hui, nous avons effectivement deux docteurs mahorais en géographie, un docteur et un doctorant, nous avons deux docteurs en droit, des mahorais qui travaillent au centre universitaire. Mais la difficulté est relativement importante. Pour devenir maître de conférences et travailler à l’université, il faut adresser sa thèse de doctorat et l'ensemble de son dossier à un Conseil national des universités (CNU), et le CNU chaque année qualifie les meilleurs dossiers, qui pourront alors postuler pour être recrutés par une université. Actuellement, aujourd’hui, les docteurs mahorais en droit et en géographie qui travaillent au centre universitaire n’ont pas obtenu cette qualification nationale. Il s’agit de concours nationaux. Nous sommes bien évidemment un établissement public administratif.
Donc, jusqu’à ce qu’ils obtiennent cette qualification, et nous les soutenons dans cette démarche, nous les employons. Ils travaillent en tant que chargés des travaux dirigés, ils assurent des enseignements et des cours magistraux, mais ils ne peuvent pas évidemment être recrutés au centre universitaire dans le cadre d’un poste de maître de conférences puisqu’ils n’ont pas obtenu cette qualification.
QUESTION :
Il y a des Mahorais diplômés de doctorat dans des domaines liés aux problématiques régionales et locales, en géographie, en lettres, en histoire, en sciences humaines. Ne peuvent – ils pas intégrer le projet d’une mise en place de laboratoire de recherche et d’études de ces domaines ?
REPONSE :
Quand on parle d’université, ça englobe bien entendu la recherche. Il y a un aspect enseignement et un aspect recherche. De la même manière, le centre universitaire est très jeune. Nous sommes encore à l’état de première étape de création. Pour l’ instant, nous avons mis en place les enseignements de L1 et L2 dans l’ ensemble des filières. Nous ouvrirons dès la rentrée 2013 la L3 en droit et en AES, puis l’année 2014 la L3 en géographie et lettres modernes. Pour l’ instant, nous sommes dans une dynamique de compléter les licences et de renforcer l’enseignement à proprement parler pour offrir des licences complètes aux étudiants mahorais. Mais nous ne perdons pas de vue l’aspect recherche. Nous travaillons en étroite collaboration avec les jeunes docteurs mahorais comme je vous l’indiquais tout à l’heure. Nous avons notamment monsieur ALI Abdallah qui intervient au centre universitaire. Nous lui proposons régulièrement d’intervenir à des colloques dans un premier temps, des colloques métropolitains, de la même manière que les docteurs en droit, en géographie qui intervient au centre universitaire. Il participe à des colloques de recherche.
Nous développons actuellement une stratégie de coopération dans l’océan Indien qui s’inscrit dans le projet du ministère, à savoir permettre une coopération avec Madagascar, les Comores, avec La Réunion, les Seychelles et l’Ile Maurice.
Nous mettons en place actuellement avec un responsable des relations internationales qui est monsieur Villecroix, professeur de géographie au CUFR, cette stratégie de coopération afin d’ associer tous les chercheurs de Mayotte, tous les chercheurs mahorais bien entendu à ces projets de recherche et nous travaillons en étroite collaboration avec le conseil général, avec monsieur Andjilani qui est responsable des études supérieures afin de pouvoir rattacher à des laboratoires de recherche métropolitains les chercheurs mahorais.
Alors, les deux axes de recherche du centre universitaire sont la biologie marine et la linguistique et nous souhaitons associer un maximum à la fois des chercheurs, docteurs ou doctorants mahorais et les faire travailler avec les différents laboratoires de recherche de l’océan indien.
QUESTION :
Quels sont vos projets à court et à long termes ?
REPONSE :
Il y deux choses, je crois, deux critères très importants qu’il faut envisager très rapidement, la première c’est la capacité d’accueil du centre universitaire. Monsieur le sénateur l’avait indiqué. Nous avons actuellement des infrastructures relativement réduites, nous avons une taille relativement contrainte, ce qui ne nous permet pas d’accueillir tous les étudiants mahorais.
Donc il y a deux projets d’infrastructures, le premier, nous construisons un amphithéâtre qui permettra d’accueillir 240 étudiants dès la rentrée 2014, au lieu actuellement d’une capacité de 110 places en 1ère année, donc c’est- le premier projet d’infrastructure, c’est un coût de 2 millions d’euros qui a été pris en charge par le ministère de l’enseignement supérieur.
Deuxième projet : nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec l’ASP ? pour acquérir un terrain à Dembeni qui permettra la construction d’ un complexe universitaire dont le coût est estimé à cent millions d’euros et dans un premier temps, il convient effectivement de trouver un terrain d’une capacité de 15 à 20 hectares, de pouvoir l’ acheter et d’envisager entre 2015et 2020 la création de ce campus universitaire qui permettra une restauration pour les étudiants, des logements sociaux qui correspondra aux critères que l’ on trouve dans les universités métropolitaines.
QUESTION :
Vous avez évoqué tout à l’heure les licences professionnelles. Qu’en est – il ?
REPONSE :
C’est toujours une préoccupation de l’université de Mayotte, future université, c’est de mettre en place des licences professionnelles puisque nous allons avoir une capacité d’accueil grandissante. Nous allons offrir des licences générales dans les différents départements mais nous souhaitons également offrir aux jeunes étudiants mahorais une insertion par le biais des licences professionnelles dans le monde mahorais.
Donc nous travaillons avec madame Chevreuil qui est le président du conseil d’administration avec un certain nombre des spécialistes du secteur public, du secteur privé, pour déterminer l’offre de formation de ces licences professionnelles pour qu’elles permettent des débouchés dans la vie active qui correspondent aux besoins de l’île de Mayotte
QUESTION :
Dans quels domaines comptez – vous mettre l’accent dans vos échanges avec les universités des pays de la région indocéaniene ?
REPONSE :
Nous travaillons sur une stratégie de coopération Océan Indien avec des échanges avec des îles qui nous entourent bien entendu, c’est essentiel et les axes de recherche ont été déterminés en fonction des spécificités et des richesses de Mayotte, à savoir la biologie marine et bien entendu l’ environnement marin et la spécificité du lagon dans un premier temps et la linguistique qui est extrêmement variée et diversifiée dans la zone de l’ océan indien.
Nous allons essayer de développer un maximum de coopération pour permettre encore d’enrichir les connaissances des chercheurs mahorais.
QUESTION :
Vous êtes implantés à Dembeni au sud de Mayotte sur le site historique de l’Institut de Formation des Maîtres(IFM).
Qu’en est – il de cet institut ?
REPONSE :
On parle toujours du centre universitaire en évoquant les offres de formation post baccalauréat donc qui s’adresse évidemment aux jeunes élèves de terminale qui ont réussi leur baccalauréat. On omet de parler du département formation des maîtres. Nous nous situons actuellement dans les anciens locaux de l’IFM et ce département a été donc absorbé par le centre universitaire. Il n’empêche qu’il s’agit du département historique du centre universitaire. Il s’agit d’1 département absolument essentiel. Le nouveau directeur qui a été nommé le mois der(nier sera monsieur Actoibi LAZA qui prend la direction après avoir été directeur adjoint de ce département. Ce département est important puisqu’il accueille 200 instituteurs stagiaires. Ce sont des instituteurs qui sont recrutés par voie de concours interne ou externe. L’an prochain, le nombre des places v être considérablement augmenté. Il y a un fort recrutement d’instituteurs contractuels. Donc, on comptera plus de 300 instituteurs stagiaires au sein du département et il convient de souligner que ces instituteurs stagiaires sont rémunérés et ils suivent une formation initiale de deux ans avec une alternance de manière très régulière avec des stages d’observation, des stages d’insertion au sein des écoles de l’ensemble de l’île.
Donc, une formation de deux années particulièrement lourde avec des examens tout au long de l’année avec des examens de sortie qui s’inscrivent vraiment dans la dynamique de l’île puisque la démographie est considérable. Il est absolument essentiel d’avoir une formation de qualité et ces deux années permettent justement de renforcer, de former idéalement les instituteurs stagiaires qu’ils soient issus du concours interne ou externe.
Propos recueillis par Emmanuel TUSEVO DIASAMVU.
CONTRIBUTION DE FERNAND BEYENE
QUELLES FORMATIONS D’AVENIR POUR LES JEUNES DE MAYOTTE ?
A l’heure actuelle où le gouvernement français parle d’emplois d’avenir, Fernand BEYENE, Chef d’entreprise dans les télécoms nous livre sa réflexion sur les formations l’adéquation entre les formations et les besoins du marché du travail à Mayotte.
Mayotte est actuellement à un tournant très positif pour ce qui est de son développement universitaire.
L'enseignement de l'administration économique et sociale (AES) est une excellente opportunité pour nos jeunes qui vont devoir certes apprendre en premier cycle, des matières pluridisciplinaires (comptabilité, micro et macro-économie, informatique...), autant de matières qui permettront à ces jeunes d'avoir une vision globale de l'entreprise et de ses fondamentaux.
Toutefois, seront-ils prêts pour être rapidement opérationnels et appréhender le monde de l'entreprise en permettant à nos nombreuses très petites entreprises(TPE);petites entreprises(PME)...de les recruter d'une part et d'en faire des jeunes cadres dynamiques Mahorais de demain d'autre part ? là est toute la question.
Pour ma part, Mayotte doit davantage miser sur l'enseignement professionnel et ne pas reproduire les mêmes erreurs que les autres DOMTOM. A titre d'exemple, à l'île de la RÉUNION on dénombre près de 60% des jeunes actifs de 15 à 24 ans au chômage, 53,1% pour la Guadeloupe. Des chiffres qui font peur? Très peur car le régime de retraite, notre système même peut à terme s'effondrer.
Que faire alors dans ce contexte où Mayotte bénéficie de plusieurs atouts et pas des moindres:
1) Son emplacement géographique: la proximité avec Madagascar, L'Afrique du Sud, la Réunion... Autant de marchés potentiels à développer. Les entreprises qui se tourneront vers ce type de développement survivront.
2) Sa diversité linguistique: On y parle plusieurs langues et ethnies autant d'éléments qui pourront faciliter les échanges de nos jeunes et mieux les intégrer dans le commerce régional: le shimaoré; le shibushi, le Kiantalaotsi, l’arabe, le Français et plusieurs autres dialectes.
3) Son statut de département Français: avec une sécurisation des investissements, une loi claire des affaires, un environnement politique stable, Mayotte au delà des tensions sociales liées au rattrapage qui devra intervenir aussi bien sur les acquis sociaux que les salaires font de Mayotte un gage de convoitise à moyen et long terme pour les investisseurs.
Cependant, quel modèle ou schéma de développement souhaitons-nous mettre en place? Je vous laisse le soin de lire, la proposition d’Ericka Bareigts, députée de La Réunion :
"Il appartient aux politiques de tracer un chemin, d’opérer des choix de société, (…) mais nous avons aussi le devoir d’écouter, de rassembler, de construire". Engager des rencontres et consultations sur les rapports existants pour définir avec les professionnels(les), la société civile et plus largement les citoyens(nes) nos choix de priorités en matière de tourisme (sommes-nous réellement capables, voulons-nous sincèrement accueillir un million de touristes par an dans notre île ?), d’énergie (voulons-nous continuer à promouvoir les véhicules personnels et les énergies fossiles pour nous déplacer ?), d’agroalimentaire (souhaitons-nous continuer à manger trop gras, trop sucré ,trop salé, des aliments que nous importons ?), d’urbanisme (quel modèle d’habitat, de déplacement, de villes voulons-nous pour demain ?), de culture (quelles professions culturelles pour quelles diffusions ?), est plus que nécessaire.
Les projets, les études, les constats existent pour nous aider à décider de ce que sera La Réunion de demain. Encore faut-il que ces projets rencontrent leur public, c’est-à-dire la population réunionnaise.
L’exemple des Canaries prouve que la préservation de l’environnement d’un territoire n’est en rien incompatible avec son développement touristique et économique. Pour être opérant, le schéma de développement que nous choisirons à Mayotte devra proposer une nouvelle manière de penser les relations entre êtres humains, activités, environnement. Il faudra revisiter notre manière de construire notre société vers une société égalitaire au sein de laquelle toutes et tous auront une place reconnue."
Que retenir de cette intervention si ce n'est que l'échec total de ce qui a toujours été fait et n'est plus l'exemple à suivre.
En Conclusion:
Il est donc, pour ce qui est de l’université, impératif de développer plus l'enseignement professionnel à Mayotte que les filières généralistes porteuses d'un échec assuré.
La synergie des cours théoriques et pratiques, la formation en entreprise fera du jeune qui opte pour cette voie quelqu'un d'opérationnel à l'issue de ses études. Voila le domaine dans lequel, chacun d'entre nous, parents, élus, journalistes, chefs d'entreprises... allons faire reculer le chômage des jeunes.
Fernand BEYENE, Chef d’entreprise
CONTRIBUTION D’ALAIN K. M. HENRY
Docteur en littérature française et comparée, chercheur au CECRL
(Centre d’Etudes Culturelles et de Recherche en Littératures)
DES TERRITOIRES ET UNE UNIVERSITE :
Quelle place de Mayotte et de sa région dans le projet universitaire ?
Territoire et université
Permettez cette introduction pour définir très clairement, le concept du mot territoire dans l’usage que nous en faisons ici afin d’éviter les amalgames faciles qui verraient dans notre propos le principe de Mayotte pour les Mahorais. Non, nous sommes loin de cette revendication, elle n’est pas nôtre. Cependant, accordons-nous de la réalité suivante : inscrire une institution de pensée, un lieu de savoir et de connaissance de cette envergure dans un département français situé à 10000 kilomètres de la métropole, localisé dans un environnement géographique et un héritage historique vieux de plusieurs siècles ne peut jamais atteindre des résultats satisfaisants si ce projet ne tient pas d’abord compte de la réalité du territoire. Le territoire englobe ici tous les paramètres géographiques et culturels qui composent Mayotte et son environnement.
Le mot territoire dépasse l’idée de l’espace délimité par un plan avec ses frontières et ses mesures, il sous-tend plutôt une approche des peuples qui adjoint le concept de l’espace vécu, de la chronotopie comme espace-temps de l’histoire, de la mémoire, des imaginaires panoramiques, de l’environnement naturel (climatique, faune, flore). Sony Labou Tansi disait dans Le Commencement des douleurs que « les géographies [étaient] responsables des histoires qu’elles sécrét[ai]ent », il entrevoyait dans ce rapport de l’homme, de l’animal, de la nature, de la mémoire et de la signification à leur environnement géographique, une relation irréversible dans tous les domaines… et plus encore, dans le domaine des sciences et de la pensée, ce qui nous amène à l’université. Alors, il est pertinent de se demander : quelle place du territoire de Mayotte et de son environnement dans l’université de Mayotte ?
L’Université de Mayotte, un pont nécessaire entre l’île de Mayotte et les autres territoires
Etant une île, développer une université dans notre territoire de 375 km 2 impose un projet de désenclavement. L’université de Mayotte sera nécessairement un pont (monsieur Fernand BEYENE l’a souligné) entre l’Afrique de l’Est et Mayotte, entre les îles de l’Océan indien et Mayotte, entre l’Europe et Mayotte. Sans la prise en compte de cette nécessité, il me semble que l’université deviendrait un îlot stérile. Elle continuerait à reproduire les mêmes erreurs que l’enseignement secondaire conférant à ses étudiants des unités de connaissance désancrées et désarticulées, souvent mal digérées et jamais réinvesties dans la société ou dans la vie de l’élève.
L’Université de Mayotte gagnera sans doute en reconnaissance si elle sait dépasser le seul partenariat qu’elle a su créer aujourd’hui (sans doute nécessaire à ses débuts) pour entreprendre des échanges non pas seulement avec les îles voisines mais également avec les grandes universités de l’Est (Zanzibar, Tanzanie, Mozambique, Afrique du Sud). Beaucoup d’universités métropolitaines le font déjà. Pour cela nous devons disposer de chercheurs et d’enseignants polyglottes passant du français à l’anglais et au portugais sans difficulté, ayant cette capacité à faire usage du discours scientifique dans les domaines de recherche choisis.
Les sciences humaines en général et la littérature en particulier dans le programme
Je pose donc la question dans quel domaine de recherche l’Université de Mayotte compte-elle se positionner ? Quelle sera sa spécificité ? Saura-t-elle constituer ce pont de la connaissance nécessaire à cette institution de savoir située dans une île petite comme la nôtre ?
Il semble que l’université s’oriente vers les domaines de la biologie et du plurilinguisme. Le choix peut se comprendre mais est-il pertinent et suffisant ? Compte tenu de nos territoires, j’estime que le projet pédagogique et scientifique doit laisser une grande place à la littérature et à l’histoire. Mayotte en a besoin. Etant issu de l’enseignement littéraire, je me limiterai ici à cette discipline et peut-être qu’il pourrait y avoir une contribution sur l’enseignement et la recherche en histoire.
Je précise que les littératures régionales, ou francophones ou lusophones ou anglophones (j’évite d’utiliser le qualificatif postcolonial) ne doivent pas être oubliées dans cette projection, il est urgent de les inscrire dans le projet. En réalité, les domaines des littératures ont depuis ces trente dernières années évolué fortement vers la pluridisciplinarité. Les Universités françaises de la métropole sont même en train de traduire des ouvrages fondamentaux qui sont à l’origine des théories novatrices depuis les années 70. Je peux citer quelques ouvrages : L’Orientalisme, Edouard Said, L’Anti Oedipe, Gilles Deleuze et Felix Guattari, L’empire vous répond, Bill Aschcroft, Gareth Garfin. Ces textes propulsent dans toutes les recherches en littérature française, francophone et comparée, la notion de Cultural Studies, cette théorie des universités anglophones est reconnue en France (voire Littérature et impérialisme de Jean Marc Moura). Et c’est grâce à cette approche nouvelle que les universités deviennent des institutions de savoir en quête d’équilibre entre les régions du monde, elles dépassent les méthodes classiques et austères, elles refusent l’application d’une idéologie unique qui cache un nationalisme impérialiste dans le but de créer un dialogue des savoirs dans la logique d’une poétique tout-monde, j’emprunte ce terme à Edouard glissant. Au sein des laboratoires de recherche les interrogations renouvellent les contenus pédagogiques et les rapports entre les régions du monde cherchent à s’émanciper du centralisme européen.
Doit-on accepter l’excès de rigueur au détriment de l’ouverture de nos jeunes aux grandes idées contemporaines de leur environnement humain et naturel ? Est-il intelligent d’enfermer des étudiants dans des méthodes obsolètes au nom d’une idée de l’université française qui cherche à créer des francophiles ?
Je réponds en affirmant que si les littératures francophones, les littératures régionales ne figurent pas dans le programme de cette université aux côtés des lettres modernes avec la même importance (et c’est malheureusement le cas actuellement), le pont de la pensée ne sera jamais ouvert, l’université sera une route dont le seul sens mènera vers des acquis vieillissants et inappropriés à Mayotte.
Certes, nous demeurons attentifs aux projets prometteurs en termes d’emploi, nous devons rester attentifs aux projets qui améliorent l’usage de la langue française (ceci est bien dit) mais nous sommes convaincus que l’université doit produire une élite mahoraise qui maitrise les problématiques scientifiques et intellectuelles de notre temps. Le Directeur refuse ,et à juste titre, que nous tombions dans une université au rabais, or, ne pas vouloir une université au rabais, c’est d’abord exiger une université qui remplit pleinement ses missions, c'est-à-dire qui forme des hommes et des femmes capables de porter des projets ici ou ailleurs avec les qualités de connaissance et les méthodes requises dans les domaines de spécialité retenus. Pour atteindre cet objectif, les matières dispensées et le niveau ciblé doivent être pensées et nourries dans le but d’atteindre cette finalité. Ne substituons surtout pas la compétence de l’Université à celle de l’IFM, du lycée professionnel ou général, cela rabaisserait notre université.
L’université de Mayotte et les docteurs mahorais comme contribution de Mayotte aux grandes réflexions régionales et nationales
Sans doute la qualification est importante ! Et il ne s’agit aucunement de se soustraire à cette exigence ! Mais il n’y a pour chaque domaine de recherche et pour chaque matière enseignée pas plus de cinq docteurs résidant à Mayotte. En littérature, en biologie, en droit, en histoire, en géographie, en mathématique, l’île dispose de personnes formées et ayant le titre de docteur. S’il y a quatre chargés de TD et de cours magistraux, c’est loin d’être suffisant. Il faut ouvrir les portes à tous ceux qui souhaitent intégrer le projet université lorsqu’ils ont soutenu leur doctorat. Dans un premier temps, ils seront chargés de TD ou de cours magistraux avec la possibilité d’intégrer les projets de recherche menés dans les laboratoires. Ce n’est pas le cas aujourd’hui (même si on cite quatre personnes), il en faut plus dans chaque discipline. Etant donné que la finalité sera de favoriser et de faciliter leur qualification, les chercheurs associés pourront disposer des travaux de recherche et des publications nécessaires dans leur domaine. Cela les motivera et leur permettra (sans doute après les multiples tentatives d’avoir leur qualification. Sur ce point, La réunion, La Guadeloupe, La Martinique et La Guyane sont des précurseurs. Ces départements ont exigé la mise en projet de leurs docteurs et ils ont réussi à en inscrire un nombre important. Cela ne devrait pas constituer une difficulté pour l’Université de Mayotte, l’île compte très peu de docteurs.
En clair, penser l’Université de Mayotte, c’est en faire un outil de développement d’un territoire insulaire, Mayotte, en ouvrant la possibilité du partage de la connaissance, le partage du savoir et le partage du savoir-faire. L’université doit se positionner comme le lieu d’une dynamique scientifique et intellectuelle rassemblant les forces vives et qualifiées de l’île. A partir de cette institution Mayotte développera des compétences localement et au sein du corps enseignant, l’île disposera des chercheurs capables de permettre à notre île de participer à des projets scientifiques d’envergure régionale et internationale.
Je conclurai avec les mots de cet ami qui affirmait lors d’un colloque sur la jeunesse et son avenir et je cite : « fais pour moi mais avec moi car, faire pour moi sans moi, c’est faire contre moi ». Enfin, je tiens à partager cette revendication publique du Président du CRAN (Conseil Réunionnais des Associations Noires), monsieur Erick Murin, sur le problème de recrutement des chercheurs réunionnais à l’Université de La Réunion :
« Alors que le débat sur l'embauche des Réunionnais à des postes de responsabilité dans la fonction publique se développe, il existe à La Réunion un lieu où cette problématique ne semble plus se poser: l'Université de La Réunion. Lors de la dernière campagne à la Présidence de l'université, aucun candidat ne s'est exprimé dans les médias sur ce sujet. C'est à croire que la question de la place des Réunionnais dans cette institution a été définitivement réglée. Or, force est de constater que c'est bien loin d'être le cas. Le «caractère exogène » du recrutement qui avait été signalé en février 2010 dans un rapport de l’Agence d'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (AERES), n'a pas disparu, les Réunionnais sont particulièrement sous-représentés. A ce jour, nous constatons que l'université de La Réunion continue à fonctionner en vase clos et demeure quasi imperméable à la réalité sociale de l'île. Nous invitons par conséquent les forces vives de La Réunion notamment celles présentes au sein du Conseil d'Administration de l'université à être davantage attentives au mode de recrutement des universitaires à La Réunion, dans le respect, bien entendu, du principe d'autonomie des universités. »
Alain Kamal Martial Henry
REACTION DE JUNIOR EMBOUSSI
-----Message d'origine-----
De : Junior Emboussi [mailto:pompier.incendie@yahoo.fr]
Envoyé : mercredi 17 juillet 2013 22:59
À : TUSEVO Emmanuel
Objet : Contribution au débat sur l'université à Mayotte
Bonjour,
À la suite de votre débat, je voulais signaler que je suis vraiment d'accord avec votre paneliste fernand Beyene qui exprime une volonté d'avoir une formation mieux ciblée.
de retour à Mayotte avec une licence je regrette de n'avoir pas opté pour des filières mieux rémunératrices et pourvoyeuses d'emplois.
Ibrahim
Envoyé de mon iPad
CONTRIBUTION DE MARIA MROIVILLI
De : Maria Mroivili [mailto:mariacom@hotmail.fr]
Envoyé : vendredi 12 juillet 2013 19:12
À : TUSEVO Emmanuel
Objet : contribution débat quelle université pour Mayotte?
Bonjour,
Je viens de prendre connaissance de votre questionnement, quelle université pour Mayotte?
Cette thématique rentre dans l’approche globale de mon sujet de thèse suivant: Trajectoire universitaire des étudiants mahorais en France métropolitaine à l’épreuve du genre: entre pertinence des orientations professionnelles et besoins socio-économiques dans le nouveau 5ème département d’Outre-mer. Ci-joint mon certificat de scolarité et mon formulaire CNIL.
Je viens de finaliser ma première année de doctorant et vous invite à lire mon bilan:
L’optique globale de notre travail de recherche consiste à mettre en lumière les trajectoires universitaires des étudiants mahorais, en nous questionnant sur la pertinence de leurs orientations professionnelles. L’analyse du marché du travail local et les réalités socio-économiques vise à répondre à une offre de formation universitaire plus adaptée aux besoins socio-économiques de l’île. Les éléments recueillis, nous amènent à poser la nécessité d’une étude comparative sur le développement de l’offre universitaire proposée à la Réunion et le nouveau 101ème département français.
En effet, un détour est plus que nécessaire afin d’analyser la politique économique et l’offre universitaire sur ces territoires. La situation spécifique de la Réunion dans le domaine universitaire et le marché de l’emploi local est riche d’enseignement pour notre analyse, ce qui nous a amené à nous poser la question de la pertinence des orientations professionnelles. Se traduit-elle en termes de différences au niveau des performances réalisées par territoire?
L’objectif central de la deuxième année de thèse reste la réalisation d’un débat-conférence à Mayotte, portant sur cette thématique: mon choix d’orientation est la clef de ma réussite universitaire et professionnelle. Choix d’orientation au sein du centre universitaire de Mayotte de demain, quelles réalités ?Nous envisageons de nous rendre sur place dans les meilleurs délais et espère que vous nous accorderez un entretien, avec pour objectif de vous associer à la préparation de ce débat-conférence.
Dans l'espoir de vous lire, je reste à votre disposition pour toutes informations complémentaire.
Cordialement
Maria MROIVILI
EDUCATION. "Les étudiants doivent s'ouvrir à l'océan Indien" -
rfo Mayotte \ Infos
Mayotte
15/02/2010
Par Emmanuel TUSEVO-DIASAMVU
EDUCATION. "Les étudiants doivent s’ouvrir à l’océan Indien"
Le vice-recteur de Mayotte a invité les jeunes Mahorais à s’ouvrir à l’espace de l’océan Indien pour y trouver des débouchés professionnels à l’issue de leurs études supérieures.
Le vice – recteur Jean Claude Cirioni discute avec les étudiantes préposées à l’accueil © Vice-rectorat de Mayotte Des partenariats dans l’Océan Indien
Le vice-recteur Jean-Claude Cirioni a lancé cet appel à l’ occasion de l’édition 2010 du Forum des études supérieures de Mayotte organisé à l’Institut de formation des maîtres (IFM) de Dembeni au sud de l’île.
« L’avenir de nos jeunes Mahorais, c’est d’ abord un avenir possible sur l’île de Mayotte mais l’île est petite… C’est ensuite un avenir en France métropolitaine bien évidemment, mais la métropole fait partie d’un espace européen. Et donc, il y a un autre espace qu’il faut explorer et sur lequel, immanquablement, nous concevrons des partenariats, c’est l’espace de l’océan Indien ».
« Mayotte, c’est La France… La France, ici à Mayotte, c’est la pointe avancée vers des relations plus affirmées avec l’océan Indien », a ajouté le vice-recteur de Mayotte. Il leur a recommandé à cet effet une parfaite maîtrise des langues. Pour la troisième édition de ce Forum des études supérieures, 1.723 élèves de terminales, des séries générales et technologiques, accompagnés de leurs professeurs principaux, ont pu bénéficier des informations relatives à la poursuite de leurs études après le baccalauréat en métropole et à La Réunion, ainsi qu’à Mayotte. © Vice-rectorat de Mayotte
Séances d’information
Des formations supérieures sont proposées sur place sur l’île pour des brevets de technicien supérieur, divers diplômes de licence à l’IUFM de Dembeni, des diplômes de droit au CEFSEM (Centre de formation et d’études supérieures et des formations des secteurs sanitaire et social).
Des conseillers d’orientation psychologues du Centre d’information et d’orientation du vice-rectorat de Mayotte ont animé des séances d’information ciblées selon la série
de baccalauréat. Un accent particulier a été mis cette année sur une information efficace de l’élève afin de le rendre autonome et actif dans la recherche des voies à suivre pour l’enseignement supérieur. Des étudiants de BTS ont également été mis à contribution pour apporter leurs témoignages aux lycées.
Objet : FW: L'université de la Réunion, un sanctuaire à préserver ?
Bonjour,
Voici un article intéressant sur le recrutement à l'Université de La Réunion. A l'heure où Mayotte compte au moins dix docteurs dans les différentes UFR, 2 en lettres, 2 en linguistique, 2 en sciences, 1 en philosophie, 1 en mathématiques, 1 en droit et sans doute, j'en oublie. Pour notre petite île, les évolutions sont lentes mais réelles.
Mais quelle est la représentativité de nos chercheurs à l'Université de DEMBENI ? Cette question mérite un débat réel sur la manière dont se sont construits les organes de cette université tant dans son administration, dans sa mise en œuvre, dans sa collaboration entre NIMES, ROUEN et AIX-EN-PROVENCE, dans l'élaboration de son programme que dans le recrutement.
Cela me semble important d'échanger pour une concertation sur une éventuelle procédure d'amélioration de cet établissement dont le rôle, dans le développement de Mayotte, ne peut se jouer sans les Mahorais et sans les universités de la région. Exclure les chercheurs de Mayotte et les universités de la région, c'est déjà amoindrir l'efficacité de cet outil et sa crédibilité scientifique.
Le débat doit être lancé...
Bonne réception et en attente de vos réactions.
Alain-Kamal Martial HENRY
To: alainmartial34@hotmail.com
Subject: L'université de la Réunion, un sanctuaire à préserver ?
Date: Thu, 11 Oct. 2012 11:22:57 +0000
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